Parmi les clients, les réactions seront tout aussi diverses. Cela va de la franche hilarité jusqu'à l'agressivité à peine voilée. Commençons par la réaction la plus courante : la fuite ! Dans la grande majorité, les gens fuient ou, tout au moins, cherchent à éviter d'engager la conversation. La phrase type : "Ça ne m'intéresse pas !" Un discours limité, hérité des phrases stéréotypées destinées à éconduire un vendeur d'aspirateurs. D'ailleurs, ce sont plutôt les gens âgés qui sortent ce genre de phrase. La plupart des clients font mine de continuer à écouter (tant bien que mal) le discours du vendeur. Le "bouquet", ce sera cette famille dont les parents, d'une soixantaine d'années, iront presque jusqu'à courir pour échapper à leurs interlocuteurs écolos !
Mais il est arrivé à nos passionnés de provoquer aussi une franche rigolade. Notamment auprès de cet homme accompagné de son épouse. Tous deux vont éclater de rire devant un vendeur Citroën littéralement médusé par le discours qu'il vient d'entendre et la scène à laquelle il vient d'assister. “Mais enfin, la préservation de la planète ne devrait pas vous faire rire !" répliquent nos deux manifestants avec des accents prophétiques.
Ils auront aussi affaire à quelques cyniques. À ce discours implorant, "vous avez des enfants… vous savez que ce 4X4 consomme beaucoup plus d'énergies fossiles, il consomme du pétrole, de l'air. Pensez à vous, enfant, et regardez comme le vôtre a l'air innocent. Pensez à lui"! rien n'y fait, et le père, inflexible, rétorquera : "Je m'en moque, comment voulez que j’amène mes enfants en vacances, avec des tandems!"
D'autres clients auront la même réaction, d'un air de dire : "Que voulez-vous que j'y fasse…" Certains, cependant, engageront la conversation, comme ces jeunes venus de la Loire : "Et comment vous faites ? Nous, on est venus de Roanne !" "Ben, à vélo…" "Ah ! ben, vous êtes pas pressés, vous, au moins !"
Finalement, les réactions les plus agressives viendront des clients des marques dites prestigieuses. Notamment sur le stand Porsche, près d'un Boxster, où nos écolos croisent un homme aux allures de boxeur. Face à leurs incantations pour la planète, pour le dissuader d'acheter cette voiture aux superbes sièges en cuir ("vous pensez à ces pauvres petites vaches que l'on a tuées pour la vanité de l'homme ?"), il leur répondra plus cavalièrement : "Tu nous lâches, oui ?"
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