Hormis le premier épisode Honda en Formule 1, le sport automobile au Japon dans les années soixante fut le plus souvent totalement ignoré en Europe. Si les premières éditions du GP Japon entre 1963 et 1966 ressemblèrent à d'aimables courses de club, il n'en demeure pas moins que cette impulsion aussi timide soit-elle était irréversible. Fortement amplifiée par les deux grands constructeurs japonais, Nissan d'abord, puis Toyota, l'escalade fut tout autant fulugrante que flamboyante. Fidèles à l'endurance que chacun d'eux avait abordé avec des GT encore très civilisées, ils ne tardèrent pas à produire des prototypes modernes, puissants et performants. Cette concurrence débridée entre les deux grands, bien que se déroulant en vase clos, produisit une inflation de progrès techniques inédite et une faculté d'adaptation d'une rapidité peu commune.
A coup de milliards de yen, ils se livrèrent un combat acharné où tous les coups, ou presque étaient permis: intoxication, bluff, débauches des moyens engagés, développement permanent de nouveaux modèles et même, bien avant que ce ne soit la mode, le recours au turbo! De 1967 à 1969, le sport automobile japonais connut son apogée avec des séries d'épreuves largement inspirées de la Canam. En trois ans seulement, les gros "protos" Toyota et Nissan, humiliés d'abord par de modestes Porsche 906 ou 910, étaient capables de faire jeu égal ou même davantage avec les meilleures productions européennes...
Malheureusement, cette surenchère ne finit qu'aboutir à une impasse. Prenant le prétexte de nouvelle normes anti-pollution, Nissan jeta l'éponge le premier. Sans adversaire, Toyota, quitta l'arène à son tour à l'aube de l'année 70. L'ère des géants était terminée...
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