Essai vidéo - Mercedes Classe E : techno fade

Chez Mercedes, la Classe E est un peu le fond de commerce de la marque. Pour preuve, il s’agit du seul modèle présent sur tous les marchés. En 7 générations, il s’est ainsi vendu plus de 12 millions d’unités dans le monde dont 400 000 pour la France. Si l’on prend en compte seulement la dernière génération, c’est 47000 Classe E qui ont été écoulées entre 2002 et 2008. Toutefois, la situation est moins idyllique que l’on pourrait le penser car la suprématie de Mercedes est mise à mal depuis plusieurs mois par la montée en régime d’Audi qui grignote de plus en plus des parts à l’étoile. Mercedes se devait de réagir et c’est chose faite avec cette 8e génération.

Un look dans la continuité

Mercedes n’a pas souhaité choquer la clientèle très conservatrice du segment et cela se voit au niveau du style de cette Classe E qui reste très consensuel même si la face avant a profondément évolué. Les doubles optiques qui étaient apparues en 1995 demeurent mais elles abandonnent leur forme arrondie pour devenir plus rectangulaires et anguleuses. La ressemblance avec la Lexus GS est indéniable. Les habitués de la marque ne seront pas dépaysés avec l’imposante calandre qui est toujours dominée par la fameuse étoile. Le capot se nervure tandis que les flancs se creusent avec des ailes arrière galbées. L’ensemble est plus dynamique et plus affirmé mais l’allure est globalement inchangée, tout comme les mensurations.

Même tendance dans l’habitacle avec toutefois une instrumentation qui est désormais regroupée sous une double casquette rectangulaire à la façon d’une Classe S. L’écran de navigation remonte donc en haut de la console centrale qui accueille pour l’occasion de nouvelles commandes de climatisation.

Sécurité : Le mieux est-il l’ennemi du bien ?

La sécurité active et passive est devenue depuis quelques années l’une des principales préoccupations de Mercedes. On avait pu s’en rendre compte sur la Classe S ou la C et c’est aujourd’hui confirmé avec cette Classe E qui est bardée d’électronique dans tous les sens.

Ainsi, dès que vous bouclez votre ceinture, celle-ci s’ajuste automatiquement. La Classe E est aussi pourvue d’une alerte de franchissement de ligne qui se signale par une vibration du volant du coté concerné (alors que c’est le siège qui vibre chez Citroën) mais ce n’est pas tout puisqu’elle est équipée comme certains modèles de chez Volvo d’un contrôle d’angle mort avec un triangle qui devient rouge lorsqu’un véhicule se trouve dans cette zone. Si vous enclenchez votre clignotant sans tenir compte de cette indication, un bip se fait entendre. Aperçu sur l’Opel Insignia, la Classe E hérite d’une caméra qui lit les panneaux de signalisation pour retransmettre ensuite l’information au centre du compteur de vitesse au cas où le conducteur aurait un doute sur l’allure à adopter. Si ces technologies ont déjà été utilisées chez la concurrence, Mercedes innove tout de même sur plusieurs points dont notamment le contrôle de la vigilance du conducteur avec l’Attention Assist qui vérifie en permanence plus de 70 paramètres, contrairement à celui de chez Honda qui observe simplement le position des yeux du conducteur. Si le conducteur quitte la route des yeux, une tasse de café apparaît sur le tableau de bord avec indication : « faites une pause ».

A retenir aussi la technologie d’éclairage qui offre cinq fonctions selon les conditions routières et météorologiques et adapte automatiquement le fonctionnement afin de réduire l’éblouissement des autres automobilistes; les sièges multicontours actifs qui gère la pression et le volume des différents coussins d’air logés dans les joues du dossier en fonction de l’angle de braquage, de l’accélération transversale et de la vitesse; l’assistant de vision de nuit qui observe la chaussée en amont du véhicule grâce à une caméra infrarouge, restitue une image sur l’écran du combiné d’instruments et signale la présence d'un piéton ou enfin le régulateur de vitesse Distronic Plus qui est capable d'arrêter la voiture complètement si le véhicule qui la précède s'immobilise.

Même si cette volonté du constructeur de concevoir des voitures toujours plus sûres peut se comprendre et être saluée, on peut s’interroger également sur son intérêt car celui-ci est totalement assisté et déresponsabilisé. Heureusement, certaines de ces aides peuvent être déconnectées. L’autre interrogation réside dans le fonctionnement même de ces aides car il n’est vraiment pas sûr que beaucoup de propriétaires sachent les utiliser parfaitement.