La machine à gagner
John Wyer, le rival qui vient de battre pour la seconde fois Porsche au Mans avec sa bonne vieille Ford GT 40, concrétisera ces promesses en 1970. Le manager britannique qui se voit confier l'engagement et la préparation des 917 officielles se préoccupe immédiatement de rendre la voiture enfin stable. Loin de tout sacrifier au culte du profilage soigneusement entretenu chez Porsche, Wyer et son équipe élaborent un nouveau capot arrière court qui procure un excellent appui sans trop pénaliser la vitesse de pointe. Ce capot du "type K" (K pour Kurz = court) est adopté en décembre 1969 par toutes les voitures officielles et privées qui prennent alors l'appellation "917 K".
Disposant désormais d'une voiture performante sur tous les terrains et suprêmement organisée, l'équipe Wyer va survoler les Championnats 1970 et 71, enlevant 11 des 1' épreuves en deux ans, mais sans parvenir à s'imposer au Mans.
En 1970, la victoire tant attendue reviendra, en effet, à l'équipe Porsche Salzburg, une écurie semi-officielle créée sous l'impulsion de Ferdinand Piech, Le neveu de Ferry Porsche, frustré d'avoir écarté de l'engagement sur le terrain avait convaincu sa mère (Louise, la sour de Ferry et actionnaire de Porsche) de financer une équipe baptisée Porsche Konstruction Salzburg. Officiellement préparées par le service compétition clients comme les autres voitures privées, ces 917 ont toutes les apparences de voitures "usines" recevant le soutien des mécaniciens de l'usine et bénéficient de toutes les dernières évolutions en même temps, sinon avant les 917 "Wyer". Si la cohabitation entre les deux écuries ne se passera pas sans heurts, elle permettra tout de même à Porsche d'atteindre son objectif en triomphant au Mans en 1970. Sous le déluge des 24 Heures, les trois 917 aux couleurs Gulf-Wyer abandonnèrent,(une sur accident et les deux autres sur la rupture de leurs nouveaux moteurs 4.9 litres) laissant ainsi la victoire à la Porsche Salzburg 4.5 litres de Herrmann-Attwood, tenue sagement en réserve. Un succès complété par la seconde place de Larrouse-Kauhsen au volant d'une 917 à carrosserie longue et aux couleurs psychédéliques qui saura éviter les pièges de la piste détrempée tout en pouvant compter sur la fiabilité de son "petit moteur" 4.5 litres.
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