L'arrivée de Philippe Varin à la tête de PSA ne se fait pas dans les meilleures conditions car la situation du groupe n'est pas vraiment reluisante. PSA vient d'annoncer une émission d'obligations de l'ordre de 500 à 575 millions d'euros pour financer son développement et se prépare à une perte opérationnelle oscillant entre 1 et 2 milliards d'euros en 2009 !

En avril dernier, PSA avait prévenu que 2009 serait synonyme de perte opérationnelle mais n'avait pas encore chiffré le montant de celle-ci. Depuis, certains marchés ont été dopés par l'instauration de primes à la casse et PSA estime la baisse de ses ventes 2009 à seulement 12% contre 20% en avril. Mais PSA confirme ce que l'on pressentait depuis plusieurs mois : le marché est tiré vers le bas, et le gros du volume est désormais réalisé par de petits véhicules très peu margés dont le prix est souvent remisé, réduisant à la portion congrue les bénéfices.

De plus, la volonté affichée du gouvernement de mettre un terme (plus ou moins doux) à la prime à la casse en 2010 pousse PSA à anticiper une chute des ventes et donc à prévoir une baisse de la production. Par ailleurs, l'environnement (prix des matières premières, recherche et développement nécessaire pour les motorisations alternatives, soutien des fournisseurs ...) n'incite pas à l'euphorie, ni au positivisme. D'où cette prévision assez percutante d'une perte opérationnelle située entre 1 et 2 milliards d'euros (plutôt 1,3 selon certains analystes)

Pourtant, ces annonces au premier abord négatives n'ont pas provoqué une chute du cours de l'action, les observateurs étant convaincus que le pire des scénarios a été exposé et beaucoup font donc le pari du rebond du groupe PSA dont la politique (remplacement de Streiff par Varin et ouverture vers l'International) est désormais plus en phase avec les vues des analystes et les pourvoyeurs de tendance.

Autre domaine propre à rassurer les marchés, PSA a indiqué qu'il n'avait pas d'échéance de remboursement d'ici 2011 et que les prêts de l'Etat de 3 milliards d'euros et de la Banque Européenne de 400 millions lui assurent une trésorerie positive pour les 12 prochains mois, un temps qu'il faudra consacrer à rassurer encore et à construire une stratégie viable.

On comprend dès lors pourquoi PSA s'est enfin converti à l'idée d'une fusion avec un autre constructeur, seul remède pour une sortie de crise qui passera obligatoirement par l'élaboration de nouveaux types de véhicules répondant aux nouvelles aspirations des clients et qui réclamera logiquement d'importants investissements. Il faudra pour cela avoir des bases financières solides puisque les banques ne sont plus très prêteuses. Ceux qui en seront incapables disparaitront très probablement, avalés par plus gros ou plus en forme qu'eux. PSA a un an pour trouver la voie.

via Reuters