Alerte sur l'état des routes en France
C’est un rapport sénatorial qui fait mal et qui pose question alors que, par ailleurs, certains péages augmentent et que, de plus en plus, notre quotidien routier est rythmé par des restrictions de circulation et des limitations de vitesse temporaires. La cause ? La dégradation régulière de nos infrastructures routières. C'est la compétitivité de notre pays et la sécurité des usagers qui est en jeu. Les Nationales et les Départementales se délabrent, mais aussi les autoroutes payantes.
Ce rapport nous vient du sénateur UDI de Normandie Hervé Maurey, président de la commission de l'Aménagement du territoire et du Développement durable. Et s’il tire la sonnette d’alarme, il agace aussi certains à commencer par les entreprises privées concessionnaires des 8 951 km d'autoroutes.
Et pour cause : les péages augmentent. Pour autant, le réseau se dégrade avec le temps : « la proportion du réseau autoroutier dont l'état est plus ou moins dégradé a augmenté de 5 % à 16 % » entre 2011 et 2014 » annonce le rapport. Mais où passe donc l’argent récolté ? On ne sait et on saura d’autant moins que ces mêmes concessionnaires mis à l’index dénoncent déjà un rapport « scandaleux et partial ». Le parlementaire regrette que ses interlocuteurs soient « dans le déni ». Fermez le ban et verser votre dîme.
Il faut dire que l’État ne fait pas ce qu’il faut non plus. Il manquerait de vigilance, une tare identifiée depuis 2013 par une Cour des comptes qui s’étonne du manque de volonté à contraindre, par des mises en demeure ou des pénalités, les sociétés concessionnaires à remplir leurs obligations.
Voilà pour les autoroutes. Mais il n’y a pas qu’elles. La qualité des 9 645 km de nationales dont l’État a la charge se dégrade au rythme des baisses d'investissements, passés de 760 m€ en 2009 à 663 m€ en 2015. On a même touché le fond en 2014, avec seulement 607 m€. La conséquence sur les voies laisse sans voix : alors que la durée de vie de la couche supérieure d'une route est de huit à quinze ans selon le trafic, les moyens alloués ne permettent qu'un renouvellement tous les vingt à vingt-cinq ans. Pour la sécurité routière, vous repasserez. Sur une chaussée dangereuse, mais dotée d’un bas-côté avec un radar neuf.
Finissons avec les Départementales : les investissements ont aussi fondu, passant de 4,7 Mds€ en 2008 à 3,3 Mds€ en 2014 (soit environ - 30 %). Alors certes, les ponts ne s’écroulent pas encore sur les routes mais la situation est préoccupante. Avec des parallèles qui font froid dans le dos : « si on ne fait rien rapidement, le réseau routier sera dans le même état que notre réseau ferroviaire", prévient Hervé Maurey dans les colonnes du Parisien.
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