En Suède, on peut conduire à 15 ans une Porsche, mais ...
Cet été, si vous êtes allé en Suède, vous avez peut-être remarqué des drôles triangles rouges apposés sur la vitre arrière de certains véhicules. Comme en France, cette signalisation concerne les jeunes permis mais les différences avec notre système sont nombreuses.
Crédit photo : PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP
En France, depuis le 1er janvier de cette année, vous avez le droit de conduire une voiture à partir de 17 ans, et même 15 ans avec la conduite accompagnée. En Suède, c'est à ce même âge que les adolescents conduisent seuls leur première voiture. Comment est-ce possible ? Tout simplement car une vieille règle sur les véhicules agricoles permet à des adolescents sans permis de conduire des camions ou des berlines, à condition de les brider à 30 km/h.
Dénommés les "A-Traktor", ces jeunes conducteurs surfent sur une loi datant de près d'un siècle conçue à la base pour pallier un manque de tracteurs. De nos jours, ce ne sont pas des tracteurs que l'on croise sur les routes avec des jeunes conducteurs, mais bel et des voitures avec toutefois quelques signes distinctifs. Ils sont au nombre de trois :
- un panneau triangulaire signalant un véhicule lent
- une boule de remorquage
- et la disparition de la banquette arrière.
Résultats, il n'est pas rare de croiser un jeune au volant d'une énorme Volvo, d'une Porsche ou d'une BMW, ce qui s'avère très étonnant pour les personnes étrangères. Les ados délaissent les trottinettes, vélos et autres scooters au profit généralement de l'ancienne voiture de la famille, qui a été recyclée afin de leur donner de l'indépendance.
Adorée par les adolescents, cette loi est victime de son succès puisqu'on compte 50 000 A-Traktor, pour 10,3 millions de Suédois, notamment depuis mi-2020 avec un bridage électronique facilitant encore plus la conversion d'une voiture moderne.
Toutefois, la vulgarisation n'a pas que des avantages puisque les autorités et assureurs s'inquiètent de la multiplication des accidents, qui ont plus que quintuplé en cinq ans. Reste à savoir maintenant si le gouvernement de ce pays à la pointe en matière de sécurité routière osera mettre fin à ce privilège datant des années 30.
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