Essai Ducati Monster 797 2017 : le look, la technologie, le fun
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Prenez un bicylindre 2 soupapes de Scrambler, passez le en Euro4 et construisez tout autour une moto légère, plus Monster que la Monster. Vous obtenez ? La nouvelle Monster 797. Tout simplement ! Direction le Sud de la France pour la découvrir.
A peine descendus de l'avion Paris-Nice, nous sautions dans un mini bus direction Théoule sur Mer. A peine descendus du mini bus, nous sautions en selle sur la nouvelle Ducati 797 Monster direction... le shooting photos. A peine 10 kilomètres plus loin, nous sautions le pas. « Pas » le temps de serrer les jambes du pantalon moto (d'où le style pat' d'eph' sur les photos...), « Pas » le temps de détailler la moto, « pas » le temps de se familiariser avec elle, « pas de chichi », l'essai chrono était démarré. La 797 revenait tout juste d'une boucle d'essai, le moteur et les pneus encore chauds, elle craquait une nouvelle fois sous notre coup de démarreur. La raison de tout ce stress ? Une pluie aussi menaçante qu'elle peut l'être actuellement sur le circuit de Losail (Qatar), mais bien plus certaine et annoncée pour le lendemain matin, jour théorique de notre essai. Et chez Ducati, on aime les belles photos, on n'aime pas faire prendre de risques, ni en prendre. Alors on assure. Un peu comme avec cette nouvelle Monster, à bien y réfléchir.
« Le look, la technologie, le fun »
Qu'est-ce qu'une Monster ? Une Monster, c'est un réservoir de Monster (forme caractéristique et goupille à l'avant), avec un contacteur dans l'échancrure. C'est aussi un guidon plat (et large, et ouvert...) pour la ligne trapue de Monster, et un cadre treillis tubulaire en acier de section ronde, qui fait Monster. Forcément, c'est elle qui l'a exhibé dès 1993 à sa sortie, en faisant au passage sa marque de fabrique. N'oublions pas le bras oscillant en aluminium, absolument Monster. Dans le coloris blanc mat/cadre et jantes rouges que nous découvrons, on retrouve également des nouveautés stylistiques. Sur la nouvelle Monster 797, « on dope l'esthétique au moyen de masses visuelles apportant du sérieux et de la force » nous dira plus tard son designer. Le treillis avant est en partie meublé, et des écopes de « pas de radiateur » canalisent les flux d'air sur le moteur à refroidissement... par air. Logique. Parce qu'une Monster, c'est aussi et surtout un bicylindre en L (et pas en V) à distribution desmodronique, le fameux Desmo, et à deux soupapes par cylindre, d'où le Due. Mettez les deux ensemble, et vous obtenez le Desmodue, un moteur à culasses à ailettes stylé, mais surtout du caractère. Forcément. Une Monster, ça a du caractère. Et comme chez Ducati on est joueur et que l'on ne veut pas que tout se mélange, on ne montre pas forcément qu'il s'agit du même bloc que celui de la Scrambler. Du coup, on appelle la Monster 797 alors que son moteur cube 803 cm3. Pourquoi ? Parce que chez Ducati, on aime les jolis chiffres. Et parce que ça fait tout nouveau.
Et du nouveau, il y a en a. Tout ce qui vient autour du bloc moteur, pour être précis. L'injection reste simple, l'électronique très simple, mais chaque périphérique moteur est dimensionné afin d'offrir 80% du couple dès 3 500 tr/min. C'est à dire quasi immédiatement. Sachant que le bicylindre coupe peu après 8 500 tr/min, et que le couple maximum de 7 mkg intervient à 5 750 tr/min, à quel moment passer le rapport supérieur ? Petite fantaisie dans un monde de sobriété, un shift light renseigne sur cette possibilité. Il intervient après les 7000 tr/min, avant de s'affoler. Quelques crounch plus tard (la boîte est plutôt rêche sur notre modèle d'essai au faible kilométrage), on apprécie l'embrayage assisté et surtout la réduction du couple permettant de tomber les rapports sans envoyer valser la roue arrière. Excellent en cas d'adhérence précaire ou pour arriver fort dans un virage avec le frein moteur.
La nouveauté 2017 adopte par ailleurs un système de freinage très haut de gamme. S'il est bien un point sur lequel Ducati ne lésine pas, c'est bien celui-ci. Et là, c'est Monster aussi. « Deux disques de frein à l'avant » entendra-t-on dire lors de la conférence de presse, façon argument marketing. Encore heureux, non ? Ils font 320 mm et sont valorisants au possible. Bien mieux encore : deux étriers Brembo M 4.32 mobobloc à fixation radiale s'occupent de les serrer avec force et doigté. Ce superbe ensemble est secondé par un ABS Bosch de dernière génération. Son point fort ? Être déconnectable lorsque l'on rentre dans le menu de la superbe et sobre instrumentation digitale LCD. Elle est le côté technologique apparent de la Monster. Le seul. Mais pour ne pas aller trop loin, et parce que Ducati ne vend pas ici de la performance absolue, point d'indicateur de rapport engagé. Par contre, on peut régler l'intensité lumineuse sur 3 niveaux, et contre une poignée de cacahuètes de luxe supplémentaires (180 € et un passage chez le concessionnaire), il est même possible d'installer et d'activer le boîtier Ducati Multimedia System pré câblé. Il permet de gérer au guidon son téléphone, sa musique et d'afficher quelques notifications sur ladite instrumentation de bord.
Et parce qu'une Monster, c'est trois mots essentiels : «Beauté, technologie et fun », la technologie revêt une autre forme : celle d'un équipement haut de gamme au niveau des périphériques. Voici en tout cas l'un des arguments d'Eugenio Gherardi, chef de projet sur cette moto pour justifier un prix conséquent pour la catégorie et la puissance. « Elle doit être la meilleures des entrées de gamme ». N'oublions pas que du haut de ses 75 chevaux et sa compatibilité avec le permis A2, la 797 rivalise directement avec la MT07, la nouvelle Kawasaki Z650 ou encore la récente Suzuki SV650.
Fourche inversée Kayaba de diamètre 43mm (!) non réglable, amortisseur latéral transversal Sachs ajustable en pré charge et en rebond, niveau amortissement, la 797 est dans la norme. Simples, ces éléments sont également réglés fermes. Une Monster « à l'ancienne », c'est donc un peu rude. Tant mieux pour les dos jeunes. Mais pas rustre. Tant mieux pour les fessiers délicats, qui apprécieront la forme et l'accueil de la selle en cuvette. La pluie aussi, d'ailleurs, qui ne tardera pas à la remplir, nous allons le découvrir. La bavette arrière est belle, mais totalement inefficace, elle laisse repeindre le dos sur toute sa longueur. Étroite et très rigide, donnez une pichenette au clignotant qu'elle supporte et vous verrez son homologue avant vibrer. Amusant et idéal pour réviser la propagation des ondes. Quand on vous dit qu'elle est fun, cette Monster !
La clef principale de la Monster, c'est donc le look. Mais qui dit style, dit aussi concessions. Et du coup, une ergonomie très particulière dictée par le look. Ça aussi, c'est so Monster « à l'ancienne ». Des repose pieds assez hauts, plus avancés que par le passé, une selle à hauteur moyenne (805 mm), mais étroite et accueillante pour les petites jambes, un guidon un peu plus proche du poste de conduite, la 797 est une moto compacte. Voici ce que souhaitait le marketing. Pour caricaturer la position, nous dirons qu'elle donne l'impression de conduire avec les mains sur les genoux tout en étant assis tranquillement. Sans être inconfortable, elle surprend, tout en convenant à tous les types de morphologie : de la japonaise d'1,60m à l'allemand de 2m. Par contre, le guidon large écarte copieusement les mains. De fait, le dessin de la nouveauté nous apparaît très réussi, tout comme son comportement des plus surprenants dans le paysage actuel. Une Monster, ça ne se réduit pas à de beaux éléments associés, ça ne se conduit pas tout à fait comme les autres, et ça donne surtout des sensations. La Différence vient de là.
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