Essai - Royal Enfield Super Meteor 650 : le cruiser filant
Voici venir la Super Meteor 650 ! Royal Enfield continue le développement croissant de sa gamme. Ce Cruiser de 47 ch, nativement compatible permis A2 et développé en Angleterre, propose une partie cycle signée Harris Performance et des éléments de plus en plus haut de gamme pour séduire un marché de plus en plus exigeant. Nous sommes allés la mettre en contrainte dans le Sud de la France. Affichée à 7 890 € pour son modèle d'entrée de gamme, la Super Meteor 650 a-t-elle réellement de quoi conquérir le marché français ?
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Note
de la rédaction
14,4/20
Note
des propriétaires
Depuis que la SIMA a repris la distribution de Royal Enfield en France, les choses vont plutôt bien pour l'importateur comme pour le constructeur ! En plein développement, avec près de 28 modèles annoncés il y a quelques années et moins d'une dizaine apparus en concessions, dont la Meteor 350 qui rencontre un franc succès, nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette nouvelle Super Meteor en fait partie. Sur le papier, cette moto ne paye pourtant pas forcément de mine. Mais une fois en présence, on constate les évolutions et développements, tant en matière d'équipement que de présentation. Et une fois en route, c'est encore mieux.
Alors, évidemment, l'instrumentation de la nouveauté 2023 ne propose pas de compte-tours. Et si le petit afficheur digital à droite s'anime à la mise du contact (par clef bien entendu), il ne propose dans un premier temps que de montrer l'heure, que l'on retrouve pourtant déjà dans le cadran LCD du compteur de vitesse sobrement dénommé Tripper. Un petit appui sur le bouton "i" (pour informations) et pas grand-chose ne bouge : on alterne simplement au centre du compteur entre les informations kilométriques (odomètre et l'un des deux trips journaliers), sans que rien ne se passe à droite. Mais alors, à quoi bon ? À interfacer avec l'application de navigation "tour par tour" installée sur un smartphone connecté. Dommage de ne pas pouvoir en faire plus, mais c'est déjà intéressant pour une moto dont on nous vante le potentiel voyageur.
Du coup, un régulateur de vitesse, même basique, n'aurait pas été du luxe. Oui mais voilà, on a beau bénéficier d'une injection, on n'en est pas encore au Ride by Wire chez les Indiens. Du coup, l'accélérateur par câble n'ouvre pas la possibilité d'un régulateur électronique, mais seulement mécanique. Une option que l'on retrouve par exemple dans le catalogue Bihr ou Dafy Moto à une centaine d'euros.
Cruiser, vous avez dit Cruiser ? Oui, comme en témoigne la position de conduite pieds en avant, l'angle de chasse assez ouvert et la roue avant de 19 pouces contre 16 pouces à l'arrière, l'empattement relativement long ou encore la selle basse (740 mm), apanage des rouleuses à l'américaine, aujourd'hui bien rares, pour ne pas écrire absente.
Le réservoir de 15,7 litres permet en théorie d'effectuer plus de 350 km, tandis que l'on apprécie le bouchon typé Monza. Les détails pratiques sont là, parmi lesquels une prise USB masquée par l'habillage de flanc gauche ou encore l'anneau que l'on retrouve sur la boucle arrière permettant d'accrocher facilement tendeurs et sangles ou encore. Dommage que le "trou" sous l'anse soit "béant". On aurait pu apprécier un cache. Pratique, donc, la Super Meteor.
Le Cruiser, une catégorie disparue des catalogues constructeur au fil des années au profit des trails, notamment, laissant place nette à Royal Enfield pour caser des modèles qui pourraient bien également contenter les amateurs de customs légers à la japonaise. Ça ratisse large, donc, mais qu'y a-t-il de si intéressant sur cette moto ? Déjà, la Super Meteor 650 reprend la motorisation bicylindre calée à 270° appréciable et appréciée des Interceptor et Continental GT 650. Un bloc volumineux au niveau de ses c carters inférieurs (en aluminium, s'il vous plaît), et surtout un bloc affichant 648 cm3 à l'architecture "moderne", simple arbre à came en tête et à refroidissement par air, qu'elle greffe dans une partie cycle robuste.
Le cadre acier, très présent visuellement, et fort joli de forme, pèse plus de 21 kg à lui seul. Il faut dire que l'on n'a pas forcément cherché à économiser le poids malgré une ligne plutôt svelte et aérée. Compte tenu du double échappement en sortie basse positionné de chaque côté de la moto et malgré l'emploi de pièces d'habillage en plastique (les garde-boue par exemple), ou encore la présence d'un unique disque à l'avant, le poids tous pleins faits en ordre de marche s'annonce à 241 kg…
La fourche, non réglable, est fournie par Showa, tandis que les amortisseurs arrière restent discrets quant à leur provenance ? Pour autant, ils sont réglables en pré contrainte. Il n'est pas fait mystère, par contre, de l'origine des pneumatiques CEAT Zoom Cruzz : c'est de l'indien, à flancs hauts et à profil très routier, qui bénéficient d'un profil assez "plat", de sculptures marquées et d'une carcasse ferme : on est clairement dans de la gamme faite pour durer. Si nous n'avons pas pu les essayer sur route mouillée, le comportement sur le sec et sur les routes des cols environnants nous ont pour le moins surpris, comme vous allez le découvrir.
La prise en mains est assez simple, tandis que le guidon affiche une forme large et se rapprochant du poste de conduite, sorte de "cornes de vache" en plus droit. Les commandes à la main sont agréables, notamment les dispositifs de freinage, dont les leviers BYBRE (By Brembo s'il vous plaît, comme les étriers), réglables très simplement. L'esthétique est présente, y compris au niveau de la forme rebondie des poignées en leur centre. Niveau poste de conduite "haut", on est donc gâté, tandis que les pieds sont moins à la fête, avec des leviers métalliques de moins bel effet, et des carters moteur proéminents au niveau de la cheville gauche et du mollet droit. On exploite rapidement la largeur de repose-pieds entièrement caoutchoutés et ne laissant dépasser que l'ergot limiteur d'angle. Un élément qui va avoir la vie dure ces prochaines heures…
Le départ de notre boucle prend place chez le concessionnaire exclusif de la marque à Marseille : Royal Motorcycles. Une concession très sympa, à l'image de ses deux gérants. Lui, à l'atelier et au commercial, elle au marketing, à la vente et à la gestion, ces passionnés de la marque et de moto, mais aussi de leur belle région, nous avaient concocté un itinéraire mémorable tracé d'un coup de guidon sûr et véloce.
Si vous souhaitez découvrir la marque, ses modèles, quoi et comment faire avec et rouler en leur compagnie, leur communauté et eux organisent très régulièrement des balades dans leur secteur si propice à l'exercice (entre les points de vue, les arrêts et les routes… on savoure). N'hésitez pas à vous renseigner sur leurs réseaux. Nous avons également eu le plaisir de partager la route (et les repas) avec le concessionnaire Superbike Marseille, agent multi-enseignes dont Royal Enfield sur cette planète M… oto. En route !
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