Essai vidéo - Kia Niro: le crossover qui passe au vert

Lancer une voiture ou une technologie comporte toujours une part d'incertitude, à plus forte raison quand on défriche de nouveaux territoires. On peut avoir raison trop tôt (Matra Rancho), on peut arriver trop tard (motorisations hybrides diesel PSA, par exemple), on peut rater sa copie (Renault Wind), et on peut - ou doit - surtout proposer la bonne voiture au bon moment (Renault Espace, Toyota Prius...).

Pour toutes ces raisons, il apparaît plus prudent d'observer ce qui fonctionne, et s'en inspirer pour adapter son offre. Et ce qui marche en ce moment, ce sont notamment les crossovers et SUV (un quart des ventes à l'échelle européenne), et les motorisations hybrides, ainsi qu'en atteste le succès mondial et durable de la Toyota Prius évoquée plus haut, dont les trois premières générations se seront écoulées à plus de 3,5 millions d'exemplaires entre 1997 et la fin 2015. Le climat de plus en plus dieselophobe, pas seulement en France ou en Europe, promet à ces motorisations mixtes des lendemains qui chantent.

C'est dans ce contexte que Kia lance au mois de juillet son Niro, un crossover de 4,36 m animé par une motorisation essence/électricité dont la puissance combinée atteint 141 ch, et s'accordant non pas à une transmission à variation continue type CVT, mais à une boîte à double embrayage permettant même un fonctionnement en mode séquentiel. Nous y reviendrons dans la deuxième partie de cet essai.

Du crossover, le Niro adopte l'apparence et les aspects pratiques: ligne typée 4x4, et style à la fois massif et sportif (quoique plus sobre que celui du nouveau Sportage). On retrouve les figures imposées du genre, que sont les extensions d'ailes en plastique et les rails de toit. Malgré ces appendices, Kia annonce un Cx de 0,29, soit mieux qu’un Nissan Qashqai (0,32) mais moins bien qu’une Prius (0,24).

Autre concession au style, les grandes roues de 18 pouces qui équipaient notre modèle d'essai et sont réservées à la finition haut de gamme Premium. Si elles ne pénalisent pas le confort de roulage, elles font augmenter la consommation moyenne de 0,6 l/100 km (données constructeur), pour atteindre 4,4 l/100 km. La version intermédiaire Active, qui devrait assurer la plupart des ventes, repose sur des roues de 16 pouces en série, lesquelles ne pourront toutefois échapper au syndrome "roulette" dans les larges passages de roues de l'auto. Avec elles, la consommation moyenne officielle est de 3,8 l/100 km, soit 88 g de CO2, valeur à comparer aux 3l/100 et 70 g/km d'une Prius.

Le Niro est un véhicule compact. Long de 4,36 m, il navigue dans les mêmes eaux qu’une Renault Mégane 4 (4,36 m aussi) ou un Nissan Qashqai (4,38 m). Il rend aussi 18 cm à la Toyota Prius, ce qui constitue un avantage certain en ville. Cela n’affecte pas l’habitabilité arrière, très bonne pour deux adultes de grande taille, tant au niveau des jambes qu’à celui du crâne, comme vous pouvez le constater dans notre vidéo. Le volume de coffre s’élève quant à lui à 435 litres, soit 15 de plus qu’une Peugeot 308...mais 67 de moins qu’une Prius (502 litres). La banquette arrière se rabat selon un découpage 60/40 (un 40/20/40 serait préférable) et présente l'avantage d'alors former un plancher plat, pour un volume utile de 1 425 litres. 

---