2. Sur la route : sans surprise
L’automobile moderne a ceci de paradoxal qu’elle a besoin de deux moteurs pour consommer moins. Le Niro fait ainsi fonctionner de concert un bloc essence 1.6 et un moteur électrique li-ion, pour une puissance combinée de 141 ch : c’est 19 de plus qu’une Prius, mais celle-ci rétablit l’équilibre en avouant 125 kilos de moins sur la balance (1 375 kg contre 1 500 à la Kia).
A l’usage, on retrouve toutes les qualités attendues d’une hybride, et notamment un très bon silence de fonctionnement qu’accompagne un appétit modéré. En ville, on « tombe » ainsi à 4,5 l/100 km sans qu’il soit nécessaire de déployer toutes les techniques d’éco-conduite. Un automobiliste zélé améliorera sans grande difficulté ce résultat.
De fait, l’auto se révèle parfaitement taillée pour la conduite en agglomération : encombrement modéré, poste de conduite à l’ergonomie intuitive, bonne visibilité périphérique, et faible rayon de braquage facilitant les manœuvres. Outre leur intérêt esthétique, les extensions d’ailes en plastique préservent la carrosserie d’éventuels petits accrocs du quotidien (coups de chariot de supermarché, par exemple).Sur la route, la Coréenne fait preuve de bonne volonté et s’insère dans le trafic sans difficulté. Elle accélère de 0 à 100 km/h en 11,5 s, soit une demi-seconde de mieux qu’un Renault Kadjar dCi 110. Les relances sont plutôt vigoureuses, avec 8,8 s pour passer de 80 à 120 km/h.
Si la Prius et d’autres hybrides recourent à des transmissions continues type CVT, la Niro opte pour une boîte automatique à double embrayage et 6 rapports, qui peut même être utilisée en mode manuel séquentiel si le besoin ou l’envie s’en fait sentir. Mais votre « quart d’heure américain » se verra rapidement tempéré par des montées en régimes mollassonnes. Retour en mode automatique, donc, pour constater que l’auto évite l’effet « mixeur » qui afflige souvent les hybrides dotées de boîtes type CVT, qui se manifeste par un décalage entre les montées en régime et les accélérations effectives. L’accord moteur-boîte apparaît ici mieux réussi même si, on l’a dit, cela ne transparaît pas dans les performances qui restent ternes. Conduite placide recommandée, donc.
Le comportement routier apparaît neutre et sécurisant. La direction se montre précise, quoique manquant un peu de rappel à notre goût, le freinage mordant et le roulis maîtrisé, tandis que l’amortissement reste prévenant même avec les grandes roues de 18 pouces. L’expérience de conduite apparaît sans grand relief, certes, mais elle ne laisse transparaître aucune véritable faiblesse.
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