Essai vidéo - Renault Espace (2023) : les temps changent
Il date de 1984 et tout le monde le connaît. Le Renault Espace a représenté une véritable révolution sur la planète automobile. Près de 40 ans plus tard, c'est la sixième génération qui fait son entrée. Et il représente bien son époque : c'est désormais un vrai SUV. Oui, les temps changent, ce n'est plus (du tout) un monospace. Essai de la version e-Tech hybride 200 ch Iconic.
Sommaire
Note
de la rédaction
14,6/20
Note
des propriétaires
EN BREF
6e génération d'Espace
Désormais un SUV
Moteur unique hybride de 200 ch
4,6 litres/100 et entre 104 et 111 g de CO2/km
À partir de 44 500 €
Il s'est écoulé à près de 1,35 million d'unités depuis le lancement (poussif !) de sa première génération, en 1984. Le Renault Espace est devenu en peu de temps une icône du paysage automobile français, et européen, autant qu'un porte-drapeau pour la marque au losange.
Mais, les temps changent, et les icônes d'autrefois deviennent les has been d'aujourd'hui. Les monospaces ne font plus recette depuis longtemps. Et même en posant un pied dans le monde des crossovers, la précédente génération se vendait mal, très mal (seulement 322 acheteurs en 2022 et 126 depuis le début de l'année). Bien loin des 5 627 exemplaires de Peugeot 5008 écoulés depuis le début de l'année.
Renault a donc décidé que l'Espace basculerait pour de bon dans la catégorie reine du moment : celle des SUV, dont le succès ne se dément aucunement avec le temps, au contraire. Une bonne idée sur le papier, mais qui dénature un peu le concept même de l'Espace...
D'ailleurs, ce n'est même plus un modèle 100 % à part entière, puisqu'il s'agit désormais de la version rallongée du SUV compact de la gamme : l'Austral.
L'Espace 6 est aujourd'hui un SUV
L'Espace change donc de catégorie comme de concept. Par rapport à l'Austral dont il dérive et avec lequel il partage la plateforme dite "CMF-CD", il majore sa longueur de 21 cm, pour arriver à 4,72 m, et augmente son empattement de 8 cm (2,74 m), au bénéfice de l'habitabilité arrière et de la longueur aux jambes pour les passagers de deuxième rangée.
La banquette coulisse d'ailleurs désormais sur 22 cm (voire 26 lorsque l'on veut accéder à la troisième rangée de sièges), au lieu de 16 sur l'Austral.
La largeur reste à 1,84 m tandis que la hauteur est légèrement majorée, de 3 cm. Malgré cette augmentation de longueur, l'Espace 6 est plus court de 14 cm par rapport à la cinquième génération. Cela dit Renault promet des cotes intérieures aussi flatteuses. Il faut dire que le précédent Espace était particulièrement étriqué, par rapport à son gabarit généreux à l'extérieur.
Heureusement, le nouvel opus permet toujours d'accueillir 7 personnes à bord, le contraire aurait été un crime de lèse-majesté. La 3e rangée de siège, fournie d'office, peut être annulée à la commande pour disposer d'un Espace 5 places au volume de coffre plus avantageux nous le verrons. C'est une option négative gratuite à souscrire à la commande.
L'accès aux strapontins n'est pas des plus aisé, c'est même très étroit d'accès (5008, Tiguan Allspace et Kodiaq font mieux), mais une fois installés, les punis voyageront dans un niveau de confort acceptable s'ils font moins d'1m70, disposant de plus de porte-gobelets et de prises USB-C pour recharger leurs appareils électroniques (voir portfolio).
Esthétiquement, c'est purement un Austral rallongé
Le nouvel Espace est "quasiment" identique à l'Austral jusqu'aux portes arrière. On note simplement, sur la version d'entrée de gamme Techno et sur le haut de gamme Iconic, une calandre à lamelles verticales au lieu d'une calandre à damiers chromés. Cette dernière est présente sur la finition Esprit Alpine, qui fait son apparition dans la gamme de l'Espace, comme elle l'a fait dans celle de l'Austral il y a peu et le fera dans celle de la Clio prochainement. Le nouveau logo Renault "Nouvel R" est bien présent en son centre. Oui, très présent même.
De son côté, la poupe adopte de fausses prises d'air sur le bouclier. Le profil, grâce à l'empattement rallongé, garde un certain équilibre et évite le porte-à-faux interminable et l'effet sac à dos qui va avec. Un bon point.
On restera cependant sur les mêmes impressions que pour le plus compact Austral, à savoir un style dans l'air du temps, mais sans originalité particulière, classique et consensuel. Cela n'a pas empêché celui-ci de faire un bon démarrage commercial, on peut espérer alors que ça réussisse à son grand frère. Et le classicisme du VW Tiguan Allspace ne l'empêche pas non plus de faire carrière.
On notera aussi que l'Espace n'adopte pas encore la nouvelle signature lumineuse inaugurée par la Clio restylée, et c'est normal : c'est un Austral rallongé. Mais c'est dommage, cela lui aurait assuré une vraie personnalité. Peut-être (certainement !) au restylage ? En attendant, on garde les feux de jour en forme de C, et des feux arrière qui proposent également une signature connue, en forme de crosse.
Un habitacle identique à celui de l'Austral
Si à l'extérieur, l'Espace est un Austral rallongé, à l'intérieur, c'est un Austral tout court. Et pour cause : il reprend telle quelle la planche de bord de ce dernier, sans aucune modification. Non, aucune. Encore une fois, on aurait apprécié quelque chose de spécifique pour le "vaisseau amiral" de la marque.
Ceci dit, la planche de bord de l'Austral a été félicitée pour sa modernité et sa qualité de réalisation. Oui, les matériaux sont de bonne facture, oui les assemblages précis. Et le nouveau panneau d'instrumentation, inauguré par la Mégane électrique, baptisé "OpenR" produit toujours son petit effet. Il regroupe l'instrumentation numérique 12 pouces et l'écran du multimédia, vertical, de 12 pouces aussi, sous une dalle en verre de type "Gorilla glass" antireflets et anti traces de doigts. Dans un Peugeot 5008, c'est encore plus moderne dans le dessin, mais plus hétéroclite. Et les VW Tiguan Allspace et Skoda Kodiaq font désormais vieillots à côté, même si leur qualité de réalisation est excellente.
Le système multimédia OpenR Link fonctionne sous Android et est fourni par Google. Il faut reconnaître qu'il séduit par son fonctionnement rapide, fluide, et bien plus ergonomique que les anciens systèmes Renault. Et on garde des commandes de clim physiques en dessous. Bien joué.
La sellerie en vrai cuir clair est une exclusivité (tout de même) de l'Espace, tout comme l'immense toit panoramique vitré, de plus d'un mètre carré (1,34 m x 0,88 m). Mais il ne s'ouvre pas, contrairement à ceux des concurrents. Il est traité anti-UV et permet de se passer de velum, ce qui économise de la garde au toit.
Les places de deuxième rangée sont spacieuses, celles de 3e rangée moins, et peu accessibles nous l'avons déjà évoqué. Et le volume de coffre dépend de la configuration. En 5 places, on a entre 581 et 777 litres selon la position de la banquette, et 1 818 litres banquettes rabattue. En version 7 places, on tombe à entre 477 et 677 litres en 5, toujours selon la position de la banquette, et 1 714 litres au maximum. Et sur la version 7 places, quand les strapontins sont sortis, il reste seulement 159 litres. C'est très peu. Le 5008 offre encore 210 litres, et les Tiguan Allspace et Kodiaq sont généreux avec 270 litres.
On rappellera aussi ici que le précédent Espace, certes plus long, offrait 260 litres les 7 places sorties, 680 litres avec 5 personnes à bord et jusqu'à 2035 litres. Le dernier arrivé fait donc moins bien à ce chapitre.
Une motorisation unique
Au lancement, le nouvel Espace ne sera disponible qu'avec une seule motorisation. Mais pas la plus frêle. Au contraire la plus puissante. Un bloc full hybride de 200 ch, sur base du tout nouveau 3 cylindres 1.2 de la marque, qui développe 130 ch, couplé à deux moteurs électriques : un de 68 ch et un alternodémarreur de 34 ch.
La transmission est assurée, comme sur tous les hybrides Renault, de la Clio à l'Espace, en passant par le Captur et l'Austral, par une boîte à crabots dotée de 4 rapports thermiques et 2 rapports électriques. Avec les neutres, cela donne 15 combinaisons de rapports de vitesse possibles. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 8,8 s. et la vitesse maxi limitée à 175 km/h, comme toutes les nouvelles Renault.
Mais c'est surtout son efficience qui impressionne, du moins sur le papier. En effet, avec 4,6 litres aux 100 km annoncées, et des rejets de CO2 compris entre 104 et 108 g selon la finition, il évite tout malus.
Côté châssis, le nouvel espace reprend à son compte, mais uniquement en version haut de gamme Esprit Alpine ou Iconic, le système des quatre roues directrices de l'Austral, et de son prédécesseur.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,72 m
- Largeur : 1,84 m
- Hauteur : 1,64 m
- Nombre de places : 7 places
- Volume du coffre : 159 l / 677 l
- Boite de vitesse : Auto. à 4 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 104 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2023
* A titre d'exemple pour la version VI E-TECH HYBRID 200 ICONIC.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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