3. Essai - Yamaha 1700 Vmax 2010 : Mythique & technologique
Après trois jours particulièrement humides au guidon de la toute nouvelle Z1000, cela fait un bien fou de regarder droit dans les yeux ce temps radieux, de ce dire que les routes sèches ne feront pas de mauvaise blague et surtout d'essorer la poignée sans arrière pensée.
Et tous ces paramètres sont d'autant plus importants quand on a entre les jambes le roadster qui sort le plus de chevaux au monde et dont seule la Bugatti Veyron (W16, 8 litres, 4 turbos, 1 001 chevaux, 1 888 kilos et 1,1 million d'euros hors taxes) peut en faire qu'une - petite - bouchée…
C'est du lourd !!
Basse de selle avec ses 775 mm, la Vmax dernière de la lignée donne l'impression d'être au guidon d'une autre catégorie de moto. Le genre de machine à peaufiner le bronzage sous les aisselles et à frotter à peine les 10 degrés d'angle dépassés. Mais quand on choppe le guidon et que les petons viennent à la rencontre des repose-pieds, c'est bien à un roadster que nous avons à faire.
Première. Avec 310 kilos affichés sur la balance et son empattement de 1 700 mm, la Vmax impose le respect. A basse vitesse, dans les ronds-points ou à l'amorce d'un coin de rue, le gros roadster Japonaise et ses kilos se font sentir et vous force à jouer du contre-braquage pour éviter de se faire embarquer. Mais une fois les 40 km/h franchis, la Vmax montre un tout autre visage…
Agile et vive comme une balle
Rapide et avec un bon verrouillage, la boite de vitesse à 5 rapports ne souffre d'aucune critique d'autant plus que l'embrayage hydraulique se montre peu fatiguant à l'usage, même en ville. Quand le rythme s'élève, la Vmax démontre tout son potentiel… tant sur ses qualités dynamiques que sur le caractère de sa motorisation.
Sur le plan dynamique, la nouvelle Vmax fait mouche. Bien sûr, arsouiller à la Joe Bar Team n'est pas sa tasse de thé mais elle ne rechigne pas pour autant à la tâche. L'arrière de la Japonaise se révèle bien équilibré alors que la fourche avant de 52 mm de diamètre n'est pas assez freinée à mon gout, que ce soit en attaque ou en détente. Coté freinage, elle fait aussi dans le max. Disposant du système ABS, la «frippeuse» de bitume s'est montrée rassurante...
Deux doigts virils suffisent pour stopper la machine dans un son bien agréable à l'oreille en provenance des étriers avant radiaux à 6 pistons pinçant des disques de 320 mm de diamètre. Seul reproche, le système ABS est trop restrictif sur l'unique mâchoire arrière et son disque de 298 mm (il n'y a pas d'erreur de frappe !!).
Quand on commence à chatouiller le V4 de 1 649 cc, ce n'est plus la même chanson et il faut bien s'accrocher au guidon si vous ne voulez pas quitter le navire sur une énergique rotation de la poignée droite et ce, même en 106 chevaux. Mais c'est à partir de 5 250 tours que la traction offerte par le gommard arrière de 200 de largeur perd de sa superbe. Si elle est bestiale avant cette limite, la suite du compte tour s'annonce virile mais correcte tout en ayant rien à envier aux dernières Superbikes à la mode. Et pour cause…
R1 qu'une larme dans tes yeux
Quand on zieute une nouvelle fois sur la fiche technique de la Vmax, on y retrouve les gènes des sportives de la marque (R6 et R1). En effet, au cœur du vigoureux et volontaire V4, on retrouve en plus des bougies en iridium et des pistons forgés, un système d'admission variable YCC-I ainsi qu'un contrôle électronique de l'ouverture des gaz YCC-T. Puis si vous y rajoutez des carters moteur en magnésium et des silencieux en titane vous sentez ici toute la noblesse de ce dragster à la finition particulièrement bien léchée.
Et quand on dit dragster, il n'y a en aucun cas usurpation d'identité. A ce titre, le bloc compteur (compte tours, vitesse, voyant) agrémenté de son shift light est bien là pour nous le rappeler. Si ce dernier ne souffre d'aucune critique, son homologue disposé sur le réservoir ne remporte pas le même suffrage quant à son positionnement…
Bien qu'il soit complet (kilométrage total, deux trips plus un trip réserve, une jauge à essence, la température d'huile, l'heure, l'indicateur de rapport engagé et d'autres surprises), le fait qu'il faille sérieusement quitter la route des yeux pour y récolter les informations nécessaires n'est pas des plus sécuritaire… surtout avec ce genre de missile où l'on arrive vite, très vite, à des vitesses prohibées par la loi.
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