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Le business de la vente des crédits carbone dévoilé

Près de 1,7 milliard récoltés en moins de dix ans, voici la somme gagnée par Tesla en vendant ses crédits carbone aux États-Unis. Une manœuvre légale de l’autre côté de l’Atlantique qui est également en train de se développer chez nous afin de contourner les directives européennes. Une bonne façon aussi de se faire de l’argent sur le dos de l’écologie.

Le business de la vente des crédits carbone dévoilé

Selon les informations révélées par Bloomberg, Fiat Chrysler Auomobile (FCA) et General Motors (GM) ont officiellement avoué qu’ils avaient conclu des accords en vue d’acquérir des crédits carbone fédéraux de Tesla.

Une annonce qui fait suite au durcissement de la réglementation dans certains États. Ainsi, en Californie, les constructeurs les moins vertueux en matière d’émissions de CO2 qui ne vendent pas assez de véhicules non polluants doivent acheter des crédits auprès de concurrents afin de compenser la différence et d’éviter ainsi une amende. Si Tesla n’a jamais caché ces transactions, l’identité des acheteurs était restée secrète jusqu’à aujourd’hui. Pour le groupe FCA, ses achats sont jugés «nécessaires» puisque «la demande des consommateurs pour des véhicules à zéro émission n’a pas suivi les exigences réglementaires».

Si la légalité de ce procédé n’est pas remise en question aux États-Unis, on peut s'interroger sur le côté éthique Toutefois, il semblerait que ce type de manœuvre tend à se mettre en place même en Europe. Ainsi, les normes d’émission de dioxyde de carbone sont fixées à 95 grammes de C02 par km en moyenne. Des chiffres extrêmement difficiles à atteindre et qui vont amener beaucoup de constructeurs à devoir s’acquitter d’amendes énormes.  L’objectif de cette « combine » est de combler son retard sur les objectifs de réduction de ses émissions de CO2, en diminuant artificiellement ses émissions moyennes, et d’éviter ainsi l’amende fixée à 95 euros par gramme supplémentaire et par véhicule vendu.

La Commission n’avait pas prévu la mise en place de ces tactiques en écartant le terme constructeur de la directive. Les juristes des marques ont bien évidemment identifié ce trou dans la réglementation et s’y sont engouffrés.

Le seul constructeur non concerné par cette législation : Tesla qui ne commercialise que des voitures électriques. Elon Musk a donc bien compris son intérêt en vendant ses crédits carbone aux autres marques. Une bonne façon de faire de l’argent pour la marque californienne qui manque régulièrement de cash. La conscience écologique, elle, reste sous le tapis. Mais est-ce vraiment le plus important. Pas sûr pour la majorité des constructeurs automobiles.

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