Les dernières voitures présidentielles, symboles du fiasco des françaises dans le haut de gamme
Après François Hollande paradant en Citroën DS5, on a droit à Emmanuel Macron en Renault Rafale. Et là, on se dit que, décidément, les constructeurs français et l'Elysée font preuve d'un manque d'amibtion spectaculaire pour mettre en valeur la Présidence de la République. Pourtant, ça n’a pas toujours été le cas…
Un petit préambule s’impose. Comme tout le monde, j’ai mes opinions politiques, mais n’essayez pas de les deviner, elles ne transparaitront pas dans cet article. Renault a, comme on dit, frappé un coup le 14 juillet 2024 en fournissant au Président Emmanuel Macron sa monture de parade. Un engin à-même d'inspirer le respect des foules et grands dirigeants de ce monde ? Pas vraiment. Un SUV Rafale vaguement adapté aux exigences de l’exercice, sans plus.
En 2017, il roulait en DS7 , et en 2012, le Président François Hollande avait eu droit à une Citroën DS5 dotée d’un toit en toile. Quoi, c’est tout ? Oui ! Manifestement, les constructeurs français ont renoncé depuis longtemps à produire un haut de gamme digne de ce nom. Et la parade du 14 juillet met cruellement en valeur cet état de fait.
On peut également leur reprocher non seulement de s’en contenter mais en plus de ne pas utiliser la parade du 14 juillet pour oser une production un peu marquante. Après tout, ce n’est pas comme si notre Président de la République était à la tête du pays le plus respecté dans le domaine du chic et du luxe. Sa fonction mérite un peu plus que des SUV dessinés sans inspiration et d’une grande banalité technique, mais manifestement, les constructeurs ont envie de mettre en valeur leur propre mentalité Sam’Suffit et c’est à désespérer.
D’un autre côté, l’Elysée semble s’accommoder de cette médiocrité avec une facilité qui force l’irrespect. D’autant plus que ça n’a pas toujours été le cas. Ainsi, on se rappellera qu’il n’y a pas si longtemps, en 2007, le Président Nicolas Sarkozy paradait dans une Peugeot 607 très spéciale, la Paladine, commandée par la marque sochalienne et réalisée par le défunt carrossier Heuliez. Peugeot et l’Elysée avaient là réalisé un joli coup, une mise en valeur d’un certain prestige profitable aussi bien au constructeur qu’à la présidence, voire au pays tout entier.
Toutefois, si l’idée était excellente, il ne s’agissait que d’une opération à moindre coût, la voiture ayant été fabriquée des années auparavant, en 2000, dans un but tout autre. Nicolas Sarkozy a utilisé la 607 Paladine car il souhaitait donner une image moderne de sa présidence. Et il faut avouer que ça avait une certaine allure.
Cette image de modernité n’aurait pas été possible s’il avait retenu un trésor bien connu du garage élyséen : la SM Présidentielle. En effet, celle-ci date de 1972. Mais quelle beauté ! A cette époque, Citroën avait osé un coupé de haut de gamme qui donnait une leçon technologique à toute la concurrence. L’Elysée en a commandé deux au carrossier Henri Chapron, et celles-ci étaient vraiment spéciales, contrairement aux tristes DS5 et Rafale. Rallongées à 5,60 m, ces SM se dotent de quatre portes, ôtent leur toit et exhibent dans leur habitacle tout le luxe dont est capable l’artisanat français. Les Présidents Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac se sont illustrés à leur bord pendant plus de trente ans.
Personne ne s’en est plaint, bien au contraire : les constructeurs français n’ont donc pas quelques millions d’euros à consacrer dans une voiture présidentielle, qui leur accorderait un prestige incomparable, pour bien moins cher qu’une campagne de pub télévisée ?
De surcroît, ils renoueraient avec une certaine tradition. Car les Présidents français ont longtemps paradé dans des autos mettant en valeur leur fonction, et non des voitures de cadre supérieur. On se souviendra des Citroën 15 de Chapron et Franay, Simca Présidence, et autre DS Chapron (que le Général de Gaulle exécrait, certes), toutes dotées d’une carrosserie spéciale.
Un concept-car spectaculaire et inspiré pour véhiculer la personne chapeautant la République Française, c’est beaucoup demander ? Car évidemment, à moins que les constructeurs nationaux ne décident de relancer un haut de gamme digne de ce nom, on ne pourra espérer mieux…
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