Opel Frontera : le cousin du Citroën C3 Aircross peut-il inquiéter un Dacia Duster ?
Comme le dernier Citroën C3 Aircross avec lequel il partage sa plateforme, le nouveau SUV compact d'Opel s'adresse aux budgets serrés à la recherche d'un véhicule familial électrique ou essence microhybride. Premier essai avec un modèle 1.2 turbo électrifié de 136 ch, destiné à concurrencer le Dacia Duster hybrid, voire le Jogger dans sa version 7 places.
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Note
de la rédaction
11,8/20
En bref :
SUV Compact
Microhybride 100 ou 136 ch
Électrique 113 ch
à partir de 24 500 €
La présentation de ce nouveau SUV Frontera est une nouvelle occasion de pester contre la montée des prix : non pas que cet Opel soit cher, au contraire : comme son proche cousin Citroën C3 Aircross II, il fait le maximum pour réduire les devis. La preuve avec cette version microhybride de 136 ch à boîte auto, affichée à partir de 26 000 €.
Sauf qu'à ce prix, la clim reste manuelle, les jantes en acier, et le système multimédia aux abonnés absents : c'est alors à votre smartphone passer la musique via deux haut-parleurs.
De fait, on sera tenté de piocher dans les options pour ajouter, comme sur notre modèle d'essai, la régulation auto de la clim et un système multimédia. Soit deux packs à 2 200 € l'ensemble, et 28 200 € au total.
Bien sûr, la note n'a rien de scandaleuse puisqu'à peine supérieure à ce que réclame Dacia pour un Duster III équivalent. Par ailleurs, un Peugeot 2008 doté de la même mécanique et d'une dotation proche demeure 4 000 € plus cher.
Mais il est bon de rappeler qu'à ce prix, on a simplement affaire à une C3 surélevée, rallongée et galbée. Une C3 qui se veut Low-Cost depuis la naissance de la dernière génération, fabriquée en Slovaquie… Dur à avaler, sachant par exemple qu'en 2017, un Peugeot 3008 II turbo essence de 130 ch à boîte auto, autrement valorisant, réclamant à peine plus…
De la place mais une qualité moyenne…
Esthétiquement, on repère bien quelques éléments typiquement Citroën, notamment la forme des vitres arrière inaugurée par le C5 Aircross, ainsi que les poignées de portes et rétroviseurs vus et revus chez Stellantis depuis des lustres.
Néanmoins, le Frontera reprend les codes stylistiques chers à Opel depuis l'apparition du petit Mokka II, notamment la grande calandre noire intégrant les optiques, et la signature à LED angulaire. De fait, il ne manque pas de personnalité et se veut même assez audacieux avec cette option Pack Style Blanc (700 €), dont les jantes acier au look rétro divisent les influenceurs et journalistes présents lors de cette présentation : quand certains apprécient, d'autres trouvent que leur aspect désuet rappelle un peu trop l'orientation Low Cost du véhicule.
Question gabarit, le SUV Stellantis fabriqué en Slovaquie mesure 4,38 m de long pour 1,80 m de large, soit peu ou prou le format du Duster (respectivement 4,34 m et 1,81 m). De quoi proposer un espace généreux aux niveaux des jambes à l’arrière, d’autant qu’il y a de la place pour glisser les pieds sous les sièges, du moins sur les versions thermiques dont le plancher n’est pas occupé par une grosse batterie.
On apprécie également la garde au toit, mais l'étroitesse de l'habitacle n'invite pas à voyager à trois sur la banquette. Autre déconvenue : les petites attentions telles que les poches aumônières, les connexions USB-C et la prise 12V sont optionnelles sur cette entrée de gamme, et hélas indissociables des packs d'options précités, incluant la clim auto et l'écran central…
Le coffre également apparaît volumineux, avec 460 dm3 contre 430 dm3 pour un Duster hybride. Mieux, les chargements d’objets volumineux se trouveront facilités par l’ouverture haute et large, mais également par le plancher positionnable au niveau du seuil et de la banquette quand elle est rabattue.
Si aucune version 7 places n'était disponible à l’essai, on peut d'ores et déjà vous indiquer, après avoir les avoir testés sur un C3 Aircross au Mondial de Paris, que les strapontins ne conviendront qu’à des enfants de petite taille, et qu’une fois déployés ils ne laissent plus aucune place pour des bagages.
À l’avant, on retrouve une planche de bord typique des dernières Opel avec, face au conducteur, un panneau laqué noir au design rectiligne intégrant d'office une instrumentation numérique 10’’, et le système multimédia optionnel ici, de taille identique. Des écrans d’origine Stellantis, pas toujours très rapides mais aux menus assez intuitifs. Globalement, l'ergonomie ne tracasse pas outre mesure, d'autant qu'Opel est l'une des rares marques du groupe à rester fidèle à une console dédiée pour le système de chauffage/climatisation.
Question qualité de fabrication, le Frontera souffle le chaud et le froid, comme ses prix serrés le laissaient craindre. Tout est solidement fixé, les joints sont épais et doublés de feutrine sur les portières, mais le mobilier est intégralement constitué de plastiques durs et pas toujours bien ajustés. D'autre part, la moquette est aussi rase et rêche que chez Dacia. Enfin, on reprochera à cette finition d'entrée de gamme de se passer totalement de tissu sur les contre-portes.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,38 m
- Largeur : 1,79 m
- Hauteur : 1,63 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 457 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 125 g/km
- Malus : 210 €
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2024
* A titre d'exemple pour la version III 1.2 TURBO HYBRID 136 EDITION E-DCT6.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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