Essai - Opel Grandland GSe (2023) : sportif poids lourd…
Pour permettre d'exploiter au mieux les 300 ch de sa mécanique hybride rechargeable, l'Opel Grandland l'associe désormais forcément à une finition sportive GSe dotée d'une direction et de suspensions revues. Mieux, il reçoit une batterie de plus grande capacité. De quoi se rendre à la fois plus efficace et efficient ?
Sommaire
Note
de la rédaction
13,4/20
Note
des propriétaires
En bref :
Déclinaison sportive
Hybride rechargeable
300 ch
Batterie de 14,2 kWh
À partir de 59 700 €
Le revirement de situation est assez inattendu : alors que le Grandland restylé sorti au courant de l'année 2021 associait la motorisation hybride de 300 ch à une finition luxueuse Ultimate, voilà qu'Opel change son fusil d'épaule et la marie désormais à une inédite mouture sportive GSe rappelant les sportives d'antan de la marque. Pour le SUV compact, c'est aussi l'occasion d'accompagner sa petite sœur Astra GSe dans cette démarche nostalgique.
Esthétiquement, pas de révolution : le dessin demeure inchangé et le Grandland GSe se contente de jantes de 19'' spécifiques et de parties inférieures de boucliers noires, le capot pouvant leur être assorti pour 300 €. À bord, on note toutefois un petit effort avec une élégante sellerie Alcantara et des sièges plus enveloppants au niveau des dossiers.
Si la planche de bord revue récemment fait moderne avec sa grande dalle numérique "pure panel", l'écran multimédia datant du 3008 de 2016 est clairement dépassé : non seulement le menu est peu intuitif mais le processeur est long à la détente. L'image de la caméra de recul également, ultrapixelisée, est d'une autre époque. Question espace intérieur enfin, le Grandland manque toujours de place au niveau des jambes et le coffre, amputé de 124 litres à cause de la batterie, est moyen pour la catégorie. Cela posé, les rangements sont vastes et nombreux.
Sous le capot également, c'est le calme plat : on retrouve le 1.6 turbo essence bien connu puisque mobilisé chez Citroën et Peugeot depuis plus de dix ans, ainsi que deux moteurs électriques : un premier dans la boîte de vitesses EAT8, comme sur les versions 225 ch, et un second sur l'essieu arrière. Toutefois, la batterie a évolué pour passer de 13,2 à 14,2 kWh, au bénéfice de l'autonomie électrique bien sûr, qui passerait de 59 à 63 km selon la marque. Toujours ça de gagné…
En fait, les plus gros changements concernent les trains roulants. Comme l'Astra GSe, le Grandland du même nom se dote d'une direction recalibrée et de suspensions Koni pilotées, pour plus de réactivité à l'inscription et des trajectoires précises. Que des progrès donc, sur le papier, hélas facturés au prix fort : 59 700 €, soit 4 500 € de plus que la version PHEV 300 Ultimate essayée en automne dernier, et sans doute l'Opel la plus chère de l'histoire. Autant dire qu'on en attend beaucoup…
Sur la route : ni sportif ni confortable…
Hélas, ce Grandland GSe ne dispense pas l'agrément de conduite attendu. Les sièges fermes et l'amortissement sec rendent les trajets quotidiens peu agréables sans pour autant transcender le comportement routier. Certes, le SUV compact peut se montrer réactif à l'inscription dans les courbes rapides, mais son poids élevé de 1 876 kg en ordre de marche et surtout ses pneus Michelin e-Primacy à faible résistance au roulement le rendent pataud dans les passages serrés avec une tendance sous-vireuse marquée (avant qui se dérobe).
Par ailleurs, la suspension arrive vite en butée de compression, générant des percussions sur les grosses cicatrices de la chaussée. Dommage, car les 300 ch disponibles pimentent un peu la conduite en expédiant le 0 à 100 km/h en 6s1, et le 80 à 120 km/h en 3s9.
Pour le reste, l'ensemble mécanique assure un fonctionnement plutôt fluide en dépit de quelques à-coups à basse vitesse, mais les phases de roulage en tout électrique sont assez rares une fois la batterie vide, au détriment de la consommation qui peut osciller entre 8,5 l et 13 l/100 km selon la conduite adoptée. Le réservoir tenant de la gourde avec une contenance de seulement 43 litres (53 litres pour les versions thermiques classiques), n'espérez pas une autonomie supérieure à 500 km… On reprochera aussi au bloc thermique sont manque de discrétion à l'accélération et sa sonorité quelconque. Et le mode sport censé lui donner artificiellement une voix plus grave ne fait pas illusion longtemps.
L'autonomie électrique ? En léger progrès, il faut le reconnaître, puisque nous sommes parvenus à atteindre 53 km avant de réveiller le moteur, en roulant cool sans pour autant créer de bouchon, alors qu'il était difficile de dépasser 50 km auparavant. Correct donc, mais un Toyota Rav4 hybride rechargeable en couvre aisément 20 de plus. Pour le reste, le Grandland s'apprécie toujours pour sa maniabilité en ville, avec un excellent rayon de braquage, une direction légère et une bonne visibilité périphérique.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,47 m
- Largeur : 1,90 m
- Hauteur : 1,60 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 390 l / 1 528 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Hybride essence électrique
- Taux d'émission de CO2 : 27 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2021
* pour la version (2) 1.6 HYBRID 300 AWD GSE BVA8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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