Petit à petit, les Français lâchent le diesel
En 2022, la France a consommé davantage de carburant qu’en 2021 mais moins de diesel. Les Français ont plus roulé mais aussi multiplié leurs vols en avion.
Comme chaque année, l’UFIP Energies et Mobilités vient de livrer son bilan sur la consommation française des produits énergétiques en France sur l’année passée. D’une façon assez logique et malgré la hausse du prix des énergies fossiles consécutivement à la grande reprise économique mondiale du début de l’année 2022 puis aux conséquences de la crise ukrainienne, la consommation de produits énergétiques (englobant les énergies fossiles naturelles sous toutes leurs formes en excluant les agrocarburants) a augmenté de 3,7% par rapport à 2021. Cette hausse de la consommation s’explique naturellement par la forte réduction des perturbations de l’activité liées à la pandémie du covid-19, après des années 2020 et 2021 où les restrictions de circulations et autres paralysies de l’économie ont fait baisser les demandes en énergie.
Mais le détail de la consommation de ces produits énergétiques illustre aussi la perte de vitesse du diesel sur l’essence dans le secteur des transports. Les livraisons de supercarburants sans plomb à usage routier ont en effet augmenté de 10,6% dans le pays en 2022. Dans le même temps, les livraisons de diesel ont reculé de 0,5% malgré une activité routière supposée plus forte (véhicules particuliers, transport lourd…). Au final, les livraisons de carburant routier ont augmenté de 2,2% (soit 49,290 millions de mètres cube) si l’on cumule les données sur les supercarburants sans plomb et le diesel. Notons tout de même que la part du diesel dans ces carburants routiers reste prépondérante en France : 73,5% du total, soit 2% de moins par rapport à 2021. Ajoutons que les niveaux d’avant la crise du covid-19 sont quasiment atteints avec seulement 1,6% de carburants routiers en moins par rapport à 2019.
Forte baisse à la maison mais l’avion redécolle
Les recommandations du gouvernement sur la sobriété énergétique et la limitation du chauffage domestique ont-elles été suivies par les Français ? Ou bien ces résultats s’expliquent-ils par les températures plus douces de l’hiver 2021/2022 et du début d’hiver 2022/2023 ? Une chose est sûre : la consommation de fioul domestique a chuté de 19,4% par rapport à 2021 (4,894 millions de mètres cube). Il faut dire que là aussi, les Français étaient peut-être aussi moins souvent à la maison en raison de la fin des restrictions de déplacement liées à la pandémie de covid-19. La consommation de diesel non routier est en revanche en hausse de 2,7% (5,536 millions de mètres cube), sans doute liée à une évolution de l’activité industrielle (peut-être aussi modifiée par l’augmentation vertigineuse des prix du gaz et de l’électricité ?).
Les livraisons de carburéacteur ont fortement augmenté en 2022 avec 52,8% de hausse (à 6,921 millions de mètres cube), une constatation logique puisque les compagnies aériennes remettent en place leurs vols après deux ans de fortes perturbations.
Une baisse en décembre 2022
Alors que les livraisons de carburéacteur ont continué d’augmenter en décembre 2022 (+17,1%) et que l’utilisation de fioul domestique plonge encore (-21,6%), on note que les livraisons de carburant routiers ont baissé de 4% par rapport à décembre 2021 (+5,6% pour l’essence et -7,2% pour le diesel). Faut-il voir un lien entre cette baisse et l’arrêt total de la remise gouvernementale sur le prix du carburant à la pompe ? Ou bien d’autres facteurs expliquent-ils ce ralentissement ? Rendez-vous au début de l’année prochaine pour voir comment notre consommation en énergies fossiles aura évolué en 2023. Après une année 2022 aussi compliquée à ce niveau, rien ne dit que 2023 sera plus simple…
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