Prise en mains - Mazda MX-30 : première originale
Décidément, Mazda ne fait rien comme les autres. Ainsi, chez le constructeur japonais, pas de downsizing ou d’instrumentation 100 % numérique. et il en va de même de la politique d’électrification, avec un SUV compact pourvu de seulement 200 km d’autonomie. Près de six mois avant sa commercialisation, nous avons conduit un prototype du premier modèle électrique de Mazda.
Aujourd’hui, tous les constructeurs ou presque électrifient leur gamme en raison notamment des sanctions mises en place par l’Union Européenne. Après son homologue Honda, c’est donc au tour de la firme d’Hiroshima de se lancer dans l’aventure
Si la majeure partie des marques ont mis au point des citadines, Mazda se lance dans l’aventure avec un SUV coupé de 4,40 m de long, soit la taille d’un Peugeot 3008. Une nouvelle preuve d’originalité. Esthétiquement, ce MX-30, c’est son nom, se détache facilement de la concurrence et surtout des autres SUV de la marque, notamment du CX-30 avec lequel il partage sa plateforme.
Ainsi, sa calandre est nettement plus petite et on retrouve un décrochement entre le capot et cette dernière. Mais c’est surtout le profil qui est le plus étonnant, avec une chute de pavillon très prononcée et surtout des portes antagonistes proches de celles de la RX-8. Une originalité qui fait toujours son effet. À l’arrière, les feux cylindriques proches de ceux de la MX-5 sont du plus bel effet. Enfin, Mazda ajoute de la singularité avec trois teintes pour la carrosserie : une pour le toit, une pour les arches (rouge ou grise) et une autre pour le bas de la carrosserie.
Une fois, les portes ouvertes, on découvre un habitacle très plaisant avec des détails qui retiennent l’attention, à l’image de la console flottante recouverte de liège (la première activité de Mazda avant même l’automobile en 1920 était la fabrication de bouchons de liège) qui accueille un écran tactile servant à commander la climatisation.
L’instrumentation est partiellement numérique, relayée par un affichage tête haute et un écran multimédia. Au-delà de la motorisation 100 % électrique, le constructeur japonais a opté pour des matériaux écologiques, à l’image des fibres recyclées sur les contre-portes ou le cuir végétal des sièges. Dommage en revanche que la qualité des plastiques sur le modèle présent sous nos yeux soit très moyenne.
Interrogation enfin concernant l’habitabilité arrière, que nous n’avons pas pu tester mais qui semble tout de même réduite. Aucune information non plus pour le volume de chargement.
Place à la conduite
Après cette présentation, il est grand temps de prendre le volant de cette première Mazda électrique. Comme souvent, c’est dans le plancher que Mazda a implanté les batteries. Alors que de plus en plus de constructeurs font la course à la plus grande capacité, Mazda prend tout le monde à contre-pied avec une batterie de seulement 35,5 kW/h. À titre de comparaison, un Peugeot e-2008, plus petit, propose 50 kW/h et on ne parle même pas des modèles Tesla avec leur batterie de 100 kW/h. Cette batterie anime un moteur de 105 kW qui fournit un couple de 265 Nm. Des caractéristiques relativement basiques de nos jours que Mazda justifie en expliquant vouloir réduire l'empreinte écologique des batteries.
Après la théorie, il était grand temps de se faire une première idée et c’est donc dans la banlieue de Francfort en Allemagne que nous avons réalisé ce test. Mais il faudra encore patienter pour conduire un MX-30. Nous avons eu droit, en revanche, à prendre le volant d’un prototype très proche d’un CX-30. Comme pour tous les véhicules électriques, le couple arrive immédiatement. Même si la poussée est franche, elle n’est pas exceptionnelle, mais la chose la plus étonnante est l'absence de frein dégénératif important comme il en existe sur la majorité des véhicules électriques. Mazda annonce que le MX-30 disposera de palettes derrière le volant permettant de choisir l’un des cinq modes de régénération, ce qui n’était pas le cas de notre modèle d’essai, uniquement en mode « normal ». À l’usage, notre prototype se comportait un peu comme un modèle essence. Bref, que ce soit pour l’accélération ou le freinage, tout se fait en douceur. Une volonté affirmée par les ingénieurs présents sur place, qui nous ont indiqué que les clients ne devaient pas adapter leur conduite à l’électrique. Cette normalité passe aussi par une vitesse maximale bridée à 140 km/h.
Comme on pouvait s’y attendre de la part de Mazda, le MX-30 offre un comportement très agréable avec une bonne dose de dynamisme dû notamment à un centre de gravité bas et un confort probant sur notre parcours d’essai. Afin de supporter son poids conséquent – pas encore officiel -, le SUV électrique reçoit des amortisseurs et des ressorts spécifiques. Il en est de même de la direction recalibrée pour l’occasion.
Surprenant dans son style, le MX-30 l’est également dans sa conduite. Nous pourrons nous faire une idée plus définitive lors de premiers essais réalisés au mois d’avril. Quoi qu’il en soit, si son design fait plutôt consensus, il n’en sera pas de même de l’autonomie, qui sera à coup sûr très critiquée. Mais Mazda a déjà pensé à tout puisqu’une version avec prolongateur d’autonomie est d’ores et déjà dans les cartons. Il s’agira d’un moteur essence rotatif qui rechargera la batterie.
Le Mazda MX-30 sera commercialisé au mois de septembre prochain. Il aura face à lui notamment le Kia e-Niro avec sa batterie de 39,2 kW/h. L’ensemble des tarifs ne sont pas connus mais on sait d’ores et déjà que l’édition de lancement dénommée « First Edition », équivalente à un haut de gamme, sera vendue au prix de 34 400 € (bonus de 6 000 € non compris). À noter que les premiers clients se verront offrir à cette occasion une Walbox 7,4 kW/h d’une valeur de 800 €.
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