2. Reportage - Stage BMC : Mathieu, «Le plaisir passe maintenant par la piste !!»
Nous allons commencer ce reportage par faire connaissance avec Mathieu, un jeune motard de 25 ans originaire et habitant toujours en Haute-Savoie (74), qui est venu à ce stage BMC avec un GSX-R 750 de 2003 dédié exclusivement à la pratique de la piste qu'il s'est décidé à pratiquer seulement depuis cette année suite à une violente chute sur route ouverte…
«J'avais toujours eu envi de faire de la piste car je suis vraiment un grand passionné de sport moto depuis tout petit mais bon les aléas de la vie ont fait que j'ai commencé tard. J'ai eu mon permis a 21 ans (je ne voulais pas rouler bridé à 34 cv ni me mettre hors la loi en débridant) et une fois le permis en poche, au bout de 6 mois, j'ai fait «le jeune permis débile» et me suis gaufré violemment en me croyant pour Rossi sur une belle route de notre région. Suite à cela, 18 jours couché à l'hôpital avec immobilisation complète (corset) et 6 mois de rééducation (fracture ouverte tibia/péroné, fracture luxation astragale, et fracture tassement d11, d12, l1 (dorsales et lombaires)…»
Mais la pratique de la route ne le mettait plus en confiance et ne lui procurait plus le plaisir escompté. Sa copine lui a donc offert son premier stage piste (avec H2S) en mai dernier et c'est alors le déclic… Pour poursuivre son apprentissage avant de passer la vitesse supérieure et de participer à la Michelin Powercup l'an prochain au guidon d'une Daytona 675, Mathieu était à Lédenon avec BMC pour un stage de deux jours. Voici son récit :
«Je suis arrivé mercredi seul avec tout mon matériel. En attendant que les grilles du circuit veuillent bien s'ouvrir, je fais ta connaissance et celle de Sacha. Etant tout seul et à pied je l'emmène dans l'enceinte du circuit et il m'aide à décharger ma moto. Suite à ça, café madeleine offert par BMC et contrôle paperasse et règlement puis briefing sur la manière dont le stage va se passer. Partage des groupes de niveau (Mathieu roule en intermédiaire, NDLR), et on rentre tout de suite dans le vif du sujet en parlant position sur la moto et différents types de virages !
Et c'est enfin parti, (je commençais à m'endormir le briefing étant surtout orienté débutant et levé depuis 6h) pour la 1 ère session libre afin de se faire au tracé qui est magnifique, vallonné avec toutes les difficultés possibles et imaginables avec triple gauche, forts dénivelés, gros freinages et surtout virages en aveugle....qui me causera bien des soucis....
Deuxième session, Alex Vieira nous arrête dans le virage de la cuvette (commandant la ligne droite), nous explique la trajectoire et nous fait une démonstration sur la 848 Ducati (impressionnant !) et c'est à nous.
Un tour de chauffe pour les pneus, pas plus, (il fait 35°) et je commence à mettre du rythme dés la fin du tour de chauffe. Un tour, puis un deuxième, je hausse encore un peu le rythme prudemment, mais pas assez, puisqu'au «gauche» (gauche après forte montée et où l'on doit incliner la moto sans voir le point de corde !) je me loupe et file tout droit dans le bac a graviers pour une petite chute à très basse vitesse sans gravité pour moi mais rayant un peu mes carénages. Je relève la moto très difficilement (quelle chaleur !) et je repars très énervé...Je fais un tour pour nettoyer mes pneus et remets du rythme et rebelote, je bloque mon regard sur le bac et retourne exactement au même endroit que 2 tours plus tôt mais sans chute... La honte ! Je ressors la moto qui s'est enfoncée dans les graviers (moitié de la roue arrière ensevelie !) comme je peux en bougeant la moto de gauche à droite et en portant l'arrière (comme au Paris-Dakar) et je finis la session en pensant aux futurs quolibets des autres stagiaires ! Mais il n'en sera rien, enfin devant moi......
Les sessions s'enchainent, j'arrive enfin à passer «le gauche», descends mes temps et prends beaucoup de plaisir. On finit la matinée par une session libre puis pause déjeuner. Lors de ce déjeuner, on parle de nos premières impressions, puis il est temps d'aller faire les pleins d'essence.
Le début d'après-midi commence par une session libre pour digérer, et on change de virage. On multiplie les sessions, il fait une chaleur horrible ! Heureusement on nous apporte de l'eau pour nous rafraichir. Au fur et à mesure, je me régale de plus en plus me permettant de taxer certains dossards noirs (pilotes confirmés). Mais je reste prudent et garde de la marge ne voulant absolument pas chuter et n'étant pas en grande forme (chaleur, peu dormi).
La première journée s'achève par une cession libre où je ne ferais que quelques tours, comme beaucoup d'autres pilotes fatigués, et laisse ma moto au stand pour la nuit. Petit apéro de fin de journée (une bonne bière !!!) offert par BMC, et l'occasion de papoter avec les instructeurs tous supers sympas, accessibles et pédagogues.
Deuxième journée, session libre pour commencer et on change de virage et d'instructeur. Ce sera Freddy Foray. Il fait toujours aussi chaud mais le plaisir est toujours au rendez-vous. Je pilote mieux (la nuit porte conseil il parait) et comme lors de mon dernier stage (H2S en mai dernier, NDLR), je me sens bien mieux sur la moto et descends mes chronos. La matinée passe à une vitesse folle, et de nouveau une session libre pour finir la matinée. Les instructeurs roulent avec nous et nous filment de derrière avec leurs caméras embarquées, puis ils te font les freins avec 30km/h de mieux...Comment ils font ???? Nous visionnerons nos exploits un peu plus tard et serons corrigés par les instructeurs.
Repas de midi, pleins d'essence et il faut déjà repartir. Ca passe trop vite, c'est le problème de ces stages...
Session libre, avec les instructeurs qui viennent se mettre devant moi et me montrent la traj' puis accélèrent doucement pour me permettre d'augmenter mon rythme. On accélère tôt, freine tard et je me fais mon premier freinage tout en travers (comme les vrais pilotes) à cet occasion ! Je signe mon meilleur chrono à ce moment là. Je me régale, puis Freddy Foray me lâche dans le trafic (de toute façon il m'aurait lâché, trafic ou pas...).
On bosse un dernier virage, puis dernière session libre. Les instructeurs roulent avec nous, il est 17h, drapeau à damiers.....
Je sangle ma moto sur la remorque à l'aide d'un autre pilote (la solidarité motarde n'est pas une légende !) et remise de diplômes et de nos feuilles de temps par les instructeurs. A signaler la présence de Régis Laconi, instructeur BMC, qui aurait dû être là pendant ces deux jours mais blessé après une chute à scooter....Sacré Régis! (trop sympa!)
18h30, je repars, des étoiles plein la tête en me répétant sans cesse la même chose… vivement le prochain !»
Un grand merci à Diana Rauch pour les photos de Mathieu...
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