2. Sur route : les limites de la physique
Au lancement de son Q8, Audi a fait simple. Une seule motorisation. Il s’agit de V6 3.0 TDI de 286 ch. Une motorisation bien connue qui équipe d'autres modèles de la marque. Avec une telle puissance et son couple de 600 Nm ce moteur possède tous les attributs pour animer sans aucun problème ce Q8. C’est le cas, sauf que le Q8 est relativement lourd : notre modèle d'essai affichait un poids avoisinant les 2 200 kg sur la balance. Forcément, cela a des conséquences sur le dynamisme avec des reprises peu toniques. Une impression renforcée par la boîte Tiptronic à 8 rapports très loin d’être exemplaire. Si en conduite coulée, elle fait preuve de passages de rapports très fluides et transparents pour les passagers, la situation se dégrade rapidement quand on hausse le rythme. Dans ce contexte, celle-ci nous gratifie de nombreux à-coups. Un problème nouveau sur cette transmission. Audi en est conscient et explique ce phénomène par les nouveaux paramètres de gestion de la boîte en vue des nouvelles normes WLTP. Seul remède à cela, opter pour le mode manuel. Pas de surprise pour la consommation puisque nous avons relevé une moyenne de 12 litres sur notre essai. Il faut toutefois noter que ce Q8 bénéficie d'une microhybridation qui lui permet de d'enclencher le Stop & Start dès 22 km/h et de rouler en roue libre entre 55 et 160 km/h. de quoi faire diminuer la consommation.
Cette offre moteur sera complétée dans quelques mois par une autre motorisation diesel, toujours le 3.0 TDI mais en 231 ch et un essence le V6 3.0 TFSI de 340 ch.
Pas totalement convaincu par le groupe motopropulseur, le comportement de ce Q8 nous a également laissés sur notre faim. Je m’explique. Audi a beau avoir installé les quatre roues motrices et directrices, la suspension pneumatique, il n’en reste pas moins que le Q8 est massif et cela se ressent rapidement sur la route, notamment en courbes où il se révèle pataud et emprunté avec des mouvements de caisse significatifs et des transferts de masse conséquents. Si vous cherchez un SUV dynamique passer votre chemin. C’est bien connu, on ne fait pas d’un pachyderme une ballerine. Une déception sachant que beaucoup éléments techniques sont communs avec le Lamborghini Urus, qui lui, se débrouille nettement mieux dans ce domaine. En ville, le Q8 n’est pas trop à son aise non plus et c’est ici son gabarit (5 mètres de long et 2 m de large) qui pose problème. Il a beau être équipé d’une multitude de caméras, les séances de manœuvres et de circulation dans des petites rues peuvent vite se transformer en cauchemar. Finalement, son terrain de prédilection se situe sur autoroute. Là, il devient un havre de paix avec un silence de fonctionnement et de roulement impressionnant, digne tout simplement d’une limousine.
Photos (30)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération