« Les Allemands sont mauvais, très mauvais. Regardez les millions de voitures qu'ils vendent aux États-Unis. Horrible. Nous allons arrêter ça ». À qui cette phrase aux airs de déclaration de guerre à l’industrie automobile allemande ? Le Président des États-Unis lui-même, Donald Trump. Des propos rapportés par le journal le Spiegel au cours d’une rencontre au sommet avec les dirigeants européens. Voilà qui promet.
Le débat est lancé aux États-Unis sur fond de guerre d’influence au sein même de la chaîne de production du blason d’Elon Musk. Tesla est en effet le seul constructeur automobile présent sur le sol américain à ne pas avoir de syndicat et c’est à la demande de l’un d’eux, le United Auto Workers, qu’une étude a été lancée par une association de défense des salariés en Californie sur le taux d’accidents du travail au sein de la marque. Au bilan, un constat fort : ce taux a été supérieur de 31 % à la moyenne du secteur automobile en 2015.
Lorsqu’il faut évaluer le risque d’une catastrophe économique et social dans un secteur donné, l’expertise de la banque d'investissement Goldman Sachs est précieuse. On rappellera en effet que l'établissement financier s'est fait connaître pour ses produits dérivés financiers pendant la crise des subprimes et la crise de la dette grecque. Autant de démarches qui ont contribué à la crise financière de 2007 à 2011. Les malheurs, ils savent donc les provoquer, les subir et les flairer. Et en tirer parti. La grande question actuelle est celle du bouleversement que va provoquer la généralisation du véhicule autonome. Goldman Sachs l’a étudiée. La réponse ? Elle n’est pas sympa pour les routiers.
C’est le genre de nouvelle qui ne fait pas bon effet et qui rappelle surtout un cas précédent : celui de Volkswagen. Un rapprochement d’autant plus évident que ce sont les mêmes effets d’une cause identique qui amènent le groupe Fiat Chrysler à avoir affaire à la redoutable justice américaine : celle d’un soupçon de manipulation des moteurs diesels de la gamme italo-américain en vue de les rendre plus vertueux qu’ils ne le sont en réalité au regard des normes antipollution.
Les déclarations d’intention et l’exposé des stratégies ne rassurent qu’un temps. À une époque où ce sont les fiévreux, versatiles mais aussi très intéressés marchés financiers qui dictent leur loi, il faut aussi des actes, même aléatoires, pour rassurer. L’industrie automobile doit se plier à cette philosophie qui, par exemple, considère plus une marque à la production et à la distribution marginales comme Tesla, qu’un géant bien établi comme Ford. Une conjoncture que le président de l’ovale bleu regrette, puisque c’est à l’aune de celle-ci qu’il a perdu son poste.
Les dernières nouvelles au sujet des constructeurs américains d’automobiles ne sont guère réjouissantes. Leur marché domestique à un coup de blues et leurs projets d’embauches à domicile ont du plomb dans l’aile. Dans le reste du monde, on dégraisse, à l’image de Ford. Pour la General Motors, c’est encore plus préoccupant puisque l’on plie carrément bagages. Ainsi en Inde et en Afrique du Sud.
Chez Ford, ça ne semble plus aller très fort. L’ovale bleu ne tourne plus très rond et semble être entré dans un cercle vicieux alimenté par le ralentissement des marchés automobiles américain et chinois. La marque qui est dans le premier carré des groupes automobiles doit faire des économies et améliorer sa rentabilité, ce qui est synonyme de compression du personnel. Un triangle infernal que regarde avec angoisse le site de Blanquefort qui emploie notamment un certain Philippe Poutou. Un candidat au licenciement ?
Certains se demandent quelle est la voiture de l’année, d’autres plus précisément cherchent à désigner la sportive de l’année quand ce n‘est pas actuellement la question du carrosse du nouveau Président français qui taraude les derniers spécialistes. Mais qui s’est demandé quel était le meilleur véhicule pour faire un braquage ? Les Américains d’AutoGuide.
Google et la voiture autonome, ça roule. C’est même du pilotage automatique vers le succès dont on attend néanmoins les fruits d’ici quelques années. En attendant, c’est sa filiale Waymo qui se charge de défricher le terrain et de semer avant que n’arrive la récolte attendue. Et ça travaille fort puisque l’enseigne annonce fièrement son approche des 5 millions de kilomètres parcourus par ses véhicules. Une barre qui sera vite dépassée pour un nouveau record dans des délais qui s’amenuisent. Mais tout n’est pas encore parfait cependant.
Il va y avoir un pic d’activité dans les concessions du blason Fiat Chrysler Automobiles NV. La faute à une vague de rappel conséquente puisque pas moins de 1,25 million va être convoqué. Et l’affaire est d’autant plus sérieuse qu’elle prend sa source dans un accident ayant un fait mort et deux blessés. Les faits se produisent aux États-Unis ce qui est à prendre comme une circonstance aggravante. Car là-bas, ça rigole moins qu’ailleurs dans ce genre de cas. Et c’est tant mieux.