Le parfum du scandale du dieselgate commence à envelopper les hauts dirigeants de Volkswagen qui se voient contraints de s’expliquer devant la justice et autres commissions d’enquête. Il en est une en Allemagne qui tente de faire son office et elle est d’ordre parlementaire. Pour travailler, elle doit procéder à des auditions. Or on apprend que l'ex-président du directoire puis du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch refuse de s'exprimer devant elle.
Des records d'un côté, des mauvaises nouvelles pour nos portefeuilles de l'autre : voici ce que nous avons retenu de l'actualité de la semaine.
L’onde choc d’un « dieselgate » dont l’histoire rappellera qu’il faut associer le nom de Volkswagen continue à produire son effet. Après avoir ébranlé la crédibilité des constructeurs dans leurs démarches d’homologation au regard des émissions polluantes, après avoir courroucé les automobilistes qui découvrent des zones géographiques dans le monde à la tolérance variable face à la tricherie, voici que ce sont les institutions européennes qui sont secouées. Et pour cause. Elles ont démontré leur totale inefficacité en autorisant sur les routes de la planète des véhicules nocifs pour la santé.
Avec le durcissement des cycles d'homologation et des normes environnementales en Europe, ce sont les systèmes de dépollution qui vont voir leur prix grimper fortement dans les années à venir. L'équipementier Faurecia tente justement de chiffrer l'augmentation de ces tarifs avec une inflation à deux chiffres d'ici 2025.
Gouverner c’est prévoir dit-on. Pour ce qui est des constructeurs automobiles dans la tourmente d’un « Dieselgate » initiée par Volkswagen, cette anticipation a pris la forme de « provisions » sur les comptes au cas où il faudrait faire face à des mauvais jours. Ceux-là peuvent s’annoncer lorsque certains signes avant-coureurs pointent à l’horizon. Par exemple un dossier transmis par une administration compétente à la justice. C’est le cas de Renault en France, qui se trouve par ailleurs sur une liste non exhaustive. Mais le losange est sûr de son fait. Alors pourquoi faire des provisions ?
Voilà une information qui ne va pas lever les doutes de collusions entre les États et leurs constructeurs automobiles. Depuis l’éclatement du scandale du « dieselgate », la façon dont sont mesurées les émissions polluantes est sur la sellette. L’Europe s’interroge et recherche la voie d’une procédure indépendante d’homologation qui semble bien difficile à trouver. Avec cette suspicion venue d’Italie, les choses pourraient brusquement s’accélérer.
C’est un fait dont l’énormité gêne même si, techniquement et politiquement, les spécialistes et autres protagonistes puiseront des arguments pour vous amadouer. Mais, froidement, la situation est la suivante : Volkswagen a reconnu avoir vicié les tests antipollution de ses voitures au moyen d’un boitier électronique dont le but était de tricher et de tromper. 11 millions de voitures sont mises en cause dont 8,5 millions en Europe. Pourtant, c’est aux États-Unis que la marque déboursera 23 milliards en réparations diverses. De ce côté-ci de l’Atlantique, la comparaison des situations donne un désagréable sentiment d’impunité.
L’environnement automobile est en mouvement au Japon. Après Nissan et Mitsubishi et pour suivre Toyota et Suzuki, voici un nouveau couple nippon qui veut regarder l’avenir ensemble. Il s’agit de Honda et de son compatriote Hitachi qui vont mettre leurs compétences en commun dans une coentreprise spécialisée dans les véhicules électriques et hybrides.
Dans le cadre d’un « Dieselgate » qui pèse lourdement sur son atmosphère, Volkswagen devait déjà faire face aux États puis aux consommateurs de ces États sans parler de ses propres concessionnaires exerçant de par le monde. À ce contingent se joignent à présent les sociétés qui lui ont fait confiance pour sa flotte. Et qui ont bu la tasse. Quoi de plus normal lorsque cette société est distributrice de produits de la mer Deutsche See.
Mitsubishi fait partie des marques automobiles qui ont été officiellement confondues pour avoir manipulé les résultats de leurs voitures afin de présenter de meilleurs rendements énergétiques. Une vertu face aux émissions polluantes qui s’est avérée spécieuse et au final commercialement désastreuse. Et même politiquement puisque, depuis, la marque aux diamants s’est fait happer par le groupe Renault-Nissan. Une affaire soulevée par le gouvernement japonais lui-même. La justice elle aussi japonaise a présenté sa facture : 3,9 millions d’euros.