Voitures électriques : nouveau coup de boutoir contre le pacte vert européen
Le président de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (Acea) demande la révision du green deal pour sauver la compétitivité de la voiture électrique.
Les têtes changent mais le discours et le ton demeurent. En prenant la présidence début janvier de l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) Ola Källenius, CEO de Mercedes-Benz, poursuit le travail mené par son prédécesseur Luca de Meo, patron de Renault.
Dans une lettre ouverte aux instances européennes le patron de Mercedes appelle à « agir immédiatement pour éviter des dommages irréparables à la compétitivité alors que la croissance des véhicules électriques ralentit et que les tensions commerciales augmentent ».
Réviser le pacte vert européen
Le président de l’ACEA affirme que la cible de la neutralité carbone pour 2050 reste inchangée, mais dénonce les objectifs « intenables en 2025 » de la norme CAFE à laquelle sont soumis les constructeurs automobiles. Et d’appeler à une action politique immédiate pour « éviter des conséquences irréversibles » sur la compétitivité des constructeurs automobiles européens. Avec dans son viseur la révision du green deal européen mis en place en 2019 « Le pacte vert européen doit faire l'objet d'une vérification de la réalité et d'un réalignement - pour le rendre moins rigide, plus flexible et transformer la décarbonisation de l'industrie automobile en un modèle commercial vert et rentable », souligne Ola Källenius.
Relancer la compétitivité
Dans sa lettre, le président de l’ACEA propose même à l’exécutif européen trois axes pour redresser la situation. Un premier point vise à trouver une « voie réaliste pour décarboniser l'industrie automobile, axée sur le marché et non sur les pénalités ». Ola Källenius appelle ensuite à « trouver une solution aux coûts disproportionnés du respect de l'objectif de CO2 de 2025 pour les voitures et les fourgonnettes ». Enfin, le patron de Mercedes réclame de s’appuyer sur le rapport Draghi pour « créer un cadre réglementaire qui renforce la compétitivité des industries européennes ; et promouvoir de nouvelles approches pour créer des relations commerciales mondiales mutuellement bénéfiques pour l'UE afin de continuer à bénéficier du commerce libre et équitable ». Comprendre au passage, la remise en cause du bien-fondé des droits de douane sur les voitures chinoises. Plus largement, le président de l'Acea souhaite amender la politique environnementale et commerciale européenne. Bruxelles n'a pour l'heure donner aucun signe d'inflexion. Mais pour combien de temps encore ?
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