Dévoilées lors de la Grand-Messe allemande en fin d'année dernière mais livrables seulement à partir de juillet prochain, les demoiselles de Francfort S6 et S7 nous la jouent demoiselles de Rochefort en avançant des prestations et des caractéristiques très similaires. Elles ne sont pas tout à fait jumelles mais adoptent le même châssis, le même moteur, les mêmes équipements, elles ne se distinguent finalement qu'à la marge tant qu'on n'aborde pas la question du prix qui va fatalement s'avérer déterminante. En choisir une sans compter ses sous peut relever du casse-tête.


Rationalisme économique Premium


Lorsque les responsables du Produit Audi vont défendre leurs projets les plus haut de gamme devant leur hiérarchie, ils peuvent compter sur l'extraordinaire constellation du groupe VW qui permet de partager des moteurs à haut rendement avec beaucoup de marques sœurs et donc de diviser les coûts d'autant. Du coup, la capacité de renouvellement de leur offre moteur est proprement hallucinante et sûrement jalousée partout ailleurs.

Ainsi le tout nouveau V8 4,0l TFSI biturbo qui se retrouve sous le capot de nos demoiselles du jour prend également place sous celui de la S8 (mais avec 520 ch et 650 Nm) et, plus étonnant, sous celui de la toute nouvelle Bentley Continental GT V8 (avec 507 ch et 660Nm). Il y en aura forcément d'autres, ce qui bénéficiera logiquement à la rentabilité économique d'Audi.


Essai vidéo - Audi S6 et S7 : les Demoiselles de Rochefort

Ce moteur remplace le fameux V10 5,2l atmosphérique de 435ch et 540 Nm qui a tant fait pour l'image de la précédente génération puisqu'il n'était rien d'autre que le moteur de la Lamborghini Gallardo avant de se retrouver ensuite dans la R8 V10 ! Mais l'époque est au downsizing et comme BMW et Mercedes l'ont déjà fait, Audi cède à la mode du V8 biturbo avec ce bloc 4,0l compact (les sorties d'échappement et les turbos sont logés dans le V) équipé des dernières technologies efficientes à la mode. En résumé, malgré une puissance de 420 ch en léger recul, il offre un couple (550 Nm dès 1400 tr/mn) et des performances en hausse (0 à 100 km/h en 4,6 ou 4,7s contre 5,2s auparavant). Dans le même temps, la consommation normalisée tombe à 9,6l/100km soit des rejets CO2 de 225 gr/km, un résultat dû en grande partie au choix d'un moteur suralimenté mais aussi à l'adoption de systèmes spécifiques comme la récupération d'énergie associée au Start&Stop, la mise hors service de la pompe à eau au démarrage pour accélérer la mise en température du moteur et surtout, le systeme « cylindres à la demande ». Lorsque le conducteur ne réclame pas le maximum de puissance à son auto, la gestion électronique (et les ingénieurs motoristes avant elle) décide qu'il ne sert à rien d'utiliser l'ensemble des cylindres et désactive derechef la moitié du moteur que vous avez pourtant dûment payé ! Vous le rattrapez sur les économies de carburant effectuées mais par contre, cette opération à un autre désagrément : la sonorité.


Essai vidéo - Audi S6 et S7 : les Demoiselles de Rochefort

Acheter un 8 cylindres et se retrouver avec un bruit de vulgaire 4 cylindres n'était pas admissible, d'où l'arrivée de la technologie Active Noise Cancellation (ANC) qui a la rude charge de contrer les ondes sonores détestables pour les transformer en musique douce aux oreilles de petrolhead ayant déboursé autour de 90,000 euros pour acquérir un V8.


S6 et S7 sont aussi équipées de la boîte S-Tronic à 7 rapports ainsi que du différentiel central piloté qui a rendu les dernières Audi nettement plus amusantes à conduire en envoyant un peu plus de couple vers l'arrière. Toutes 2 peuvent être équipées en option du différentiel Sport et de son Torque Vectoring qui aide à l'inscription en virage en jouant sur le couple délivré à chaque roue. L'Audi Drive Select qui permet de paramétrer sa voiture selon 5 modes est offert de série, il joue sur le calibrage de l'accélérateur et de la démultiplication de la direction, sur la rapidité de la boîte S-Tronic et la fermeté de la suspension pneumatique adaptative Sport de série qui propose d'office une garde au sol réduite de 10 mm. Les freins, classiques, peuvent être troqué contre des modèles en carbone-céramique optionnels alors que les jantes de 19'' d'origine chaussent du 255/40.


Audi, pionnier dans l'utilisation massive d'aluminium pour ses châssis et ses carrosseries, se félicite d'avoir utilisé ce métal pour environ 20% de la carrosserie des S6 et S7, ce qui aurait contribué à une allègement notable. Quand on découvre que la S6 pèse 1895 kg et la S7, 1945 kg, on passe alors à autre chose.


Nuances de style

Essai vidéo - Audi S6 et S7 : les Demoiselles de Rochefort


Pour distinguer de loin Audi S6 et S7, il faut observer les chutes de pavillon de profil ou savoir que les optiques de la S7 possèdent les Leds sous la barrette intérieure alors que ceux de la S6, par ailleurs un peu plus fins, se cachent au dessus de la même barrette. Idem sur le postérieur avec des feux plus effilés pour la S6, mais le plus facile pour les distinguer reste encore de … lire les logos collés aux 4 coins de l'auto.


Avec respectivement 4,93m et 4,98m pour les S6 et S7, les 2 Audi sont les plus longues du segment. La différence la plus notable entre ces 2 modèles à l'empattement identique de 2,91m concerne tout de même la présence d'un hayon très pratique sur S7 Sportback qui dispose par ailleurs d'un coffre d'une contenance légèrement plus grande que S6 (535 contre 530l). Notons aussi que le style « coupé 4 portes » de la S7 n'entache en rien l'habitabilité intérieure à peu de chose près équivalente à celle de la S6.


Essai vidéo - Audi S6 et S7 : les Demoiselles de Rochefort


Solange et Delphine, nos Demoiselles de Roche(Franc)fort, sont elles-aussi similaires dans leur façon de faire et dans leur comportement ? Partons avec elles sur les routes autour de Munich et d'Ingolstadt pour le découvrir.