Dès lors, Siffert ne rêve plus que de Formule 1, mais les équipes britanniques qui dominent alors le monde des GP n'ont que faire de cet espoir venu de Suisse. A ce stade, il ne veut plus reculer, et consent des sacrifices inimaginables pour acheter une Lotus F1 et débute par une encourageante 6e place au GP de Bruxelles 1962. L'année suivante, il gagne à Syracuse, mais le Siffert Racing Team est toujours au bord du gouffre et, Jo déploie des trésors d'ingéniosité pour simplement survivre. En 1964, survient enfin le déclic tant attendu : à Enna, il bat Clark, le Champion du monde en titre !Quelques semaines plus tard, Siffert est engagé par Rob Walker, l'homme qui faisait courir Stirling Moss. Pour la première fois de sa vie, il connaît, en 1965, le confort et la sécurité mais aussi la joie de triompher une nouvelle fois à Enna face à Clark. Ses victoires en F1, mais aussi ses belles prestations en endurance l'année suivante (6e à Sebring, 5e à Monza) sur la Porsche 906 de son compatriote Charles Voegele, ne laissent pas insensibles les dirigeants de Porsche.
Roi de l'endurance
Sa première course pour l'usine se solde par un triomphe, avec une 4e place au Mans derrière les inaccessibles Ford MkII et une victoire à l'Indice. Dès lors, il devient le pilier de l'équipe Porsche qui débute dans le même temps sa montée en régime. Au volant de tous les produits de la firme de Stuttgart (907, 908, 917), il devient la Référence en Sport-prototypes et transforme l'endurance en de véritables sprint. Il se construit un fabuleux palmarès dans la discipline enlevant notamment 6 des 9 courses de la saison 1969 ! La moisson se poursuivra en 1970/71 avec les 917, mais jamais il ne parviendra à remporter les 24 Heures du Mans. En 1971, il est encore une fois le principal acteur de la conquête du troisième titre mondial de Porsche et il vient de retrouver le succès en F1 en s 'imposant au GP d'Autriche. Il veut terminer la saison comme une fête à Brands Hatch, théâtre de la dernière course de F1 de l'année. Sur le circuit qui lui a offert trois ans plus tôt sa première victoire en Championnat du monde de F1, un pneu de la BRM éclate. La monoplace s'envole, retombe sur le talus et explose... Les autres F1 s'immobilisent et les moteurs se taisent, pour un ultime hommage.
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