Parti de rien, Jo Siffert a tout traversé, connu la misère et consenti les plus durs sacrifices pour assouvir sa passion. Armé de sa seule volonté et d'un immense talent, il finit par se hisser à coup d'exploits au niveau des plus grands.
"Je courrai comme Sommer, j'attaquerai !", Seppi (le diminutif de Joseph) est fasciné par les prouesses du Français au GP de Berne 1948. Il n'a que douze ans et déjà une volonté sans faille. Issu d'une famille pauvre, il sait que le chemin sera long. En 1951, il quitte l'école, bien décider à gagner sa vie. Tour à tour chiffonnier, ferrailleur, puis apprenti dans un garage, il restaure et revend des voitures. Les affaires sont bonnes et si elles ne sont pas louches, elles n'en demeurent pas moins obscures. Les premières économies sont investies dans l'achat d'une Gilera 125, avant de sa lancer dans les GP motos avec une 350 cm3. Il devient champion de Suisse, mais l'automobile reste son but. En juin 1960, il prend livraison de sa Stanguelini de Formule Junior et commence à sillonner l'Europe. Une vie de bohème émaillée par la joie de courir le plus souvent possible, de solides amitiés, mais aussi par le froid, la faim et le manque de sommeil. Il se prive de tout et finit par acheter une Lotus 18 le printemps suivant. La saison sera triomphale. Il remporte huit victoires majeures face à l'élite mondiale de la spécialité et enlève le titre européen.
Siffert bat Clark !
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