Ces dispositifs "contrôle/sanction", en raison de leur potentiel technique et fiscal, ont suscité la création d’une mission au sein de la Direction "Circulation et Sécurité Routière" du ministère des Transports.
Les dispositifs "contrôle/sanction" : le rêve répressif incarné
La mission a mené ses premiers tests fin 2000 avec des matériels conventionnels. Les bases automatisées sont apparues en septembre 2001 avec l’installation dans le tunnel des Monts à Chambéry, du radar laser Line 300. Actuellement, des tests de contrôles radars 24/24 sont en cours entre Cannes et Mandelieu. Annie Canel, chargée de mission au Ministère des Transports se félicite des premiers résultats : "L’impact sur les vitesses est immédiat." Mais puisque l’on dit que c’est la vitesse qui tue, y-a-t-il eu un lien avec l’accidentologie ? "L’impact sur l’accidentologie est plus difficile à évaluer", répond-t-elle. "On n’a pas d’échelle significative sur les sites. Tout au plus, sur une période de test de six mois, sommes-nous passés d’une dizaine d’accidents corporels à moins de cinq sur le tronçon autoroutier entre Cannes et Mandelieu. Mais on n’est pas tout à fait sûr que cela se reproduira ailleurs."
L’accidentologie constitue-t-elle un motif de test ? "Pas nécessairement, nous installons ces matériels sur des sites où il n’y a pas eu d’accidents mais où le risque potentiel est élevé (sic)."
Elle poursuit : "Nous travaillons surtout sur les limitations de vitesse et les feux rouges mais on teste aussi des matériels de mesure d’inter-distance dans la perspective de l’ouverture du tunnel de l’A86." Le tunnel du Mont-Blanc n’est pas concerné puisqu’il s’agit de matériel italien, non homologué en France. Un sujet que connaît bien Annie Canel : "Pour entrer en phase opérationnelle et non plus expérimentale, chaque matériel devra être homologué par le service de métrologie du ministère de l’Industrie."
Mais les systèmes contrôle/sanction pourraient aller beaucoup plus loin ; à terme ils devraient s’intéresser au stationnement (!) et aux couloirs de bus.
D’autres tests à Saint-Etienne
D’autres sites de tests de dispositifs "contrôle/sanction" existent en France : outre le tunnel des Monts de Chambéry, la DSCR pilote d’autres expérimentations à Angers (les voies sur berges) et sur le réseau concédé Escota A8 entre Cannes et Mandelieu.
Un autre système du même type est projeté à Saint-Etienne, aux débouchés des deux tunnels autoroutiers de la ville.
La finalité de l’opération n’est donc pas la baisse des accidents, pour preuve cette phrase glissée dans la conversation : "En Angleterre, une partie des amendes est reversée pour investir sur de nouveaux systèmes. Et cela rapporte un argent fou." Nous y voilà de nouveau ! Mais ne soyons pas plus cupides que Bercy, et voyons aussi l’intérêt pour les exploitants d’autoroutes : "Le contrôle systématique des vitesses est un argument très fort pour les gestionnaires de réseaux", précise-t-elle.
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