La première Seat est sortie des usines en 1953. Depuis 1986, Seat est devenu un satellite du groupe Volkswagen perdant au fil du temps son autonomie créatrice mais y gagnant plus de stabilité financière.
La "Sociedad Espanola de Automoviles de Turismo", Seat, est née de la volonté du gouvernement espagnol franquiste de se doter d’une industrie automobile indépendante. Dictée par des raisons de prestige et d’orgueil nationaliste mais aussi teintée de propagande, l’entreprise imaginée en 1950 mit plus de trois ans avant d’arriver à éclosion.
En effet, la volonté seule, fut-ce celle d’un état totalitaire, n’a pas été suffisante pour pallier un manque d’expérience dans le domaine industriel.
Dans l’obligation de trouver un partenaire pour se lancer dans l’aventure, Seat et son tuteur l’INI (Institut National de l’Industrie) signèrent avec Fiat, un accord de trente ans selon les termes duquel la firme turinoise s’engageait à faire d’abord assembler des modèles Fiat par Seat, puis à autoriser la production en Espagne, sous licence, de certains modèles de sa gamme.
Le 13 novembre 1953, la première Seat sortait des chaînes de l’usine : une 1400 en tous points identique à sa cousine Fiat, hormis le logo sur le capot avant ! Trop chère pour la majorité de la population et peu valorisante pour les plus aisés, elle n’a connu qu’un faible succès public compensé heureusement par les ventes auprès des administrations et des compagnies de taxis. Seat a remporté son premier succès commercial en 1957 avec la réplique de la Fiat 600. Abordable et robuste, elle allait bouleverser la vie des Espagnols et faire entrer le pays dans l’ère de la motorisation de masse. Avec le décollage économique des années soixante, le phénomène s’amplifia et la gamme ne cessa de se diversifier et de devenir plus ambitieuse.
Ce fut aussi à ce moment que Seat commença à revendiquer une certaine autonomie vis-à-vis de son partenaire en élaborant quelques versions totalement originales : le modèle 800 (une Seat 600 à quatre portes), des 850 à quatre portes ou encore des versions avec coffre très prisées dans la Péninsule ibérique, puis la 1430, une 124 « musclée » qui accompagna le réveil du sport automobile en Espagne…
Le retour à la démocratie, l’ouverture sur l’Europe et par conséquent l’accès à une offre plus diversifiée au milieu des années soixante-dix finit par enrayer la belle machine. Les ventes se sont effritées avant de chuter brutalement… Le phénomène semblait d’autant plus inexorable que Fiat connaissait à la même époque de sérieuses difficultés sociales et industrielles ayant pour effets notables de faire chuter la productivité et la qualité de ses produits.
Ainsi, lorsqu’il fut question du renouvellement du contrat de trente ans entre les deux firmes, tout s’accéléra. Les rancunes explosèrent au grand jour et après une série de procès, Seat retrouva son indépendance.
Contraint de gérer les conséquences de cette rupture, l’INI décida avec lucidité de nouer des liens avec un nouveau partenaire. Les premiers accords passés, en 1982, avec le groupe VW-Audi portaient sur un échange de technologies, l’assemblage en Espagne de Polo, Passat et un rapprochement des réseaux. Ce premier pas fut ensuite suivi par une prise de participation majoritaire du groupe allemand au sein de Seat après les sérieuses difficultés financières rencontrées par la firme espagnole avec la commercialisation des premières Ibiza.
Depuis 1986, Seat est donc devenu un satellite du groupe Volkswagen perdant au fil du temps la quasi totalité de son autonomie créatrice mais y gagnant en échange une stabilité financière sans égal.
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