Essai - Audi RS 6 Performance (2023) : ça déménage toujours
Même à l'époque des surpuissantes berlines électriques capables de la laisser sur place en ligne droite, l'Audi RS 6 incarne toujours une certaine idée de la familiale d'exception. Et elle ne paraît pas du tout dépassée malgré sa mécanique thermique...
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Note
de la rédaction
15,9/20
En bref
630 chevaux
0 à 100 km/h en 3,4 secondes
147 160€
60 000€ de malus 2024
L’Audi RS 6 reste l’un des principaux acteurs de la grande course à l’armement démarrée entre les trois marques allemandes premium à une époque où l’électrification des voitures se limitait encore à l’étincelle des bougies d’allumage. Arrivée en 2002, la toute première mouture stupéfiait tout le monde avec son V8 biturbo développant 50 chevaux de plus que la BMW M5 d’alors. 450 chevaux dans une berline familiale, personne n’avait jamais vu ça ! Battue ensuite par une M5 E60 à la mécanique V10 atmosphérique chantante, la RS 6 a répliqué avec un V10 Lamborghini gavé par deux turbos de 580 chevaux totalement décadant. Avant, ensuite, de repasser pour sa troisième génération à un type de moteur devenu depuis incontournable dans la catégorie des routières ultra-sportives allemandes : le V8 bi-turbo (dans un format à quatre litres avec 560 chevaux en version de base ou 605 chevaux sur la variante Performance).
Lancée en 2019 - avec un moteur similaire - pour répondre à la Mercedes-AMG E63 S W213 (612 chevaux) et la BMW M5 F90 (625 chevaux en version Compétition), l’Audi RS 6 Avant actuelle la jouait un peu « profil bas » avec son bloc se contentant de 600 chevaux et 800 Nm. Mais comme la précédente mouture, elle passe cette année au traitement « Performance » pour gagner 30 chevaux et 50 Nm supplémentaires grâce à des turbocompresseurs plus gros soufflant à 2,6 bars au lieu de 2,4. De quoi réduire le chrono du 0 à 100 km/h en 3,4 secondes au lieu de 3,6 précédemment, ce qui reste plus « lent » que l’ancienne BMW M5 CS, ses 635 chevaux et ses pneus semi-slick Pirelli P-Zero Corsa aidant à un lancement optimal au départ arrêté (3,0 secondes). Ou un chouya moins percutant que le chrono de 3,2 secondes revendiqué par la Porsche Panamera Turbo S E-Hybrid (700 chevaux) dotée d’un V8 presque identique aidé par un moteur électrique. Au jeu un peu éculé du « celui qui a la plus grosse », la RS 6 Performance ne gagne donc pas et de toute façon, ces références thermiques se font balayer à ce niveau par les nouvelles électriques : les Porsche Taycan Turbo S et autres Tesla Model S Plaid se satellisent de 0 à 100 km/h en largement moins de trois secondes.
La RS 6 ne donne plus du tout dans la finesse
Si les anciennes RS 6 Avant respectaient la tradition du break cachant leur mécanique de catapulte sous une carrosserie modérément agressive, la mouture actuelle prend le contrepied total avec une silhouette élargie et radicalisée à l’extrême. Au point semble-t-il de devenir une véritable icône de style chez les fans d’Allemandes emblématiques (y compris sur les réseaux sociaux et dans les paroles de clips de rap utilisant généreusement l’autotune), plus encore que ses rivales de chez BMW M et Mercedes-AMG.
Quelle que soit l’image qu’on se fait de telles machines et des gens qui les conduisent, avouons que ce break à la musculature presque caricaturale captive les regards et impressionne. Je préférais personnellement l’agressivité subtile de la précédente RS 6 de génération C7, mais celle-là semble remporter tous les suffrages auprès des jeunes passionnés de voitures d’exception. Seuls les spécialistes distingueront la RS 6 Performance de la variante normale en tout cas, avec seulement quelques détails différents (couleur des entourages de vitres et de l’habillage de la calandre, jantes de 22 pouces de série).
Une déménageuse, sans jeu de mots
Plus classique et simplement réhaussé des éléments habituels sur ce genre de machine (sièges sport très enveloppants, détails de finition « sportifs » avec volant Alcantara, petits badges RS Performance et surpiqures spécifiques), l’intérieur garde la définition luxueuse d’une Audi A6 haut de gamme dans son équipement et son habitabilité (du grand classique dans cette catégorie). Avec le coffre de 565 litres dont le volume maximal atteint les 1 680 litres avec les sièges rabattus, on peut sérieusement utiliser sa RS 6 comme un véritable utilitaire familial.
Suite au retrait de l’ancienne E63 S et en attendant le retour de la BMW M5, on parle d’ailleurs ici du seul break de la catégorie (mais ce type de carrosserie existe sur le segment inférieur des Audi RS 4, BMW M3 Touring et Mercedes-AMG C63 S Break). A moins d’inclure la Porsche Panamera Sport Turismo, certes un peu moins logeable avec son coffre de 418 litres.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,99 m
- Largeur : 1,95 m
- Hauteur : 1,46 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 565 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 281 g/km
- Malus : 50000 €
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2019
* A titre d'exemple pour la version IV 4.0 TFSI 630 QUATTRO PERFORMANCE TIPTRONIC 8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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