Essai - Peugeot 508 BlueHdi 160 : l'étoffe d'un crack
L’heure de vérité est arrivée pour la seconde génération de 508 qui s’apprête à envahir les concessions françaises de la marque au Lion. Va-t-elle confirmer son énorme potentiel ou retomber comme un soufflé au moment fatidique ? Nos pronostics au volant de la version BlueHdi 160.
Sommaire
Note
de la rédaction
15/20
Note
des propriétaires
En bref
A partir de 38 800 €
Coupé 4 portes
Neutre au malus écologique
La nouvelle Peugeot 508 n’est plus la berline tricorps que les particuliers, les flottes d’entreprises et les VTC ont connu. Pour survivre sur un marché de la berline traditionnelle tombé en désuétude au profit des SUV, la française a choisi la métamorphose. « Peugeot donne aux clients l’illusion de conduire une sportive en leur fabriquant un coupé 4 portes plus bas, plus sportif et naturellement plus cher », soulignait récemment l’ébouriffant Michel Holtz à travers un éditorial plein de clairvoyance.
Le coup de crayon matérialisé par une face avant agressive, une chute de pavillon prononcée et une garde au sol réduite fait l’unanimité. Toutefois, en mettant le paquet sur le design, le constructeur délaisse certains aspects pratiques comme l’accès et l’espace à bord. Pénétrer l’habitacle au ras du sol réclame désormais quelques contorsions et une fois installés, les passagers devront s’adapter à ce nouvel environnement. Autrement dit, un intérieur étriqué composé de faibles surfaces vitrées et d’une visibilité pour le conducteur que l’on peut qualifier de médiocre. En effet, le pare-brise réduit, l’assise basse et le montant très large invitent à la prudence lorsqu’il s’agit d’évoluer en ville. La prise en main réclame assurément un temps d’adaptation. Aux places arrière, les passagers disposent d’un espace aux jambes suffisant mais d’une garde au toit naturellement moins bonne compte tenu du profil de coupé. Enfin, le coffre est en retrait par rapport à sa devancière avec une capacité qui oscille entre 487 et 1 537 litres. La hauteur sous tablette comme la profondeur sont légèrement moindres mais le fait qu’il soit accessible via un hayon renforce indéniablement sa polyvalence.
Une fois installé au volant de cette finition haut de gamme GT-Line (41 200 €), l’on profite d’un environnement premium tant le dessin et la qualité sont soignés. Celui-ci s’organise autour du i-Cockpit qui regroupe une instrumentation numérique, une tablette tactile aidée par des raccourcis physiques très pratiques sous forme de touches de piano et un volant de petit diamètre. L’ensemble est très plaisant à l’œil mais une nouvelle fois comme à bord des 208, 2008 et 308, le montant du volant cache la vue sur les compteurs. Pour profiter d’une lisibilité optimale sur les compteurs, nous avons été obligés d’adopter une position de conduite en conséquence, donc non naturelle. Si l’on part du principe que c’est à la machine de s’adapter à l’homme et non l’inverse, le cahier des charges n’est pas rempli.
Cette version 2.0 BlueHdi de 160 ch assure le milieu de gamme diesel au catalogue, entre le 1.5 BlueHdi 130 et le 2.0 de 180 ch. C’est en réalité la tranche de puissance la plus sollicitée par les clients pour une voiture de ce type, à vocation routière. Le quatre cylindres diesel est ici exclusivement proposé avec la boîte automatique à 8 rapports (EAT8). Un mariage désormais répandu au sein dans la marque, qui fait aussi recette sous le capot de la légère 508 (1 530 kg). La berline accélère convenablement, peut-être moins fort qu’un TDi 150, reprend bien et offre une allonge confortable pour évoluer sereinement sur les grands axes. En somme, ce BlueHdi se montre amplement suffisant pour nos routes avec à la clé un appétit modéré de 6,1/100 km. La boîte EAT8 est parfois à la peine lors des fortes réaccélérations mais dans l’ensemble cette transmission remplit bien son rôle, se montrant totalement transparente à l’usage. Enfin, et c’est aussi un argument, cette 508 BlueHdi 160 passe au travers du malus écologique avec des rejets de CO2 contenus à 118 g/km.
Le châssis, lui, est un modèle du genre. Un accord parfait entre agilité, maintien et confort, notamment grâce à l’amortissement piloté (ici en option : 1 000 €) de grande qualité et une direction précise et réactive. L’insonorisation soignée contribue également à rendre les voyages agréables et à placer la française dans le haut du panier des berlines premium (oui, oui, premium) ainsi que les nombreuses et performantes aides à la conduite qui accompagnent cette finition haut de gamme GT Line. On retiendra malgré tout, l’intrusive aide au maintien dans la voie (qui envoie une résistance dans le volant) active de base. Une curiosité, puisque habituellement, c’est au conducteur de l’activer.
Vendue à partir de 38 000 € en finition Allure et 41 200 € pour cette version BlueHdi 160 GT Line, la nouvelle 508 oscille entre le monde des berlines généralistes telles que la Renault Talisman dCi 160 EDC Intens (37 500 €) ou la Ford Mondeo TDCi 150 Powershift (33 100 €) et celui des premium où évoluent la Volkswagen Arteon 2.0 TDi 150 DSG7 (47 740 €), l’Audi A5 Sportback 2.0 TDi 150 DSG7 (50 180 €) et la BMW Série 4 Grand Coupé 418 d 150 BVA (48 040 €). Peugeot monte en gamme, petit à petit, euro après euro.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,75 m
- Largeur : 1,85 m
- Hauteur : 1,40 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 487 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 118 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2018
* pour la version II 2.0 BLUEHDI 160 S&S GT LINE EAT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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