Essai - Renault Kadjar Tce 160 ch : que vaut le plus puissant des Kadjar ? 

 Il est loin le temps où le Renault Kadjar était leader sur le marché des SUV français. C’était en 2016. Dès que le Peugeot 3008 de seconde génération a été commercialisé, les choses se sont brutalement dégradées. Depuis, le SUV de Peugeot domine outrageusement le segment et même le marché avec une place sur le podium des véhicules les plus vendus en France et 85 000 exemplaires commercialisés en 2018. Une suprématie qui n’est pas prête de s’arrêter, comme le démontre sa progression de 15% l’an passé. Face à cette réussite, le Kadjar fait grise mine. Certes, si on regarde le verre à moitié plein, il est le second SUV préféré des Français, devançant même le Volkswagen Tiguan. Mais ses chiffres de vente n’ont strictement rien à voir. Quand il se vend un Kadjar, Peugeot écoule trois 3008. En 2018, Renault a donc convaincu 27 000 clients, un nombre en baisse de 14%.

Le restylage du Kadjar tombe donc à point nommé. Alors que l'on attendait des changements conséquents, Renault s'est contenter du minimum syndical comme nous avons pu le découvir à l’occasion de sa présentation officielle au dernier Mondial de Paris en octobre 2018 : de légères évolutions au niveau de la calandre qui se pare de chrome, des boucliers avant et arrière redessinés et c’est à peu près tout sur le plan extérieur.

Et ce n'est pas mieux dans l’habitacle,  les transformations ne sont pas plus radicale : l’écran est toujours horizontal - et pas vertical comme sur les Talisman ou Espace par exemple - tandis que des nouveaux boutons de climatisation font leur apparition. Très loin de la révolution ! D'autant plus que la qualité des matériaux ne progresse que légèrement. En termes d'originalité, un Peugeot 3008 et un Citroën C5 Aircross font nettement mieux.

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Quelques-uns des particularités de la finition « Black Edition ».

Pour l’équipement, notre modèle d’essai était décliné dans la nouvelle finition « Black Edition » qui vient désormais chapeauter la gamme. Un changement majeur puisqu’il s’agissait auparavant d’une série spéciale. Elle se distingue par une sellerie en alcantara et un ciel de pavillon noir, des jantes noires en alliage 19 pouces, des skis de protection avant et arrière grisés et des coques de rétroviseurs noires. Pour la discrétion, vous repasserez et l’ensemble fait même un peu « tuning » à nos yeux.

Le restylage du Kadjar porte aussi sur l’introduction de nouveaux moteurs essence dont celui du jour, le TCE 160 ch, issu du partenariat avec Mercedes. Ce moteur remplace plutôt avantageusement l’ancien 1.6 TCe de 165 ch. Les 5 ch de moins sur le papier sont vite oubliés en raison du couple supérieur de 20 Nm (260 au lieu de 240) et d’une plage de fonctionnement élargie. Avec de telles valeurs, nous sommes restés sur notre faim. Alors certes, il se montre à l’aise sous 2 000 tr/mn, assez tonique à mi-régime, comme en atteste le 0 à 100 km/h abattu en 9,3 secondes, mais il s’avère relativement fade en sensations. Par moments, on se demande même où est la puissance et si on n’a pas affaire à un quatre cylindres de puissance inférieure. La faute à une très grande linéarité et une boîte de vitesses à double embrayage EDC, qui fait preuve d’un certain manque de réactivité. Ce défaut s’accompagne également d’une utilisation peu plaisante du levier,  tant au niveau du toucher très plastique que de son maniement avec une sonorité faisant « toc ». Et ne cherchez pas de mode sport ou de palettes au volant, il n’y en a tout simplement pas. Comme on pouvait le craindre, la consommation n’est pas fabuleuse. Sur notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 8,7 l/100 km. Normal pour la catégorie mais conséquent.

Dommage car le châssis n’a que peu évolué et c’est une bonne nouvelle en soi. Le Kadjar demeure l’un des meilleures élèves de la catégorie en la matière. Alors, il est un brin moins dynamique que le 3008 et moins confortable que le C5 Aircross, mais son compromis agrément/confort est toujours dans le haut du panier. Petit bémol toutefois concernant la présence des jantes 19 pouces, qui ont tendance à dégrader le confort notamment lors du passage des saignées. La direction n’est pas des plus informatives et souffre d’un petit flou mais le comportement est globalement convaincant.