Essai vidéo – Mercedes Classe X 2017 : un pick-up vraiment premium ?
Avec des prévisions de ventes mondiales en hausse de 43 % entre 2016 et 2026, le marché des pick-ups est en pleine explosion, ce qui ne manque évidemment pas d'attirer les convoitises de constructeurs absents du segment jusqu'ici. Parmi ceux-ci Mercedes qui, malgré une grande expérience dans le monde de l'utilitaire, n'a jamais vraiment proposé un modèle à haute diffusion. Jusqu'à aujourd'hui, où arrive le Classe X, que nous sommes allés essayer à Ajaccio, en Corse, dans sa version 250d 4g-Tronic 4Matic. Mérite-t-il vraiment de porter l'étoile ?
En bref
A partir de 36 780 €
2.3 220d 163 ch ou 250d 190 ch
Propulsion ou quatre roues motrices enclenchables
Ce n'est un secret pour personne : le Mercedes Classe X est, comme le Renault Alaskan, basé sur le Nissan Navara NP300 double cabine sorti fin 2015. Est-ce de mauvais augure ? Non, puisque le japonais fait partie des références du marché et a même remporté notre grand comparatif des pick-up, finissant sur la plus haute marche du podium, ex aequo avec le Ford Ranger. Mais c'est cependant un choix étonnant pour la marque à l'étoile qui réalise depuis quelques décennies le tour de force, unique dans le monde automobile, de produire des berlines luxueuses et puissantes mais aussi des utilitaires performants et fiables sans pour autant que cela entache la réputation des premières. Probablement une volonté de limiter les coûts de développement qui s'élèvent pourtant déjà à pas moins de 900 millions d'euros.
Où cet argent est-il passé ? D'abord à l'extérieur puisque l'identité stylistique de la marque a été fidèlement appliquée, avec notamment cette imposante calandre à double barrette entourant l'étoile et des feux arrière, contrairement à l'Alaskan, véritablement distinctifs. À aucun moment, en le regardant de près ou de loin, on ne soupçonne un lien de parenté que ce soit avec le français ou le japonais, malgré une silhouette de pick-up par définition figée.
Toujours contrairement au Renault qui se contente de troquer les logos Nissan contre des losanges, l'habitacle a été entièrement revu et adopte une planche de bord dans le plus pur style Mercedes, avec des aérateurs circulaires, l'écran multimédia posé au sommet et l'instrumentation à compteurs séparés. La finition n'est pas à la hauteur des berlines de la marque, avec quelques plastiques granuleux à l'aspect peu qualitatif mais probablement plus résistants aux mauvais traitements supplémentaires que peut subir un pick-up et l'ensemble se place clairement dans le haut du panier de la catégorie.
Un authentique habitacle de Mercedes
C'est finalement sous le capot que le Mercedes ne parvient pas à creuser l'écart avec ses racines, puisqu'il dispose du même choix de mécaniques et de transmissions. En tout cas pour l'instant, puisqu'on nous promet une version 350d pour fin 2018 avec un V6 3.0 de 258 ch et 550 Nm associé à une transmission intégrale permanente, le tout maison. C'est d'ailleurs pour préparer l'arrivée de cette cavalerie supplémentaire le châssis du Classe X présente quelques différences, avec notamment des voies plus larges (1 632 mm contre 1 570 pour le Navara) et des freins à disque à l'arrière - imposant des jantes d'un minimum de 17 pouces- quand le japonais (comme le français) se contente de tambours.
En attendant, il faudra donc se satisfaire du 4 cylindres 2.3 dCi que l'on peut aussi trouver dans un Renault... Trafic. Certes, on fait mieux en matière de premium, mais ce n'est aucunement un mauvais moteur en soi. Comme chez ses deux cousins, il est disponible en version 163 ch et 403 Nm ou en 190 ch et 450 Nm. L'un comme l'autre, contrairement à l'Alaskan, sont disponibles en propulsion simple ou transmission intégrale enclenchable, avec gammes de vitesses longues et courtes et blocage de différentiel arrière en option, mais seul le plus haut niveau de puissance bénéficie d'un choix entre boîtes de vitesses mécanique à six rapports ou automatique à sept rapports.
Au chapitre purement utilitaire, la benne du Classe X mesure 1 587 mm de longueur et 1 560 mm de largeur, ce qui lui permet de charger une palette de façon horizontale. Elle peut accueillir de plus jusqu'à 1,1 tonne de chargement, à laquelle peuvent s'ajouter 3,5 tonnes de capacité de traction. Mais le Classe X est aussi un véritable franchisseur, pouvant traverser des passages à gué de 600 mm, même s'il doit cependant s'incliner dans ce domaine face au Navara.
Capacités hors piste du Mercedes Classe X face au Nissan Navara
Mercedes Classe X | Nissan Navara Double Cabine | |
Angle d'attaque | 28,8° (*30,1°) | 32° |
Angle latéral | 20,4° (*22°) | 22,2° |
Angle de sortie | 20,4° (*22°) | 25° |
*Option "garde au sol accrue" (299 €)
Démarrant à 36 780 €, le Classe X réclame donc, à moteur et transmission identiques et équipement proche, environ 2 000 € de plus qu'un Alaskan et 4 000 € de plus qu'un Navara double cabine. Une différence qui paraît tout à fait justifiée vu le raffinement supplémentaire apporté dans l'habitacle et le châssis revu profondément par le constructeur allemand, et bien plus acceptable que celle réclamée entre le Nissan et le Renault. Et comment se positionne-t-il dans la gamme Mercedes ? Échappant au malus en sa qualité d'utilitaire (mais aussi à la TVS), il s'y montre en fait extrêmement bon marché, puisqu'il se place sur la même fourchette de prix qu'un GLA, le plus petit SUV de la marque.
Chiffres clés *
- Longueur : 5,34 m
- Largeur : 1,91 m
- Hauteur : 1,81 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : NC / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 207 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Septembre 2017
* A titre d'exemple pour la version 250 D 4X4 POWER 7G-DCT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (33)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération