3. Essai Yamaha FZ8 - La route: Bâtie pour le défilé et pour le raid
Mise en route et le son feutré du quatre cylindres suscite au moins autant d'émoi que la ligne précédemment passée en revue, sauf que l'on sent cette fois un souffle un peu plus puissant pour un Fazer d'entrée de gamme. Ce qui laisse augurer une mécanique au coffre plus pêchu. Les 779cc revendiquent donc leur arrivée et présentent une fiche technique intéressante dont les presque 107 ch à 10.000tr/mn ne constituent pas le moindre des arguments.
La prise en main de l'engin n'aura pas besoin de parcours initiatique. Le FZ8 met tout à disposition de manière naturelle et l'on est assis droit tandis que les jambes enserrent un ensemble réservoir volumineux sans cependant sombrer dans la proéminence. C'est assez bien fait et ça met dans de telles dispositions d'esprit qu'on se rend à peine compte qu'on se faufile déjà en ville comme sur un vélo ou une moto avec laquelle on formerait un vieux couple. Aucune sensation de poids ni de floue ne viendra jamais perturber votre sérénité. En revanche, les jambes seront sérieusement réchauffées lorsque l'heure de l'évacuation des calories sonnera. Yamaha nous a ici doté de la selle chauffante de série. L'été.
Et tiens, puisque l'on parle de couple, on loue la courbe attribuée à ce dernier Fazer qui reprend sans broncher sur le dernier rapport en toute circonstance. En agglomération, c'est appréciable, et sur la route encore plus car on peut se fondre dans la masse tout en prenant ses distances ou se dégager d'un coup de gaz policé. Maintenant, ça, c'est jusqu'à 6 000 tr/mn. Jusque là, et malgré une petite pause à 5 000, la poussée est linéaire et déterminée. Ensuite, on change de registre. C'est plutôt explosif et le FZ8 se met en tenue de combat en rase campagne après avoir fait de l'ordre serré dans les rues.
Les rapports se passent alors à la volée, le son rauque se fait sirène et ça envoie sévère. Bonne surprise, la protection, pourtant inexistante, n'est pas du tout rédhibitoire tandis que le châssis est d'une rigueur toute militaire, même si la vocation de la suspension tend plus vers la recherche du confort que du sport. Quant au freinage, aisé à doser, il est aux ordres à chaque sollicitation.
Pour prendre à défaut le FZ8, il faudra se lever tôt et on se félicite du cubage supérieur qui équilibre enfin le caractère du brêlon. Finis les creux d'un 600 qui obligeaient à descendre au moins deux rapports pour emmancher. Là, on peut enrouler de manière dynamique avant de jouer la boule de feu. Fade à regarder, ce Fazer réveille les sens lorsqu'on profite de ses quelques 240 kms d'autonomie. Et c'est tant mieux !
Pour finir et compléter le tableau, on a même pris l'autoroute pendant 80 bornes, sur les près de 700 avalés. De nouveau, on se surprend à rouler à une allure soutenue sans souffrir du manque de protection. Mais c'est du côté des mains que l'on commencera à faiblir dans ces circonstances bien particulières et décalées par rapport à la vocation de l'engin, à cause des micro vibrations remontant des poignées.
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