Prise en mains : Opel Insignia Grand Sport (2017) : montée en gamme
Lancée en 2008, l’Opel Insignia passera la main au printemps 2017. L’arrivée de cette seconde génération coïncidera avec un changement de nom, reflet d’un modèle entièrement nouveau ayant comme objectif de concurrencer les modèles du segment supérieur.
Élue « Voiture de l’année 2009 » et vendue à plus de 900 000 exemplaires en Europe, l’Opel Insignia est un beau succès commercial. En France aussi, elle enregistre 6,5 % de parts de marché sur le segment alors que la marque se contente de 3 %. Malgré ces chiffres encourageants, il est temps pour elle d’être remplacée. Pour cette nouvelle berline, Opel a bien évidemment tenu compte des critiques portant notamment sur le poids trop important, la présentation sombre, l’ergonomie perfectible et bien sûr l’efficience des moteurs. Des éléments qui avaient également guidé le développement de la dernière Astra, marquée par de nombreuses évolutions positives. Tout cela est donc prometteur sur le papier.
C’est à l’occasion de "tests de validation" se déroulant dans la région de Bitche, en Moselle, que nous avons pu prendre en mains les prototypes de la future Insignia. Pardon, de l’Insignia Grand Sport. Changement de nom afin de lui donner un côté plus premium. Il faut signaler qu'à cette occasion, la carrosserie 4 portes disparaîtra. Pas de changement du côté du break toujours nommé Sports Tourer.
Cette deuxième génération n’est pas une simple évolution mais bel et bien un modèle 100 % nouveau. Bien que camouflées, nos voitures d’essai affichaient des volumes bien distincts de l’actuelle en s’inspirant du Monza Concept dévoilé en 2013. On remarque notamment les projecteurs effilés ou le capot plus long et horizontal. Bien évidemment, ce changement de design s'accompagne de dimensions revues. Ainsi, la nouvelle Insignia va mesurer 4,90 m, soit 6 cm de plus que l’actuelle. Plus longue, l’Insignia est aussi légèrement plus large (1,86 m, + 7 mm), mais aussi plus basse de 3 cm. C’est toutefois son empattement qui progresse le plus, avec un gain de 9 cm. Pour leur part, les porte-à-faux avant et arrière diminuent respectivement de 30 et 7 mm. Plus imposante, cette Insignia promet également d’être plus habitable avec un espace aux jambes accru (+25 mm), une meilleure garde au toit (8 mm) et une largeur intérieure en hausse de 11 mm.
Suivant la finition, la planche de bord héritera d’un écran tactile multimédia 7 ou 8 pouces, identique à celui de l’Astra, positionné en son centre. Aucun problème de lisibilité, comme c’est le cas par exemple sur l’Adam (trop bas). Le conducteur aura face à lui une instrumentation classique (2 compteurs analogiques et un petit écran numérique au centre) ou plus moderne – 100 % numérique comme c’est déjà le cas aujourd’hui - . Impossible de parler de la qualité des matériaux, mais une chose est sûre : l’ergonomie s’améliore grandement comme sur l’Astra. Trop tôt également pour avoir des informations sur l’équipement ou la définition de la gamme, mais Opel nous a fait une démonstration de la nouvelle génération de projecteurs automatiques dénommés Advanced IntelliLux LED lighting. Ils permettent de rouler tout le temps en pleins phares : ceux-ci s’adaptant à la circulation en baissant ou augmentant la direction et la puissance du faisceau. Très confortable pour le conducteur.
Sous le capot, on retrouvera bien évidemment des moteurs essence et diesels dont les puissances oscilleront respectivement entre 140 et 250 ch et 110 et 170 ch. Du classique mais c’est surtout au niveau du poids qu’Opel a particulièrement travaillé, avec une diminution pouvant aller jusqu’à 175 kg. Nous avions donc hâte de prendre le volant puisque tout l’intérêt de ce déplacement était de tester la future Insignia. Pendant près de 200 km, nous avons alterné la conduite des modèles actuels et futurs. Et pour être clair, çà n’a rien à voir. Cette transformation se matérialise dès l’installation avec une position nettement plus basse qu'auparavant (- 3 cm).
Notre premier modèle testé était la version la plus puissante en essence à savoir le 2.0 Turbo de 250 ch - déjà présent au catalogue - 4 roues directrices couplé à une nouvelle boîte de vitesses automatique à 8 rapports qui remplace celle à 6 rapports. Même puissance mais des impressions totalement différentes. Grâce à l’allègement (- 140 kg pour cette version), à la transmission nettement plus réactive et à la direction plus agréable et informative, on a le sentiment que cette Insignia est nettement plus puissante. Impressionnant, même s’il faut reconnaître que l'on a déjà connu des blocs de 250 ch plus démonstratifs. Lors de ce galop d’essai, nous avons relevé une consommation proche des 13 l/100 km sur un parcours relativement exigeant, une moyenne importante mais traditionnelle sur ce genre de motorisations. Sur route, cette Insignia s’avère donc plaisante et plus aboutie que l’actuelle. Une bonne nouvelle, d’autant plus que l’amortissement piloté à trois modes (confort = tour, normal et sport) assure un confort probant avec une bonne filtration des irrégularités de la route et un maintien satisfaisant. Ces modes jouent également sur la consistance de la direction et la sensibilité de la pédale d'accélérateur mais de façon moins flagrante que chez certaines marques. En termes d’efficacité, cette version ne possède pas d’autobloquant remplacé, par deux embrayages, mais hérite d’un contrôle actif du couple qui améliore la vitesse de passage en courbe.
Le second véhicule testé est une version plus « basique » animée par le nouveau 1.5 Turbo de 165 ch qui vient suppléer le 1.7 170 ch, toujours couplé à une boîte manuelle à 6 rapports. Plus léger que l’actuel (- 170 kg), ce moteur fait preuve d’une belle vivacité notamment dans les bas régimes, grâce à son couple de 250 Nm. Volontaire, il se montre agréable à mener quelle que soit la situation. Sa consommation est plus mesurée avec une moyenne de 11 l/100 km sur un tracé montagneux où nous n’avons pas économisé les efforts de cette Insignia. Pas beaucoup de défauts à signaler si ce n’est un maniement du levier de vitesses pas très agréable en raison non seulement de sa grosseur mais également d’un débattement trop important. Equipée de l’amortissement piloté,cette Insignia possède un compromis plutôt bon, quel que soit le diamètre de la monte pneumatique.
Pas de doute, cette nouvelle génération d’Insignia progresse sur de nombreux points (organisation et présentation de l’habitacle, confort), notamment sur le plan dynamique. Un élément important afin de séduire certains clients du segment supérieur (grandes berlines), ce qui est l’objectif d’Opel. Difficile de savoir comment réagira la clientèle de la catégorie face à une marque qui manque un peu de prestige. Mais pourquoi pas aller chercher quelques clients de Skoda Superb, par exemple ? Reste à savoir si la mayonnaise va prendre. En attendant, on sait déjà que les photos officielles de l’Insignia Grand Sport seront révélées le 7 décembre prochain et que sa première présentation aura lieu à l’occasion du salon de Genève 2017.
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