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Route de nuit - Le Brésil, l’autre pays de Fiat

Dans Rétro / Saga des marques

Stéphane Schlesinger

Arrivé tardivement au Brésil, en 1973, Fiat y connaît pourtant une belle réussite commerciale, parvenant à battre VW sur ce marché, le plus important d’Amérique du Sud.

Route de nuit - Le Brésil, l’autre pays de Fiat

Les constructeurs européens s’intéressent depuis longtemps au Brésil. Nous avons déjà parlé de Volkswagen et de ses productions locales, mais en la matière, Fiat fait plus fort. En effet, le géant italien y fait mordre la poussière au colosse de Wolfsburg, chose impensable en Europe à l’heure actuelle !

Pour ce faire, la marque transalpine a, elle aussi, développé spécifiquement pour ce pays des modèles, dont certains auraient été très appréciés sur le Vieux Continent  ! J’en ai pris conscience par hasard, voici une trentaine d’années, à une époque où la Formule 1 présentait encore un intérêt.

Après avoir remporté un grand-prix du Brésil épique, Ayrton Senna parade accroché à une Fiat Tempra 16V, version inconnue en Europe.
Après avoir remporté un grand-prix du Brésil épique, Ayrton Senna parade accroché à une Fiat Tempra 16V, version inconnue en Europe.

Ce devait être le grand-prix de Sao Paulo 1993, quand Prost et Senna exposaient dynamiquement l’étendue de leur rivalité. Ça castagnait sévère en piste ! En guise de Safety Car, j’aperçois une Fiat Tempra, puis un peu partout, des panneaux publicitaires vantant la version 16V de cette familiale peu intéressante, hors du fait qu’elle a été jusqu’en 1995 la berline la plus aérodynamique du monde. Nous n’avions pas une telle variante en Europe.

Non, ce n’est pas une Fiat 127 mais bien une 147, à la carrosserie différente. Elle a été vendue en France en fourgonnette (Fiorino) et en diesel, avec un avant restylé.
Non, ce n’est pas une Fiat 127 mais bien une 147, à la carrosserie différente. Elle a été vendue en France en fourgonnette (Fiorino) et en diesel, avec un avant restylé.

Je savais déjà que du Brésil venait la 127 Diesel, différant des versions italiennes par sa carrosserie (faces avant et arrière, vitrages). La Uno produite localement se distinguait de sa sœur transalpine par son capot enveloppant et sa suspension arrière à lames transversales issue de la 127. Des modifications qui ne rendaient pas ces autos plus attirantes. Mais avec cette Tempra 16V, il en allait différemment. Chose stupéfiante, Fiat a en effet bien plus développé sa familiale au Brésil qu’en Italie. Outre ce bloc à 16 soupapes, elle y a reçu un 2,0 l turbo de 165 ch, et a même été déclinée en un très joli coupé.

Dans l’habitacle, alors que l’italienne devait composer avec un tableau de bord assez laid, qu’il soit à affichage digital ou analogique, la brésilienne avait droit à un élément dessiné de façon bien plus souple et harmonieuse. Certes, c’était le second, le premier ayant été dérivé de celui de la… Ritmo. Que de bizarreries, mais aussi de gâteries savoureuses interdites à la vieille Europe !

En réalité, après avoir débuté sa production brésilienne en 1976, Fiat s’est contenté de commercialiser sur place son cheval de bataille, la 127, appelée là-bas 147, passablement modifiée. Et ça a été un succès ! Il faut dire qu’elle tenait infiniment mieux la route que la VW Coccinelle et ses dérivées, offrait de meilleures performances et consommait bien moins, d’autant que dès 1979, elle était proposée avec des moulins à alcool. D’ailleurs, ses blocs n’étaient pas ceux de l’italienne.

En effet, Fiat a installé au Brésil une usine de moteurs, la Fiasa, fabriquant des mécaniques spécifiquement développées par Auaelio Lampredi, d’abord un 1 050 cm3 à arbre à cames en tête, qui voyagera jusqu’en Europe pour équiper, par exemple, la 127 Sport. En découleront un 1,0 l, un 1,3 l, converti au diesel en 1981 pour l’Europe (ce carburant est interdit au Brésil), puis un 1,5 l.

La 147 a été mise à toutes les sauces : berline trois volumes, break, pick-up, fourgonnette (vendue en France)… Dès 1980, Fiat s’arrogeait 13,5 % du marché brésilien avec la 147 et ses déclinaisons ! Jusqu’en 1987, celle-ci sera produite à 1,2 million d’unités.

Une banale Uno ? Regardez bien son capot enveloppant : c’est une version brésilienne.
Une banale Uno ? Regardez bien son capot enveloppant : c’est une version brésilienne.

Succès que la Uno allait pulvériser. On l’a vu, elle diffère de l’européenne par son capot (ce, pour plus facilement retirer la roue de secours qu’il abrite) et sa suspension arrière, à la résistance accrue. Là encore, une pléthore de carrosseries seront développées : berline 3 volumes, break, fourgonnette (elle aussi vendue en France en tant que Fiorino)…

Sous le capot, les blocs sont brésiliens, Fiasa donc, et non italiens. La voiture connaîtra une très longue carrière au Brésil, où elle restera en production jusqu’en 2013, connaissant deux restylages et recevant le Fire 1000 en 2001. Environ 3,6 millions d’exemplaires ont été produits ! A tel point, qu’une Uno est toujours proposée au Brésil, sur base Fiat Panda.

L’appellation Uno est toujours de mise au Brésil, pour désigner l’entrée de gamme de Fiat.
L’appellation Uno est toujours de mise au Brésil, pour désigner l’entrée de gamme de Fiat.

La première Tipo (la vraie…) sera elle aussi proposée outre-Atlantique, sans bénéficier de déclinaisons aussi alléchantes que celles de la Tempra à la quelle succède la Marea, comme en Europe. Mais, là encore, les sud-Américains bénéficient d’un traitement spécial. Leur Marea, lancée en 1998, accueille le formidable 5-cylindres 2,0 l turbo du Coupé Fiat, certes ramené à 182 ch. Elle n’en flirter pas moins avec les 230 km/h !

Une Lybra ? Non, une Fiat Marea brésilienne, qui outre ces feux de Lancia, pouvait bénéficier du 5-cylindres 2.0 turbo du Coupé.
Une Lybra ? Non, une Fiat Marea brésilienne, qui outre ces feux de Lancia, pouvait bénéficier du 5-cylindres 2.0 turbo du Coupé.

En 2000, elle aussi droit au 2,4 l de Lancia Kappa Européenne, mais dégonflé à 160 ch. Par ailleurs, en 2001, la berline sera restylée, recevant pour l’occasion une poupe de… Lancia Lybra !

L’Idea n’a jamais vraiment trouvé son public en France. Peut-être qu’avec une version aux airs de SUV comme au Brésil, il en eût été autrement.
L’Idea n’a jamais vraiment trouvé son public en France. Peut-être qu’avec une version aux airs de SUV comme au Brésil, il en eût été autrement.

Fiat s’est aussi servi du Brésil pour produire celle qu’il imaginait devenir sa voiture mondiale, la Palio, sur la base de la Uno. Manque de chance, elle est lancée en 1997, au moment où éclate une crise économique en Amérique du Sud. Elle ne rencontre initialement pas le succès espéré, mais se vend tout de même bien, y compris en France, où sa variante Week-end dépasse largement les prévisions. Développée en de multiples carrosseries, produite un peu partout dans le monde (mais pas en Italie), la Palio a duré jusqu’en 2017, après avoir subi trois restylages. Plus de 7 millions sont sorties des usines !

Le Brésil demeure un marché crucial pour Fiat qui y occupe souvent la première place. On peut même dire qu’il lui a permis de survivre à bien des crises, compensant ses méventes européennes. Sans le Brésil, Fiat ne serait peut-être plus là ! Le monstre de Turin y propose une gamme spécifique, et c’est même là-bas qu’a été présentée la nouvelle génération de moteurs, les Firefly, plus connus ici sous l’appellation GSE. Si le coeur vous en dit: https://www.fiat.com.br/.

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