2. Subaru Forester (2020) – Sur route : une hybridation trop légère

Fidèle à ses convictions, Subaru  équipe toujours ces véhicules de moteurs boxer à plat. Le constructeur japonais conserve uniquement ses moteurs essence, sachant que l’offre diesel a été abandonnée. Mais la grande nouveauté réside donc dans l’introduction de l’hybridation sur la gamme Subaru. Sous le capot du Forester, on trouve un 4 cylindres à plat 2.0 litres de 150 ch, déjà utilisé sur la génération précédente, mais copieusement revu (80 % de pièces nouvelles). Il est couplé à un moteur électrique de 17 ch logé dans la boîte CVT, ce qui est très peu au vu de la concurrence. Une mini-batterie Li-ion de 0,6 kWh logée sous le plancher du coffre, complète un système qui alourdit tout de même le modèle de 110 kg. 

A l’usage, avant tout, ne cherchez pas de bouton « EV » permettant de forcer le mode tout électrique comme sur certains concurrents, car il n’y en a pas. Toutefois, en ayant le pied très léger, il est possible de ne pas enclencher le moteur thermique mais cela ne dure jamais très longtemps que ce soit au démarrage après un temps d’arrêt ou quand on lâche l’accélérateur. Toutefois, une fois que le moteur thermique se met en route, on découvre que le 4 cylindres se montre relativement discret. Son association avec la boîte CVT est convaincante en conduite coulée. Quand on décide d’augmenter le rythme, le bilan se ternit car on se rend compte que la boîte manque de réactivité et a tendance à faire monter le moteur dans les tours avant de changer de rapports (bien que ceux-ci soient virtuels). Ce dernier manque aussi de punch et les 194 Nm ont du mal à dynamiser les 1 656 kg du Forester. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un œil sur le 0 à 100 km/h abattu en 11,8 s.

Avec un modèle hybride, on attend toujours une baisse - généralement plutôt conséquente - de la consommation.. Or ce n’est pas vraiment le cas puisque nous avons enregistré une moyenne de 9,9 l/100 km sur notre essai. Bien pour un modèle essai 4 roues motrices boîte automatique, mais rien d’exceptionnel non plus. Ces chiffres cautionnent donc l’idée que l’hybridation de ce Forester est trop légère. Celle du Rav 4 s’avère donc plus pertinente.

En termes de comportement, à l’inverse de certains rivaux, le Forester possède une polyvalence rare. Ainsi, il s’agit d’un vrai 4x4 comme en attestent sa transmission intégrale et ses différents modes de conduite adaptés spécialement pour la boue et la neige commandables grâce à un sélecteur implanté près du levier de vitesses.

Sur route, le Forester fait preuve d’une bonne homogénéité. La direction est plutôt précise, les suspensions bien calibrées avec une prise de roulis mesurée malgré la hauteur de caisse conséquente. On pourra regretter toutefois la hauteur importante des pneumatiques (indice 55) qui ont tendance logiquement à se déformer quand le rythme s'accélère. Comme traditionnellement chez le constructeur japonais, l’utilisation du moteur à plat a pour conséquence un centre de gravité bas, ce qui accroît le dynamisme, tout comme l’excellente motricité, une autre spécialité de chez Subaru. Tout cela s'accompagne d’un bon confort que ce soit au niveau de la filtration des bruits de roulement ou des bruits d’air.