Voilà un casse-tête bien compliqué pour les ingénieurs : faire du moteur essence l'élément de transition idéal en attendant la démocratisation de l'électrique, en ces temps où le diesel perd du terrain. Mais avec des règles plus strictes (cycle d'homologation, normes, malus sur le CO2...), les constructeurs ont-ils les moyens de rendre le moteur essence aussi efficient que son homologue diesel ?
Ce qui est connu sous le terme générique de « dieselgate » est décidément plus qu’un événement qui éclabousse seulement celui par qui le scandale est arrivé : Volkswagen. Car le fait a mis à jour des mœurs peu recommandables dans toute l’industrie automobile à commencer chez celle qui était jusque-là désignée comme la référence en qualité et modèle de fonctionnement : l’Allemagne. Depuis, les constructeurs autrefois solides compatriotes se dénoncent, tandis que le pouvoir politique qui doit tant à son industrie automobile essaie de prendre ses distances tout en gardant les cuisses propres. Cependant, en Allemagne, on garde toujours ce discernement que l’on aimerait voir plus souvent de ce côté-ci du Rhin.
De l'autre côté du Rhin, les grands constructeurs allemands ont accepté de participer à un fonds destiné à financer des projets anti-pollution. Mais le patron de BMW aimerait voir les autres marques participer.
L’idylle semble consommée entre le gouvernement allemand et ses constructeurs compatriotes au fur et à mesure que l’écran de fumée se dissipe sir les mœurs de ces derniers. Après les trucages des moteurs diesels, voici le moment de mettre sur la table les ententes illicites. C’en est trop pour le politique qui a décidé de prendre à présent les devants. Ainsi, Le ministre allemand des Transports a ordonné ce jeudi le rappel d'environ 22 000 véhicules de marque Porsche.
Après la France, au tour du Royaume-Uni ? Les Britanniques comptent en effet suivre la France avec l'interdiction de vente de véhicules à moteur 100 % thermiques d'ici 2040. Un mouvement ambitieux même si les constructeurs sont déjà en route pour proposer des électriques uniquement d'ici cette date importante.
Si, entre les constructeurs allemands, il y a eu un jour un tous pour un et un pour tous, face à la politique européenne portant sur la réduction des émissions polluantes des voitures carburant au diesel, c’est clairement à présent du chacun pour soi. Les allusions de collusion révélées par le magazine Der Spiegel ont fait son effet, jusqu’à sensibiliser une Commission européenne qui a saisi les autorités de la concurrence européennes pour enquête. Le premier constructeur allemand à sortir du bois est BMW qui prend ses distances avec les marques compatriotes tout en clamant son honnêteté.
Le constructeur va lancer dans quelques jours une vaste campagne de rappels. Le but : la mise à jour d'un logiciel pour permettre aux systèmes anti-pollution de fonctionner sur une plus large plage de températures.
Comme c'est déjà le cas à Paris, les restrictions de circulation à Lille et Lyon seront désormais basées sur le système des vignettes Crit'Air. Dans le Nord, les voitures diesels d'avant 2006 ne pourront pas rouler lors des pics de pollution.
A quelques heures de l'ouverture de salon, Caradisiac a interviewé Frédéric Cretin, Directeur du développement de Val d'Isère.
Les purs et durs du blason de Zuffenhausen qui considéraient l’arrivée de moteurs diesels dans la gamme de leur marque favorite pourront affirmer qu’ils avaient prévenu : jouer contre-nature finit toujours par se payer. Jusque-là à peu près épargné par le « dieselgate » qui touchait de plein fouet le groupe Volkswagen, le constructeur Porsche finit par être impacté à son tour. C’était inévitable puisque ses mécaniques mazoutées viennent de chez Audi.