Les anciennes d’un Salon Rétromobile qui bat son plein en rient encore. Elles qui se lovaient dans le cambouis et se parfumaient d’effluves d’essence et d’huile ont été toisées par une nouvelle génération à la propreté clinique et à l’insonorisation aboutie. La mécanique s’est asservie à l’électronique, le bleu de travail a cédé sa place à la blouse blanche, la clé de douze à l’ordinateur portable. Pour un monde meilleur, sans défaut ? C’est tout le contraire. Le monde croule sous les rappels techniques et les constructeurs payent la facture.
Les rappels dans le monde de l’automobile font florès. A croire que les voitures actuelles sont moins fiables que par le passé, à moins que ce ne soit les exigences pour la sécurité qui s’exacerbent. La vérité se trouve sans doute au point moyen de ces chemins. Ces retours à l’atelier ne sont pas du seul fait des errements des constructeurs. Takata, qui leur a fourni ses airbags, en est la démonstration. Ce nom est même à associer au plus gros rappel de l’Histoire de l’automobile.
Renault est entré dans l’œil du cyclone au sujet des émissions polluantes qui ont provoqué un ouragan chez Volkswagen. Un vent mauvais soufflé par un communiqué de la CGT qui a placé le constructeur français dans les turbulences financières. Mais selon le quotidien les Echos, l’avis de tempête est peut-être pour lundi 18 janvier. C’est en effet à cette date que la commission indépendante mise sur pied par Ségolène Royal pour connaître la vérité sur les moteurs diesel se réunit. Et elle auditionnera les dirigeants de Renault.
L’annonce nous arrive des Etats-Unis, pays qui ne rigole ni avec la sécurité et encore moins avec la réglementation. Une nouvelle qui arrive au moment où le salon de Detroit ouvre ses portes. Autant dire qu’il faut la prendre avec le plus grand sérieux et c’est ce que compte faire McLaren qui voit sa P1 pointer du doigt par la redoutable agence de sécurité routière américaine NHTSA.
A cause de ses procédures moyennes concernant le rappel de son modèle Mini, BMW a écopé une amende de taille aux Etats-Unis. La démonstration qu’on ne rigole décidément pas avec lundi l'agence de la sécurité routière américaine (NHTSA). Il ne suffit pas, de l’autre côté de l’Atlantique, de dire que l’on va rappeler ses produits à cause d’un défaut. Encore faut-il le faire.
On ne va pas chômer dans les ateliers de Volkswagen France dès les réveillons passés. La nouvelle année 2016 sera placée sous le signe des rappels des véhicules roulant avec un moteur diesel concerné par une tricherie aux normes anti-pollution. 11 millions de ces propulseurs sont concernés dans le monde et parmi eux 946.000 modèles en circulation dans l’hexagone qui vont être convoqués. Pour ce faire, le groupe avait évoqué jusqu'ici un rappel des véhicules en France "début 2016". On sait à présent officiellement que les opérations débuteront en février.
La General Motors n’en a peut-être pas fini avec ses problèmes d’allumage. Alors que Volkswagen commence à contester au blason américain le titre de la plus grosse et de la plus onéreuse campagne de rappels de véhicules sur la planète, un nouveau souci se présente pour la marque qui a récemment accepté de verser 793 millions d'euros pour obtenir l'arrêt d'une procédure judiciaire aux Etats-Unis. Dans un premier temps, 3.300 véhicules, essentiellement en Amérique du Nord, vont être rappelés.
Un peu moins de 300 000 Dodge Charger vont devoir revenir en concession. La calibration du capteur pilotant les airbags est à revoir. Le système de sécurité sort les coussins d'air quand les portes sont fermées trop violemment.
L’initiative de deux chercheurs diffusée sur la toile et les médias montrant que l’on pouvait aisément prendre le contrôle à distance d’une Jeep Cherokee a fait réagir le constructeur Fiat Chrysler. Pas question de rester sur ce sentiment d’impunité et d’insécurité pour le groupe qui a décidé de rappeler pas moins de 1,4 million de véhicules pour les fiabiliser sur un sujet de plus en plus sensible au fur et à mesure que l’automobile s’approche de l’engin connecté. Un rappel que le blason précise comme préventif, aucun incident ni accident poussant l’initiative.
C'est la dernière annonce qui concerne l'équipementier Takata. Mazda rappelle 1,66 million de ses véhicules dans le monde pour s'occuper des airbags commandés à cette enseigne Japonaise. Un blason qui a d'ores et déjà rejoint la General Motors au titre des grands fiascos de l'histoire de l'industrie automobile. Jugez-en : 34 millions d'airbags risquant d'être défectueux, 36 millions de véhicules contraints de rejoindre l'atelier à travers le monde, 4 millions de pièces de rechange... Des chiffres à donner le tournis. Et pourtant, rien ne dit que cette mobilisation générale mettra fin au problème.