Une semaine en Renault Scénic : bien sous tous rapports, enfin presque
À L’ÉPREUVE PENDANT UNE SEMAINE. Avec cette cinquième génération, le Scénic fait table rase du passé pour ne garder que le nom. Un nom synonyme de bien-être, d’espace à bord et de modularité. Pour savoir si ce nouveau venu répond toujours à ce cahier des charges, rien de tel que de l’essayer pendant plusieurs jours.
Nouveau design, nouvelle plateforme, mécanique uniquement électrique, allure de SUV, oubliez totalement tout ce que vous connaissez du Scénic. Pour son dernier opus, Renault est parti d’une feuille blanche. En prenant des airs de SUV, il gagne en style, mais perd aussi en modularité. Un choix payant ? L’avenir nous le dira.
La version essayée est la Techno agrémentée de l’option Iconic. Toutefois, c’est la grande autonomie Techno, vendue 46 990 €, qui séduit le plus à ce jour.
Carte d’identité du Renault Scénic essayé : E-Tech electric 220 ch grande autonomie Techno option Iconic (52 490 €)
- Date de commercialisation : janvier 2024
- Lieu de production : France (Douai)
- Motorisations : moteurs synchrones de 170 et 220 ch
- Batteries : capacité de 60 et 87 kWh
Lundi : le parcours autoroutier
Malgré la présence de portiques spécifiques, l’autoroute A13 n’est pas encore en "flux libre", c’est-à-dire sans péage physique. Pour le moment, seule l’A14 y a droit. C’est l’autoroute de l’ouest qui sert de base pour juger des qualités et des défauts du Scénic sur ce type de terrain. Le premier constat positif demeure l’insonorisation, aussi efficace pour contenir les bruits d’air que de roulement. Le confort s’apprécie également au niveau de la sellerie et des suspensions.
Malgré un léger souci rencontré avec la navigation, celle-ci se révèle performante et rassure son conducteur via le planificateur. Dans tous les cas, la manipulation et la réactivité du système OpenR sont toujours appréciables.
Ensuite, la stabilité est très appréciable certainement aidée par le généreux empattement de 2,78 mètres et les accélérations sont franches (8,4 sec de 0 à 100 km/h) avec de meilleures sensations qu’au volant du Peugeot E-3008 pourtant proche sur le papier. À noter par ailleurs que le régulateur adaptatif n’est pas parfait, comme dans d’autres modèles de la marque, en hésitant à l’approche d’un poids lourd dans une courbe.
Dernier point et non des moindres, il avoue un penchant certain pour la boisson… ou plutôt les électrons avec une pointe à 26,4 kWh/100 km. La pluie et le léger vent rencontrés durant notre parcours ne justifient pas à eux seuls un tel chiffre.
Mardi : en milieu urbain
Le Scénic en impose visuellement, pourtant sa longueur reste raisonnable avec 4,47 mètres de longueur. Une taille qui lui évite d’être trop handicapé en ville. Lors des manœuvres, le conducteur peut compter sur un rayon de braquage relativement faible et toutes les aides à la conduite nécessaires (caméra 360° avec guidage et radars). Il est presque inutile de tourner la tête vers l’arrière tant la visibilité est mauvaise (absence de vitre de custode).
Comme pour toutes les voitures électriques, la souplesse mécanique est incomparable et participe grandement au plaisir de conduire en ville. De plus, le Scénic profite de trois réglages de régénération au freinage, sans pour autant proposer de fonction « one pedal ».
Enfin, comme sur l’autoroute, la suspension se révèle conciliante. Le moelleux n’y est pas aussi agréable qu’à bord d’une Peugeot 208 par exemple. Il faut dire qu’avec plus de 1 850 kg sur la balance, les ingénieurs ont dû se "creuser les méninges" pour offrir un bon compromis.
Mercredi : sur le réseau secondaire
Un compromis particulièrement maîtrisé au vu du comportement routier du Scénic. S’il se montre moins agile que la Renault Mégane, il reste très plaisant à mener. Le poids conséquent ne se fait guère ressentir avec des mouvements de caisse bien contenus et des changements de cap relativement précis, pour un SUV.
On aurait toutefois apprécié davantage de retours d’information dans la direction. Une direction qui peut devenir très légère par moments, en cause les pertes de motricité assez fréquentes sur chaussée humide. Rien d’inquiétant, d’autant que l’antipatinage veille au grain.
Enfin, le freinage est d’un bon niveau même si une attaque plus franche participerait au plaisir de conduire.
Jeudi : les aspects pratiques dans les détails
Vendredi : un point sur la fiabilité
Au vu de sa jeunesse, les retours sont quasi inexistants. On peut espérer qu’il ne connaisse pas les problèmes des autres modèles de la gamme qui partage le même système multimédia par exemple. Ce dernier peut connaître des coupures de Bluetooth ou des messages d’erreur peuvent s’afficher sur le combiné. Durant notre essai, la navigation a cessé de fonctionner. Un redémarrage du système a suffi à résoudre le souci.
Week-end : on fait les comptes
Consommations :
Avec une batterie d’une capacité de 87 kWh et une autonomie annoncée de 625 km, le Scénic promet une belle tranquillité d’utilisation. Toutefois, la réalité est différente puisque la consommation est élevée. Malgré un poids inférieur d’environ 250 kg par rapport au Peugeot E-3008, qui n’est pas une référence en matière d’appétit, le Scénic n’est pas un bon élève en la matière. Pourtant, le Renault semble particulièrement soigner son aérodynamisme et sa hauteur est inférieure.
Lors de notre essai, nous avons relevé une consommation moyenne de 15,4 kWh/100 km en ville. Un chiffre élevé (davantage que celui du Peugeot E-3008) alors qu’il s’agit du terrain le plus favorable pour un véhicule électrique. Sur la route, le score n’est guère meilleur avec 18,8 kWh/100 km relevé. Enfin, c’est sur l’autoroute que l’appétit s’envole. À sa décharge, la pluie et un léger vent se sont invités, mais la valeur de 26 kWh/100 km reste trop élevée.
Le Renault Scénic grande autonomie peut ainsi parcourir 564 km en ville, 462 km sur route et seulement 334 sur autoroute selon les valeurs de consommation relevées. On est loin des 625 km promis dans les publicités du SUV Renault.
Enfin, notre Scénic a nécessité un peu plus de 30 minutes pour passer de 20 à 80 % de charge sur une borne rapide en étant capable d’ingérer jusqu’à 150 kW. Pour la recharge à domicile en revanche, il n’accepte que 7 kW. Pour profiter d’une puissance de 22 kW, il faut cocher le chargeur embarqué et se délester de 2 000 € !
Tarifs :
La gamme du Renault Scénic E-Tech débute à 39 990 € (hors bonus de 4 000 € déduit). À ce prix, vous bénéficiez de la version autonomie confort, c’est-à-dire de la petite batterie de 60 kWh (430 km d’autonomie) et du petit moteur de 170 ch. Pour un usage familial et surtout pour parcourir de longs trajets plus sereinement, il est préférable d’opter pour la grande autonomie avec une batterie forte de 87 kWh de capacité (625 km) et d’un moteur plus puissant avec 220 ch. Seulement, cela a un prix : 46 990 € hors bonus. La marche est haute, mais l’équipement est plus riche puisque la finition Evolution est indisponible. La version la plus haut de gamme, la Techno option Iconic, culmine à 52 490 €.
Le concurrent direct de ce Scénic est sans aucun doute le Peugeot E-3008. Il débute à 44 990 € (hors bonus) en finition Allure et atteint 46 990 € en GT. Si le prix est équivalent à celui du Scénic Techno, son moteur est légèrement moins puissant (210 ch) et sa batterie moins grande (73 kWh), lui autorisant une autonomie théorique moins confortable avec 527 km.
Le français est aussi bien positionné par rapport au Volkswagen ID.4 qui débute à 45 990 € avec la batterie de 77 kWh. Quant au Tesla Model Y, il est affiché au même prix que le Scénic (46 990 €) avec une autonomie proche (600 km). Seulement, ce dernier est très bien équipé et propose beaucoup d’espace à bord.
Offres de location :
En matière de location longue durée, la marque au losange propose du choix. L'apport peut atteindre 22 000 €, la durée de détention varie de 37 à 61 mois avec un kilométrage maximum de 160 000 km. Les exemples ci-dessous sont obtenus via la formule "Essentielle". À condition de payer davantage, il est possible de choisir les formules "Confort" ou "Privilège" comprenant notamment un véhicule de remplacement pour partir en vacances par exemple, ou l'entretien avec extension de garantie.
Loyer | Apport | Durée | Kilométrage total | |
Exemple n°1 | 621 € | 2 000 € | 37 mois | 32 500 km |
Exemple n°2 | 482,50 € | 7 000 € | 37 mois | 40 000 km |
Exemple n°3 | 538,68 € | 5 000 € | 49 mois | 55 000 km |
Exemple n°4 | 454,58 € | 10 000 € | 61 mois | 90 000 km |
Quels tarifs pour un Renault Scénic d’occasion ?
Tout juste commercialisée, cette cinquième génération de Scénic se trouve déjà dans les petites annonces (une quarantaine sur le site de La Centrale). En revanche, il ne faut pas espérer y faire des affaires puisque les exemplaires sont vendus au prix du neuf, ou quelques centaines d’euros en moins, au mieux. Il s’agit de véhicules de démonstration dont le kilométrage n’excède pas 10 000 km, généralement en version grande autonomie Techno ou Techno Esprit Alpine.
Le bilan
Ce nouveau Scénic a de sérieux atouts à faire valoir. En plus de disposer d'un look fort, il sait accueillir ses passagers. Bien fini, confortable, bien équipé et offrant beaucoup d'espace, il fait bon voyager à son bord. De plus, il dispose de la grande batterie sans pour autant faire exploser son prix afin de bénéficier du bonus écologique. Toutefois, cette batterie semble indispensable puisque les consommations sont trop élevées. Et pour ceux qui appréciaient la modularité du Scénic, il faut faire une croix dessus.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Janvier 2024
* A titre d'exemple pour la version .
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