Volkswagen ID.Buzz vs. Combi T2: le match sur 1000 km
Alain Dalbera, Pierre-Olivier Marie, Stéphane Schlesinger , mis à jour
Modèle le plus charismatique de la gamme électrique Volkswagen, l’ID.Buzz suscite d’emblée la sympathie. Pour autant, est-il véritablement à la hauteur du mythique Combi dont il revendique l’héritage? Seul moyen de le savoir, un match entre l’aïeul et le jeune premier durant un road-trip d’un millier de kilomètres entre Paris et les Sables d’Olonne. Autonomie réelle, coût du carburant, nombre de ravitaillements et temps de trajet : ce voyage nous a réservé son lot de surprises, et démontré que si l’ID.Buzz avait de nombreux atouts, l’ancien en avait encore sous la pédale.
Que cela plaise ou non, la transition vers l’électrique est enclenchée et on ne voit pas ce qui pourrait pousser les pouvoirs publics européens à revenir en arrière. Les constructeurs historiques réorientent leur outil industriel et préparent des palanquées de modèles « zéro émission », leurs concurrents chinois débarquent avec des voitures au redoutable rapport prix/prestations, et les bornes de recharge poussent comme des champignons.
Du côté des marques, l’électrique autorise une véritable liberté stylistique et technologique. De la très futée Citroën Ami à l’ultra-sophistiquée Mercedes EQS, l’éventail est large. A partir d’une même plate-forme, chaque constructeur peut déployer ses gammes avec peut-être encore plus de liberté qu’il ne le faisait avec les modèles thermiques.
Au sein du groupe Volkswagen, c’est sur la même base technique MEB, déclinée en différents formats et niveaux de puissance, que reposent par exemple les Audi Q4 e-tron, Cupra Born, Skoda Enyaq, ou bien encore l’ID.Buzz qui nous intéresse aujourd’hui.
Ce modèle est important pour Volkswagen, qui espère à terme en écouler quelques 150 000 exemplaires dans le monde chaque année, notamment en version utilitaire. Mais il représente aussi un important vecteur d’image en faisant le pont avec un glorieux modèle du passé, le fameux Combi T1/T2.
Un pont que Volkswagen aura mis des années à bâtir, si l’on songe que dès 2001, il avait commencé à en jeter les fondations avec le projet de Microbus Concept (à moteur thermique).
L’exploration s’est poursuivie en 2011 avec un autre show-car, le Bulli, puis en 2017 avec le concept ID.Buzz, cette fois très proche du modèle de série qui nous intéresse aujourd’hui.
Après de premiers essais publiés sur Caradisiac des versions familiale et utilitaire, dans le cadre souvent un peu trop corseté des présentations presse, l’envie nous titillait de tester l’engin sur longue distance. Car s’il est un véhicule qui évoque les grands horizons et l’évasion en famille, c’est bien celui-ci.
Si le temps nous a manqué pour « s’barrer à Katmandou ou au Népal » (copyright Renaud, Marche à l’ombre), nous avons donc mis le cap sur les Sables d’Olonne, pour un trajet aller-retour depuis Paris d’un peu plus de 1 000 km.
Mais pour un véhicule qui fait ainsi « chanter le passé », s’est naturellement imposée l’idée d’une confrontation amicale (quoique…) avec son glorieux ancêtre.
Nous avons donc jeté notre dévolu sur un T2 de 1971 dans un remarquable état de conservation, et plus précisément une très recherchée version Westfalia dotée d’aménagements délicieusement vintage, le tout motorisé par un rugissant bloc 1.6 développant encore une petite cinquantaine de chevaux.
Cantonné au réseau secondaire par une vitesse de croisière oscillant de 85 à 95 km/h, celui-ci a de ce fait imposé le cadre du duel. Mais si les deux véhicules ont réalisé le trajet aller sur routes nationales et départementales (et c’est long !), l’ID.Buzz a au retour emprunté l’autoroute.
Ce procédé nous aura permis de répondre à de nombreuses questions, et notamment:
- Sur petites routes, l’antique thermique ne roule-t-il pas finalement plus vite que l’électrique ?
- Quelle consommation et quelle autonomie pour l’ID.Buzz sur le réseau secondaire ?
- Peut-on recharger facilement?
- Les bornes Tesla annoncées accessibles à tous le sont-elles réellement ?
- Quelle consommation et quelle autonomie sur autoroute à 130 km/h ?
- Dans quelle mesure le voyage est-il rallongé par rapport à un trajet en voiture thermique ?
- Le fait de rouler à 120 améliore-t-il sensiblement le rayon d’action ?
- Enfin, quid des prestations de l’ID.Buzz en matière de confort, d’agrément et de praticité ?
Pour mener à bien ce match, Caradisiac a fait appel à deux journalistes aux visions diamétralement opposées en matière d’électrification, et que nous réunirons désormais régulièrement dans une rubrique dénommée Mr Electrique vs. Mr Thermique. Si Pierre-Olivier Marie est un fervent partisan de cette technologie, Stéphane Schlesinger s’en défie ouvertement.
C’est donc à lui qu’est revenu l’honneur et l’avantage (ou la punition, selon les points de vue) de conduire l’antique T2, animé par la ferme intention de démontrer qu’en dépit d’une conception totalement archaïque, l’ancien avait encore de solides arguments à faire valoir.
Après avoir gagné Mars (Ardèche) en Tesla Model Y en plein hiver, nos deux lascars se sont donc retrouvés par une matinée printanière sous la grisaille parisienne. Et c’est ainsi qu’ils ont mis cap à l’ouest pour un voyage riche aussi riche d’enseignements que d’émissions polluantes (pour le T2, s'entend), et agrémenté d’une mauvaise foi assez bien partagée il faut le reconnaître...
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