2. Volkswagen T-Cross restylé (2024) - Sur la route: le plus ne vaut pas le mieux

Sous le capot, l’offre de moteurs demeure modeste. Pas d’hybridation ni de diesel juste deux blocs, un 3-cylindres en 95 ch et 115 ch, et un 4-cylindres 1,5 l TSI en 150 ch, une nouveauté sur le T-Cross. Seul le moins puissant reçoit une boîte manuelle, mais se passe de la DSG à 7 rapports, imposée sur les deux autres. Le 1,5 l TSI, qualifié d’Evo 2 chez VW, bénéficie d’améliorations touchant à la désactivation de cylindres, qui agit désormais plus en douceur, commentaire qui vaut pour la DSG, dont la mécatronique repensée en améliore la progressivité lors des mises en mouvement. Le 1.5 bénéficie aussi d’un turbo à géométrie variable, alors que tous les blocs profitent d’autres évolutions, touchant au traitement des chemises de cylindres, désormais traitées au plasma. Cela permet de leur donner une surface plus à même de retenir un film d’huile, donc de faciliter les démarrages à froid et de réduire les frottements internes, l’huile étant désormais une 0W30. Cette réduction permettrait une économie d’1g/km de CO2 environ. Par ailleurs, les pistons et le vilebrequin sont modifiés, résistant désormais à de plus hautes températures.

Cela se traduit par des émissions de CO2 variant de 128 g/km pour la TSI 95 à 135 g/km pour la TSI 150 DSG (de 5,7 l/100 km à 6 l/100 km en moyenne selon VW), ce qui demeure acceptable, d’autant que les performances sont intéressantes. Le poids raisonnable (de 1 254 kg en 95 ch à 1 326 kg en 150 ch) y est certainement pour beaucoup. La 95 ch atteint déjà 180 km/h, passant de 0 à 100 km/h en 11,2 s. La 115 ch, roule plus vite (192 km/h) mais accélère moins fort (0 à 100 km/h e, 11,3 s), alors que la 150 ch met tout le monde d’accord. En effet, elle pointe à 200 km/h, et franchit les 100 km/h en 8,4 s.

Pour le reste, rien ne change : le T-Cross conserve bien évidemment la plateforme MQB A0, associée à des jambes McPherson à l’avant et un essieu de torsion à l’arrière. Classique et bien suffisant à ce niveau de gamme.

Moteur performant mais sans caractère

Sur route, à mi-régime, le bloc délivre un bon punch, ce qui se traduit par d’excellentes reprises. La DSG, moins lente qu’on ne l’a connue au moment de rétrograder, sans perdre de sa douceur, contribue à l’agrément général. Pour sa part, le châssis séduit par sa sécurité, grip et équilibre ne pouvant être pris en défaut, alors que le volant remonte suffisamment d’informations. Comme souvent chez VW, les aides à la conduite agissent avec une certaine subtilité, de sorte qu’on ne se retrouve pas à les débrancher d’un doigt rageur. À cause des jantes de 18 pouces, on ressent toutefois quelques tressautements sur mauvaise route, qui s’estompent à mesure qu’augmente la vitesse. Et justement, avec sa puissance désormais relativement élevée, comment se comporte le T-Cross en conduite active ? Sur les routes sinueuses de l’Hérault, initialement, tout va bien, il tourne volontiers.

Mais si on adopte une cadence pas exactement familiale, on constate que les pneus avant saturent vite, ce qui se traduit par des crissements puis un peu de sous-virage. On trouve aussi que le train avant manque un poil de précision, voire de motricité. Chose que j’avais déjà constatée en Espagne avec le Seat Ateca, le 1.5 TSI n’aime pas passer les 5 000 tr/min : il se met alors à brailler, et sa poussée se tarit. En mode Sport, la direction gagne un chouïa en fermeté et la boîte en réactivité, mais cela reste dans la nuance. En clair, le T-Cross n’est pas fait pour l’attaque, même gentille, dans le virolos, surtout que les freins, certes puissants et faciles à doser, chauffent vite, avec à la clé de mauvaises odeurs. Dommage.

En clair, le Volkswagen préfère une conduite tranquille, où il pourra faire étalage de son bon silence de fonctionnement et de son confort appréciable, tout en consommant peu. En moyenne, on peut facilement tomber sous les 6,5 l/100 km. Mais si on se cantonne à ce type d’utilisation, il n’y a aucun intérêt à opter pour le 1.5 TSI, 2 200 € plus cher que le 1.0 TSI 115 ch à équipement égal.