Née à la grande époque du duel Ford-Ferrari, l'Alfa 33 marque le retour de la firme milanaise à la compétition de haut niveau.Pendant onze ans, les prototypes frappés du trèfle seront tour à tour discrets mais prometteurs, inexistants et soudain invincibles. Une aventure aussi passionnée que brouillone.
Pendant onze ans, les prototypes frappés du trèfle seront tour à tour discrets mais prometteurs, inexistants et soudain invincibles. Une aventure aussi passionnée que brouillone.
A l'aube des année cinquante, Alfa Romeo est à la fois au sommet de la gloire mais aussi à la croisée des chemins. L'invincible Alfetta condamnée à la retraite par la nouvelle réglemntation de la F1 n'aura pas de filiation et les prototypes 6C/3000, bien décevants malgré Fangio, ne danseront que le seul été 1953.
Le temps de la compétition est terminé. La période exige la rigueur et à la production de masse. Elle durera plus de dix ans.
L'annonce du "flirt" entre Fiat et Ferrari va sortir Alfa Romeo de sa torpeur. Les futures Fiat à moteur Dino V6 Ferrari risquent de venir chasser sur ses terres. En 1964, Alfa décide donc de se doter à nouveau d'un service compétition et lance l'étude d'un prototype: la 33. La marque absorbe alors "Delta Automobili" - une officine de "sorciers" spécialistes des Giuletta - et fonde dans les faubourgs de la capitale lombarde la société Autodelta. Chargée de la fabrication de modèles spéciaux à châssis tubulaires, comme la sublime TZ 2, Autodelta remplit également le rôle d'écurie officielle. En bref, l'équivalent de ce qu'avait été la Scuderia Ferrari avant la guerre. Seulement, on ne réécrit pas l'histoire et le même siècle produit rarement deux hommes de l'envergure d'Enzo Ferrari. Carlo Chiti, ingénieur et directeur d'Autodelta possède une personnalité diamètralement opposée à celle de son glorieux compatriote. Cet homme rondouillard et débonnaire alterne le meilleur et le pire plus vite que son ombre. Un inventeur génial capable de commettre à un an d'écart l'extraordinaire Ferrari 250 GTO et la pitoyable ATS de formule 1 incapable de terminer un seul Grand Prix! Toute l'aventure des Alfa Romeo 33 sera en quelque sorte un reflet fidèle de son créateur: dispersion, inconstance, calendrier et ambitions à géomètrie variable. Mais aussi, le fruit d'une inébranlable passion récompensée, les bonnes années, par des victoires en cascade. Cette épopée aussi dense qu'exubérante, dura tout de même onze ans. C'est peut être son plus beau titre de gloire!
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