Connue très vite, la nouvelle jette la consternation dans le paddock de Sebring chez ses amis comme ses adversaires. En plus de trente ans de carrière, il avait guerroyé et triomphé sur la plupart des circuits du monde et notamment en Floride, à Daytona, Miami, Sebring... Il y était comme chez lui et sa notoriété y dépassait presque celle qu'il possédait en France où sa personnalité fut toujours mal comprise. Contraint à "l'exil en Allemagne" après des débuts prometteurs, il était devenu l'émigré, le mercenaire ou même, pour certains, "le boche".
Bob s'en fichait bien, mais la "c... nerie" le révoltait et ne se privait jamais de faire passer le message. Son impérieux besoin de franchise, ses colères, son exigence pour le travail bien fait, sa grande assurance agaçaient souvent et entretenaient le malaise. Pour beaucoup, il était bourru, misanthrope, insupportable, prétentieux, mais pour quelques autres plus curieux de l'homme, cette froideur et ce comportement n'étaient que superficiels. L'apparence de vanité n'était que lucidité. Une lucidité sur lui même et ses propres capacités mais aussi une vision un peu cynique sur le monde, les hommes, la course. Sa sincérité tout comme sa profonde honnêteté ne furent jamais prises en défaut. Il s'était simplement offert son indépendance vis à vis de la course, de ses courtisans, de ses servitudes et de l'argent. "Tant que j'aurai une bonne voiture à conduire je serai là. Je viens toujours. C'est ma vie..."
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