En dégoupillant le capot avant, on se rend compte que le moteur a lui aussi reçu une belle préparation… Il y a de l’alu partout ! D’origine, si en 65 la plus grosse motorisation n'était qu'un 4.7, sous le capot de notre belle du jour siège un V8 de 5.0 litres réalésé à 5.3. Le bloc reçoit des culasses aluminium équipées de poussoirs réglables, un arbre à cames plus hargneux et le carburateur Demon 650 CFM provient directement du monde du Dragster...
Un énorme radiateur alu prend toute la largeur de la face avant. On repère tout de suite les barres anti-roulis Shelby et les amortisseurs Edelbrock ! Manifestement, une attention toute particulière a été portée à la tenue de route.
L’un des points noirs de ces anciennes concerne également la boite de vitesses. Ici, une Tremec à 5 rapports a été choisie pour faire passer une puissance annoncée à 380-400 chevaux ! Il est temps de démarrer ce V8 assoiffé de Super…
S’il y a bien un sens qui est délicieusement sollicité au moment de démarrer le V8, c’est l’ouïe ! Au ralenti, ce V8 à peine civilisé nous délivre une sonorité exquise. Profitons-en, car ce genre de plaisir va devenir interdit avec la raréfaction du pétrole !
Pour l’instant, on enclenche le premier rapport, qui passe très bien… Merci Tremec. Une fois trouvé le point de patinage, un peu haut sur la pédale d’embrayage, il est temps d’envoyer la sauce, gentiment ! Ce qui marque tout d’abord, c’est la douceur de la direction. Très agréable, presque légère, elle permet de bien inscrire la voiture. On passe la seconde, la route est dégagée, soudons l’accélérateur. Là, il faut avouer que le monde s’arrête.
Le cocktail détonnant de l’accélération prodigieuse, de la sonorité démoniaque, des pneus qui crient au carnage, et la sensation du confort «relatif», me pousse à… passer la troisième et à recommencer. Le compte-tours repart dans la zone rouge comme en 40, et j’ai l’impression de passer indifféremment du siège conducteur à celui de passager ! C’est finalement un autre compteur, celui de la vitesse, qui me pousse à lever le pied. Perdre son permis à bord d’un tel engin a son charme, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique !
Soufflons un peu, et roulons sur le couple… On se rend rapidement compte que cette Mustang, malgré sa préparation, se prête parfaitement bien au cruising. La faculté de pouvoir rouler sur un filet de gaz semble être une seconde nature pour cette mythique Ford. On passe donc le coude à la portière, et on lève le pied… bercé par ce V8 qui sommeille, en attendant la prochaine chicane mobile à dévorer toute crue.
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