En Bref
Cabriolet
V12 5,9l 573 ch
193 400 €
Aston Martin décline à n'en plus finir sa plateforme VH modulaire pour se concocter une famille de modèles que l'on peut ranger dans 3 catégories. La grande Rapide, les longs coupés DB9 avec toutes ses variantes (Virage, DBS ou aujourd'hui la Vanquish) et enfin, la petite gamme (oublions la Cygnet plus commercialisée) qui est l'apanage de la Vantage, originellement équipée d'un moteur V8. Notez que la DB9 date de 2004 et que la V8 Vantage est sortie un an plus tard, ce qui signifie que cette gamme a dépassé la décennie d'existence. Mais par bonheur, le coup de crayon fut heureux et les Aston, quelles qu'elles soient, ne prennent pas vraiment de rides. Pour élargir encore la gamme et essayer d'attirer des clients qui, on le sait, sont assez sensibles aux nouveautés sur ce segment, les ingénieurs de la marque se sont amusées à greffer dans leur plus petite auto leur plus gros moteur à disposition, un V12 5,9l AM28 conçu il y a longtemps avec deux V6 Ford. Ce modèle est sorti pour la première fois en 2009 avec 517 ch (en coupé puis en roadster), il a ensuite reçu plusieurs modifications esthétiques et mécaniques pour devenir V12 Vantage S et développer 573 ch. Ce modèle très particulier est désormais proposé lui aussi en version Roadster, c'est lui que nous avons pu prendre en main le temps d'une trop brève étreinte, franchement frustrante.
En effet, ce n'est pas tant le temps à disposition qui nous a frustrés mais l'équipement pneumatique de la belle. Certaines règlementations européennes imposant les pneus hiver et l'auto à l'essai réalisant un tour d'Europe des journalistes depuis sa présentation au Mondial de l'auto à Paris, Aston Martin a d'emblée équipé ce modèle de gommes que j'aurais tendance à qualifier de dangereuses mais que l'on nomme officiellement pneus Hiver (ici des Pirelli SottoZero) ! Hors la neige ou le verglas que nous n'avons pas autour du circuit du Castellet actuellement, ces enveloppes abandonnent toutes velléités de grip très très tôt et faute de confiance, on se contente de rouler gentiment car dès qu'on hausse le rythme, on a l'impression d'évoluer en chaussette sur de la moquette très épaisse. Et comme il y a des coups de téléphone qu'on aimerait éviter de passer à son boss durant un essai, et bien, on ravale sa frustration de ne pouvoir entièrement découvrir le caractère d'un engin très rare (les roadsters à moteur V12 atmosphérique ne courent pas les rues) et on trouve d'autres occupations. Heureusement pour nous, le Roadster est bien plus adapté à la région, ça nous fera oublier notre déception.
L'Aston Martin V12 Vantage S Roadster dispose donc d'une capote entièrement électrique extrêmement bien isolée (c'est à signaler) avec lunette en verre dégrivrante qui se replie ou se déplie en moins de 20 s. L'opération peut s'effectuer tout en roulant jusqu'à 50 km/h, ce qui est la panacée pour un cabriolet. De ce côté là, c'est donc un sans faute. Malgré un gabarit assez compact (4,38m de long soit la longueur d'un Citroën Berlingo ou, plus parlant, d'un Porsche Boxster), le coffre conserve 144 litres de contenance, ce qui peut paraître petit lorsqu'on évoque les 196 litres d'une Citroën C1 5 places mais finalement pas si mal quand on sait qu'une Lamborghini Aventador Roadster de près de 4,80m et au toit manuellement amovible n'en offre que 140. Le couvre-capote arbore toujours ses deux bossages recouvrant l'arceau de protection (et eux même recouverts de cuir ici, une option) tandis que le béquet de malle est bien plus proéminent.
Extérieurement, la V12 Vantage S Roadster (comme le coupé) se distingue par ses voies et ses ailes élargies ainsi que sa nouvelle calandre en carbone reprise du concept CC100 au maillage sombre (ici) ou titane argenté. Le capot est percé de louvres plus nombreuses moulées sur notre auto en carbone teinté (une option). Notre voiture d'essai badgée Q du nom de la division personnalisation de la marque était aussi équipée d'options en carbone, un matériau que l'on retrouve à profusion sur les faces avant et arrière mais également dans l'habitacle (console, contreportes). Mais malgré ces attentions particulières, on remarque un volant quelconque et surtout une console centrale au dessin toujours aussi simple (et réussi fort heureusement) mais aux commandes sacrément datées. Si l'on excepte l'écran du GPS assez « contemporain » qui surgit au moment du démarrage, le reste des commandes et des affichages (radio, climatisation, GPS) ainsi que les aérateurs ou même les commodos manquent de distinction dans une auto qui est tout de même affichée en prix de base à 193 400 euros. Passer d'un TT actuel à cette Vantage pourrait bien filer le bourdon au propriétaire de l'Anglaise … qui va vite oublier ça en logeant sa clé de verre dans son logement, une cinématique théâtrale désormais célèbre qui fait toujours son petit effet. Et ce d'autant plus que lorsque le V12 s'anime, il ne baille pas, il aboie. Fort.
Mais ne cédons pas à la contemplation et aux adjectifs grandiloquents (j'ai beaucoup de mal avec ça, vous l'aviez remarqué), ceci n'est qu'une auto et une auto, ça se conduit !
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