Volkswagen, c’est tout d’abord une légende automobile : la Coccinelle.
C’est cette voiture née en 1938 qui va permettre à cette entreprise automobile, d’exister et plus tard de prospérer. Mais c’est elle aussi, qui va manquer de faire de disparaître la marque dans les années soixante-dix…
Dans le discours d’inauguration du Salon de Berlin de 1934, Adolf Hitler demanda à l’industrie automobile allemande de créer une petite voiture qui permettra à chacun de disposer d’un moyen de transport économique et confortable.Ferdinand Porsche et son fils Ferry qui avaient eu déjà l’occasion de travailler sur de telles autos pour les firmes Zündapp et NSU, se mirent à imaginer la Volkswagen (littéralement “voiture du peuple“) et la présentèrent (sur plan) au chancelier Hitler au cours du printemps 1934 qui approuva le projet (baptisé Type 60). La voiture prit la dénomination de KdF pour Kraft durch Freude (Force dans la Joie), l’organisation nazie qui finançait et parrainait le développement de cette voiture. Après de nombreux essais routiers effectués avec trois prototypes, trente voitures de présérie VW30 sont construites en 1937 (chez Daimler-Benz réquisitionné pour l’occasion), elles vont participer à un banc d’essai grandeur nature de plus de presque 2,5 millions de kilomètres afin de valider les solutions techniques adoptées : carrosserie aérodynamique, moteur quatre cylindres à plat à refroidissement par air, propulsion…
La marque Volkswagen, dont la première pierre de l’usine, a été posée par Hitler à KdF Stadt*, est fin prête pour produire l’auto, on parle de 800 000 exemplaires par an. Plusieurs centaines de milliers d’Allemands se mettent à épargner en vue d’obtenir leur auto en achetant pour cela des timbres spéciaux à apposer sur un carnet d'épargne (VW Sparen). Mais ce n’est qu’un leurre, car en 1938, l’Allemagne annexe l’Autriche et la voiture du peuple, passe au second plan. La guerre est proche et il faut un véhicule militaire, ce sera la Kübelwagen, créée par Ferdinand et Ferry Porsche sur la base de la VW-KdF, qui sera suivie de la Schwimmwagen, un véhicule amphibie (quelques berlines sont néanmoins construites, la plupart sont des Kommandeurwagen, à la carrosserie de Coccinelle, mais équipées de pneumatiques tout-terrain).
*littéralement “ville de la KdF“, elle sera rebaptisée en 1945 Wolfsburg, du nom du château qui domine la ville.
À la fin du conflit, les usines sont détruites et la marque est sous contrôle de l’armée anglaise et dirigée par le Major Ivan Hirst. On commence à construire des autos à partir des pièces existantes (1785 en 1945, 10020 en 1946…), utilisant un moteur de 1135 cm3 développant 25 ch, elles seront livrées à l’armée britannique et aussi aux administrations allemandes. Après avoir fait des propositions à des groupes industriels de reprendre la société Volkswagen (Rootes, Ford et Opel furent contactés, mais tous refusèrent doutant de l’avenir de cette entreprise), la direction et la gestion financière de l’entreprise VW sont confiées au gouvernement fédéral de Bonn. Une bonne décision finalement, puisque la production et les ventes de la coccinelle (appelée Käfer/scarabée en Allemagne) s’envolent. En 1955, on fête même le millionième exemplaire de cette auto. Exportée dans de nombreux pays, vedette au cinéma, la Coccinelle est une icône de la production automobile mondiale, au même titre que la Ford T. Au total, Volkswagen en aura produit plus de 21 millions d’exemplaires (dont les derniers assemblés au Mexique).
Pendant de nombreuses années, la Coccinelle est bien seule dans la gamme Volkswagen qu’elle soit en berline ou en cabriolet (apparu en 1949 et produit par Karmann). Il n’y a que le Combi créé en 1948 pour lui tenir compagnie.
En 1955 apparaît le coupé Karmann-Ghia, suivi d’un cabriolet en 1958. Mais il devient de plus en plus urgent de trouver un modèle capable de remplacer la Coccinelle ou permettant de doper la production et les ventes de l’entreprise.
La marque dévoile la 1500 en 1961, un modèle qui reprend bon nombre d’éléments techniques de la Coccinelle, mais se dote d’une carrosserie un peu plus moderne. Les 1600 et 411 qui lui succèdent en 1965 et 1968 ne connaissent pas le succès. Tant est si bien, que Volkswagen est en fâcheuse posture à la fin des années soixante, avec une Coccinelle qui malgré un grand nombre d’évolutions commence à devenir obsolète (la production s’arrêtera en Allemagne en 1975). C’est en partie grâce à l’arrivée d’Auto Union (et à la renaissance du label Audi) au sein du groupe VW AG en 1964, que la firme de Wolfsburg va bénéficier d’un nouvel élan. En 1968, NSU présente la K70, une berline moyenne à traction avant, mais les finances de l’entreprise allemande mise à mal par la mise au point de la berline Ro80 à moteur Wankel contraignent la marque de fusionner avec Auto Union (nouvelle société créée : Audi NSU Auto Union AG). Volkswagen en profite et lance la K70 sous son propre label en 1970. C’est la première Volkswagen moderne à traction avant.
Cette berline familiale sera bientôt remplacée par la Volkswagen Passat en 1973. Dessinée par Giugiaro, elle va être produite en version berline en deux et quatre portes et aussi en break. En 1974, Volkswagen présente la Scirocco. Un coupé qui pour la première fois adopte un moteur transversal, sa ligne est également signée Giugiaro. Cette année 1974 va être un bon millésime pour la marque allemande puisqu’elle va également dévoiler sa berline compacte Golf, dessinée, elle aussi, par l’Italien Giugiaro.
Grâce à la Golf, Volkswagen va connaître le succès et développer de nombreuses déclinaisons sur la base de cette auto (3 et 5 portes, GTI, cabriolet, break…). Avec le succès de la Golf, Volkswagen va pouvoir investir tous azimuts et devenir une vraie marque généraliste, avec un maximum de modèles qui au fil des générations (on en est à la septième génération pour la Golf et la Passat !) se sont adaptés au besoin des conducteurs et du marché automobile mondial.
Aujourd’hui, la marque Volkswagen et le groupe éponyme “marchent sur l’or“. Le constructeur est présent sur tous les continents. Le groupe qui comporte une multitude de marques automobiles (Audi, Bentley, Bugatti, Lamborghini, Porsche, Seat, Skoda, Volkswagen) est le premier constructeur européen et s’est placé l’an dernier sur la seconde marche du podium mondial en termes de volumes de vente, derrière Toyota et juste devant General Motors.
Par ordre d’arrivée dans la gamme du constructeur allemand, on trouve :
1945 : Coccinelle
1948 : Combi
1949 : Coccinelle Cabriolet
1955 : Coupé Karmann-Ghia
1961 : 1500
1965 : 1600
1968 : 411
1970 : K70
1972 : 412
1973 : Passat (2e génération : 1980 - 3e : 1988 - 4e : 1993 - 5e : 1996 - 6e : 2005 - 7e : 2010)
1974 : Scirocco (2e génération : 1981 - 3e : 2008)
1974 : Golf (2e génération : 1983 - 3e : 1991 - 4e : 1997 - 5e : 2003 - 6e : 2008 - 7e : 2012)
1975 : Polo (2e génération : 1981 - 3e : 1994 - 4e : 2001 - 5e : 2009)
1976 : Golf GTI
1979 : Jetta (six générations)
1979 : Golf Cabriolet
1980 : Caddy (2e génération : 1995 - 3e : 2004)
1988 : Corrado (remplace le coupé Scirocco, production de 1988 à 1995)
1995 : Sharan (2e génération : 2010)
1998 : New Beetle (nouvelle génération “Coccinelle“ depuis 2011)
1998 : Lupo
2002 : Phaeton
2002 : Touareg
2003 : Touran (2010 : deuxième génération)
2005 : Fox
2006 : Eos
2007 : Tiguan
2008 : Passat CC (depuis 2012 : CC)
2010 : Amarok
2011 : Up!
2013 : XL1
…
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération