7. Quel avenir pour Volkswagen ?

Les périodes de crise ne semblent pas avoir trop d’effet sur la marque et le groupe Volkswagen. Désireux de rester toujours en tête du marché européen, le constructeur allemand travaille continuellement sur le renouvellement et l’élargissement de sa gamme.

Bonne nouvelle pour les ouvriers des usines Volkswagen en Allemagne, ils vont toucher 6200 € de prime ! Pourtant ceux-ci pourraient faire grise mine, car cette prime est réduite de 1 000 euros par rapport à l'an dernier. La baisse de 3,9 % de la demande en Europe occidentale expliquerait cette diminution.

Quant au groupe Volkswagen AG, il se porte à merveille puisqu’il a réalisé en 2013 un bénéfice d’exploitation de 11,67 milliards d’euros, en hausse de 1,5 %, pour un chiffre d’affaires de 197 milliards d’euros, en progression de 2,2 %. Ses ventes mondiales de véhicules ont augmenté l’an dernier de 4,9 %, à 9,73 millions d’unités. Pour 2014, le groupe a indiqué qu’il prévoyait une hausse modérée de ses ventes de véhicules Volkswagen, ce qui devrait lui permettre de devancer General Motors en termes de ventes, comme l’an passé (9,73 millions de véhicules vendus pour le groupe VW, contre 9,715 millions d’unités pour le groupe américain). Deuxième derrière Toyota, voilà de quoi faire sourire les dirigeants de Volkswagen AG, dont le charismatique président du conseil de surveillance, Ferdinand Piëch.

C’est en grande partie grâce à Ferdinand Piech, petit-fils de Ferdinand Porsche que le Groupe Volkswagen est devenu ce qu’il est. Après avoir quitté précipitamment Porsche (poussé probablement vers la sortie, par son oncle Ferry Porsche), il va prendre la direction d’Audi et donner à la marque aux anneaux une image de sportivité (on lui doit la célèbre Quattro). En 1992, il est appelé au chevet de Volkswagen qui a du mal à supporter le récent rachat de Seat et Skoda et qui fait face à de sérieuses pertes financières. Il va appliquer un traitement de choc : mettre en commun les pièces pour diminuer les coûts. Licencier de nombreux membres du directoire. Visiter les fournisseurs, afin de vérifier sur place, la qualité de fabrication des pièces achetées par les marques du groupe. Avec lui, Volkswagen sort la tête de l’eau, rachète des marques de prestige (Bentley, Bugatti, Lamborghini) et il se paye le luxe de mettre dans son escarcelle, après de multiples rebondissements, le joyau Porsche ! À quatre-vingt-sept ans, Ferdinand Piëch ne veut toujours pas se retirer des affaires et il surveille jalousement, le groupe et la marque Volkswagen.

Une marque qui a toujours plein de projet dans les tiroirs. Ceux-ci concernent la Chine où la marque est très bien implantée (elle veut produire à terme 35 modèles sur place), mais aussi le continent européen où elle veut conserver ses parts de marché. Dans ce but, elle va encore élargir sa gamme. Ce sont en particulier, les SUV qui vont être privilégiés. Un mini crossover (Taigun) sera lancé en 2016, il viendra au côté d’un modèle citadin (inspiré du concept-car T-Roc du Salon de Genève).

Ces modèles arriveront après le renouvellement du Tiguan et la création d’une famille de trois modèles Tiguan (coupé, normal et version XL sept places). Au même moment devrait apparaître le nouveau Touareg (toujours conçu en partenariat avec le Cayenne de Porsche). Lui aussi, devrait bénéficier d’un élargissement de gamme avec l’apparition d’un coupé quatre portes. Enfin, il devrait y avoir un modèle encore plus grand qui sera réservé au marché américain. Un marché important où Volkswagen doit réaliser de gros progrès, les ventes outre-Atlantique n’étant pas au niveau de ce qu’attendent les dirigeants du groupe.

Volkswagen va également améliorer la sportivité de ses modèles en multipliant les versions “R“. Chaque modèle pourrait avoir la sienne. Enfin, même si le projet est encore en suspens, Volkswagen voudrait créer des modèles low cost (à l’image de ce que fait Renault avec Dacia). Ceux-ci seraient réservés dans un premier temps aux marchés asiatiques, mais il n’est pas dit qu’ils ne viennent pas un jour chez nous.

En plus des renouvellements (les prochains concerneront les Passat, Tiguan, Touareg…), Volkswagen a de quoi s’occuper dans les prochaines années. N’oublions pas que le groupe (dont la marque Volkswagen participera à l’effort pour une grande partie) a toujours le but de devenir le premier constructeur mondial à l’horizon 2018 avec comme objectif : 10 millions de véhicules produits par an.