Nous devons tous remercier la réglementation du Groupe A de la fin des années 80. Afin de s'imposer en compétition, Nissan décida de produire un modèle plus puissant que la GTS-R. Vient alors logiquement la solution du turbo, puis, règlement oblige, les trains roulants, la largeur des pneus, le poids, ainsi que d'autres paramètres furent modifiés. En fin de compte, la Skyline GT-R eût des caractéristiques qui restèrent dans l'histoire: 2,6 biturbo et système système 4 roues motrices nommé ATTESA E-TS...
Par souci d'homologation, la BNR32 (R32), se retrouva sur les routes, en configuration 280 chevaux. Il ne fallut pas longtemps aux préparateurs pour sortir des puissances beaucoup plus élevées, la traction miraculeuse de l'auto permettant de la mettre dans beaucoup de mains !
Entre 1989 et 1994, près de 44 000 GT-R sortirent des lignes de production japonaises, en comptant les versions V-Spec, Nismo, N1 et autres versions «spéciales» !
A l'époque, elle terrorisait la concurrence sur tous les circuits où elle laissait exprimer sa fougue, au Japon et en Australie particulièrement.
Près de 25 ans après sa sortie, comment se comporte-t-elle ? Découvrons ensemble notre modèle du jour.
Rémi, le propriétaire de cette sublime R32, a choisi un modèle de 1991. Achetée 15 000 euros, il n'a pas trouvé d'équivalents sur le marché à ce niveau de prix... Il faut préciser que sa belle développe la bagatelle de 420 chevaux !
Oui, tout n'est pas «stock» là-dedans, mais peut-on le reprocher à une GT-R, honnêtement ? La puissance, on va tout de suite le découvrir, n'a pas grand chose à voir avec celle d'une GT-R 2012. Ici, on a plutôt l'impression d'avoir à faire à une vieille Porsche Turbo. Sans parler de lag, la puissance met un tout petit peu de temps à arriver, mais quand elle déboule...
… il vaut mieux bien être accroché au volant ! (Bon, là désolé Rémi, c'est 3/10 ton volant !) A l'intérieur, bien installé dans le siège baquet, on est tout de suite plongé dans l'univers des années 80. Moquettes, plastiques grossiers... Ça sent bon l'authenticité, disons ça comme ça.
On est tout d'abord assez étonné de la position de conduite. Effectivement, le pédalier est rejeté très loin sous la colonne de direction (le tulipage du volant aide bien, ceci dit !) Sans avoir une position de pilote de F1, cela fleure bon le poste de pilotage pour l'attaque. Cela colle parfaitement avec la ligne extérieure, très profilée !
Il est temps de démarrer le RB26 ! La japonaise s'ébroue, mais ne colle pas au siège dès les premiers tours... il faut attendre 3000 rotations par minute pour enfin sentir une formidable poussée, accompagnée d'une petite perte de motricité au niveau du train arrière ! 4 roues motrices ? Notons avec amusement qu'avec un seul fusible, on peut la repasser en 2 RM...
La conduite de cette Skyline offre une expérience très pure, car rien n'est filtré. Le moteur prend beaucoup de tours, ce qui étonne toujours pour un biturbo de cette période, mais cela permet de profiter d'une large plage d'utilisation en fin de compte. On sent d'ailleurs que même avec 500 ou 600 chevaux, elle resterait exploitable. Le must ? A conduite reposée, elle se montre très agréable et... agile ! Voici un visage plutôt inattendu pour cette Godzilla ancienne génération. En tout cas, on retrouve quelques qualités de l'actuelle GT-R: à savoir la combinaison d'une force herculéenne sur un châssis parfaitement adapté. Sauf qu'ici, le poids n'est que de 1430 kg et qu'il y a beaucoup moins d'électronique à bord.
Pour Rémi, ce passionné de Youngtimers, il ne s'imaginait pas ailleurs que derrière le volant d'une R32. Le look, très profilé, l'a tout de suite séduit, tout comme le potentiel de la préparation. Elle devrait sortir dans les 500 chevaux d'ici quelques temps...
Très polyvalente, cette R32 est très agréable à conduire, et parfaitement apte au cruising. Il faut simplement quelques instants pour se faire aux dimensions et à la conduite à droite. En revanche, en mettant le pied dedans, et en voulant chercher les limites, il faut se cracher dans les mains...
Incroyable que cette auto ait quasiment 25 ans. Si Honda a maîtrisé très tôt les hauts régimes sur moteurs atmosphériques, la palme de l'avance technologique pour les questions de châssis et de suralimentation peut revenir à Nissan.
Et dire qu'en 1989, on n'en était qu'au début ! A chaud, on a envie de lui mettre 9/10, c'est réellement une excellente surprise. Il est maintenant temps de se tourner vers sa descendante, la R33 GT-R qui est apparue en 1993.
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