« Nous prendrons des dispositions pour supprimer les failles qui permettent encore d'échapper à la justice »
François Hollande en campagne pour l’Elysée - par l'intermédiaire de son conseiller en matière de transport Roland Ries - dans Les Echos le 24 avril 2012.
Pour prendre un cas de « resquille » courant, l'article précise que notre futur président de la République, alors candidat, souhaite s'attaquer aux « chauffeurs des grandes administrations »... Depuis, les chauffeurs attendent toujours d'être davantage inquiétés qu'ils ne le sont déjà. Mais on peut surtout se demander s'il ne devrait pas plutôt être question de s'attaquer directement aux responsables desdites administrations !
Episodes ainsi savoureux de cette fin d'année :
« "M.PV" fait payer ses PV par l'administration »
Mediapart, le 30 septembre 2013.
Le préfet Jean-Jacques Debacq, à la tête de l'Agence nationale de traitement automatisé (Antai) qui chapeaute le système du contrôle sanction automatisé (CSA), fait ainsi, selon le journal en ligne, payer les PV écopés avec son véhicule de fonction par son administration. « Au total, c'est une douzaine de contraventions que l'on a pu retracer entre la fin 2010 et l’été 2013, soit près de 700 euros d'amendes. Mais rien ne dit, à ce jour, qu'il n'y en a pas eu d'autres », dixit Mediapart. Or, rappelons aussi cet axiome : pas d'amende réglée égal pas de retrait de point(s) ! Autrement dit, Jean-Jacques Debacq peut rouler comme il l'entend en toute impunité.
Morceau choisi de ce moment via le JT de France 2 du 1er octobre au soir (et diffusé sur YouTube par LibertarienTV), qui rappelle quelques déclarations assez savoureuses du préfet, compte tenu de cette révélation :
Un mois plus tard, Monsieur Debacq a dû démissionner de son poste de directeur de l'Antai. Mais la sanction s'arrête là : il n'a pas pour autant été placé « hors cadre », comme on dit, et reste aujourd'hui préfet en exercice. Il demeure donc au même niveau de salaire et pourrait bientôt être appelé à occuper un autre poste.
« Placé force sur la prune »
Le Canard Enchaîné, le 18 décembre 2013.
Le sénateur vert Jean-Vincent Placé doit, selon Le Canard Enchaîné, la modique somme de 18 161 € au conseil régional d'Ile-de-France, en raison de 133 amendes en souffrance, écopées avec son véhicule de fonction... 133 contraventions ! On se dit alors qu'il faut se considérer bien au-dessus des lois pour parvenir à autant en récolter, n'est-ce pas ? Il s'agirait principalement de PV de stationnement, mais également de quelques excès de vitesse relevés par des radars automatiques.
L'affaire avait en fait été révélée dès 2010 par le journal satirique, mais depuis le sénateur Placé a accumulé les arriérés, car il ne se serait toujours pas donné la peine de régler son ardoise… Ce dernier s'est toutefois défendu auprès de l'AFP, la semaine dernière, de vouloir « fuir [ses] responsabilités ». C'est « un peu agaçant » la manière dont cela est rendu public, a-t-il fait valoir, en ajoutant qu'il n'avait « même pas reçu de courrier » (celui notamment publié par Le Canard mercredi ne serait en effet qu'une ébauche).
Jean-Vincent Placé affirme avoir réglé « rubis sur l'ongle » d'abord « le capital » des amendes, soit dès août 2010, « avec un chèque entre 6 000 et 7 000 euros », et avoir demandé une « négociation sur les pénalités ». Mais à la suite de cela, le « service automatisé de Rennes » ne lui aurait donné aucunes nouvelles. Et il n'aurait jamais plus entendu parler de cette affaire jusqu'à cette nouvelle publication dans la presse...
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